CULTURE
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histoire Le 11 Février 1895, le vénéré marabout Ahmadou Cheikhou Ba de Wouromadiyou et ses alliés faisaient face aux spahis de l’armée coloniale dans la localité Samba Sadio. Bataille à l’issue de laquelle le fils aîné de Seydina Limamoul Mahdiyou rendit l’âme, consacrant ainsi la domination des colons. En effet, la bataille de Samba Sadio fut la dernière grande bataille que le colonisateur a eu à effectuer avant son emprise totale sur le Sénégal. Elle mit fin à l’hégémonie des Tidiane sur le Fouta, le Cayor et le Walo.

Cependant avant le déclin des Mandiyankobés face à la puissance de frappe des colons plusieurs batailles ont été remportées par ces derniers. A la bataille de Koki le 26 Juin 1869, Samba Aminata le chef du canton de Koki et oncle de Penda Bouya s’enfuyait pour se réfugier à Ndiagne où résidait alors le Commandant du cercle. Deux jours plus tard, c’est-à-dire le 28 Juin, le colon envoyait une frégate (bateau de guerre, ndlr) à Wouromadiyou avec pour mission de détruire le village d’origine des guerriers. Frégate dirigée par le capitaine Wallon, en compagnie de chefs coutumiers du Djolof.
 
Le 8 Juillet de la même année, cette fois en alliance avec Lat Dior, les troupes de Cheikh Ahmadou Madiw Ba, livrèrent la bataille de Mékhé contre les troupes françaises sous le commandement des capitaines Audibert et Canard qui furent repoussées. Le 21 Septembre 1869, les marabouts Tidiane retournèrent au Fouta pour s’enquérir de leur localité brûlée par la frégate et se heurtent à une coalition de 2300 volontaires réunis par le Lamtoro Oumharia, Sidiya (chef du walo), Ibrahima Kane (thioffy podor), Demba Dieng Thialal, Samba Dieng(mbilor), à Pétogne. Guerre à l’issue de laquelle les Mandiyankobés sortirent vainqueurs.
 
Déjà, le 13 Octobre de l’année 1869, les Mandiyankobés étaient maîtres de tous les postes allant de Aèré Lao à Dagana. Le 7 Novembre 1869 fut la bataille de Guèdé et le 8 Février 1870 celle de Fanaye contre une expédition française de 500 hommes du colonel Trève. Le lendemain consacrait la bataille de Diacké où les Mandiyankobés rattrapent l’armée française et son allié, Samba Oumhane, avant de leur infliger une défaite cuisante. Le 15 février et le 9 Novembre 1870, les troupes françaises et celles de Cheikhou Ahmadou s’affrontèrent à deux reprises à Ndioum.
 
En mars 1871, les Mandiyankobés arrivèrent au Djolof qui était alors sur cette partie du Sénégal, le seul royaume non encore colonisé. Ils y installent leur base et imposèrent la religion musulmane au Bourba Djolof, roi païen. Ce fut la bataille de Yang-Yang au cours de laquelle le Bourba Djolof capitula au bout de quelques jours de siège. Cette bataille a eu lieu parce que lorsque Cheikh Ahmadou a envoyé un émissaire porteur de lettre au Bourba, ce dernier le tua. A cause de sa demande d’aide tardive au gouverneur de Saint-Louis, le Bourba Djolof capitula.
 
Le 14 Août 1871, ils retournent à Guèdé avant de défaire Samba Oumhane qui avait résisté auparavant. Impuissant devant les envahisseurs, le roi de Guèdé s’est déguisé en femme pour fuir le village. En Mars 1873, Toubé Sanor un des princes du Djolof revient de son exil à Dagana avec 200 personnes et se soumet aux mandiyankés et se convertissent à l’Islam.
 
En Juillet 1874, un conflit confrérique l’opposa à son demi-frère Ibra Penda Bouye. Malgré leur forte coalition Lat Dior, Alboury Ndiaye, Ibra Almami et Mamadou Sileye Anne de Pété subirent leur première défaite devant les Mandiyankobés. Deux jours plus tard, la même coalition revient à la charge par une attaque surprise avant de subir leur deuxième défaite à Koki avant d’en subir une troisième à Leybar.
 
LES PERIPETIES DU DECLIN DU ROYAUME DES MANDIYANKES
 
Battus à trois reprises et impuissant devant la détermination des partisans de Cheikhou Ahmadou Ba, Lat-Dior le Damel du Cayor et sa coalition se résignèrent à signer un pacte avec le gouverneur français pour se débarrasser des Mandiyankobés. Ainsi, les deux troupes se rencontrèrent à Thiowane. C’est durant cette guerre que mourut Ibra Penda Bouya Ba, quant à Abdoul Bocar Ba, allié des Mandiyankés, il a été prié de retourner au Fouta. Le 1er Novembre 1874, Demba War Sall engageait la bataille de Sakkh, mais sans succès. Entre-temps, le gouverneur monte sa coalition avec Lat-Dior et Alboury avant de se diriger vers kokki. Les Mandiyankobés entamèrent la marche et croisent les toubabs et leurs alliés au village de Samba Sadio. S’en est suivie une âpre bataille au cours de laquelle Cheikhou Ahmadou Ba, rendit l’âme.

 

source:http://www.sudonline.sn/le-mandiyankobes-se-souviennent-encore_a_38295.html