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DIFFERENDS LOCATAIRES-BAILLEURS PENDANT LE COUVRE-FEU DU A LA COVID-19 Un record de 418 affaires portées au tribunal de Dakar

	 DIFFERENDS LOCATAIRES-BAILLEURS PENDANT LE COUVRE-FEU DU A LA COVID-19 Un record de 418 affaires portées au tribunal de Dakar

DIFFERENDS LOCATAIRES-BAILLEURS PENDANT LE COUVRE-FEU DU A LA COVID-19 Un record de 418 affaires portées au tribunal de Dakar

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Les impacts économiques et socioprofessionnels de la pandémie de Covid-19 ne sont pas sans répercussion sur les rapports entre locataires et bailleurs. Au contraire, plusieurs différends entre les locataires et les bailleurs ont eu une tournure malheureuse, à cause des conséquences de la pandémie de la Covid-19. La saisine de l’Association nationale des locataires du Sénégal, loin d’arranger, fait souvent empirer les choses. Pis, les affaires ayant atterri au tribunal ont, elles aussi, connu une hausse considérable.

Sur 504 dossiers portés au tribunal d’instance de Dakar, les 418 sont nouvelles et ont un lien avec une expulsion ou un litige dû à la Covid-19. «Je vivais dans une maison à Castor. Je n’ai jamais eu de problèmes avec mon bailleur, jusqu’à ce que la Covid-19 arrive. Je payais même à l’avance. Avec la Covid-19, l’entreprise qui m’emploie a eu des difficultés. On n’a jamais reçu de paie, depuis mars. Mon bailleur en a profité et m’a collé un motif pour m’expulser. J’ai fait mes bagages et quitté sa maison. Je suis hébergée par une amie. Je n’ai pas encore les moyens de payer les trois mois (avance, caution…) requis avant l’acquisition d’un nouveau toit», soutient Sokhna Kane, une habitante des Parcelles Assainies. Cette confidence de Mme Kane en dit long sur les nombreux problèmes des locataires et leurs rapports heurtés avec leurs bailleurs depuis l’avènement de la Covid-19 au Sénégal. Pis, des cas similaires sont nombreux, à cause de la Covid-19.


ENTRE 9000 ET 10000 PLAINTES ENREGISTRÉES PAR L’ASSOCIATION NATIONALE DES LOCATAIRES

Le Sénégal a enregistré son premier cas de contamination au nouveau coronavirus, le 2 mars 2020. Selon Elimane Sall, le président de l’Association nationale des locataires du Sénégal, entre la fin du mois de mars et la levée des restrictions liées à la Covid-19, en fin août, entre 9000 et 10000 plaintes ont été enregistrés par l’association. Il s’agit, explique-t-il, de sommations, de menaces d’expulsion et de saisine des tribunaux. La Covid19 a accentué la saisine de l’association. Le nombre de cas jadis enregistrés à une semaine est décompté en une journée, avec un chiffre journalier de 20 interpellations.

UN RECORD : 504 DOSSIERS PORTES AU TRIBUNAL DE DAKAR DONT 418 NOUVEAUX ET LIES…A LA COVID-19

Me Bassirou Sakho, le conseiller juridique de l’association, lui aussi parle de chiffres records à cause de la pandémie. 504 dossiers ont été portés au Tribunal d’instance de Dakar. 418 de ces affaires sont nouvelles et ont un lien avec une expulsion ou un litige du à la Covid-19. Le recensement a eu lieu en octobre passée. Il est possible que la situation s’empire à cause des difficultés rencontrées économiques par plusieurs travailleurs. Pour lui, arriver à ce stade est une première dans la saisine des tribunaux, à cause de différends entre des locataires et leurs bailleurs. Il est la conséquence des mesures de suspension prises par les autorités étatiques dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, trouve Me Bassirou Sakho. «Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, on ne peut pas prendre des mesures aussi fortes en demandant à chacun de rester chez soi et ouvrir des brèches pour permettre aux bailleurs d’aller dans le sens contraire de cette mesure là, en leur permettant d’initier des procédures et de faire expulser des locataires», explique-t-il.

LES TRAVAILLEURS DES SECTEURS DE L’HÔTELLERIE ET LA RESTAURATION, DU TOURISME ET DE L’ÉVÉNEMENTIEL PRINCIPALEMENT À L’ORIGINE DES PLAINTES

La hausse des affaires portées au tribunal est le résultat de difficultés économiques éprouvées par des travailleurs. A en croire l’Association nationale des locataires, les personnes qui ont saisi cette organisation viennent principalement des secteurs de l’hôtellerie et la restauration, du tourisme et de l’événementiel. Dans le secteur touristique, l’impact de la Covid-19 est fortement ressenti : 350 milliards de FCFA de pertes, c’est l’estimation qu’avait été faite les membres de la Fédération des organisations patronales de l’industrie du tourisme du Sénégal (Fopits), lors d’une rencontre tenue le 23 septembre dernier. Lors de cette même rencontre, il a été révélé qu’à cause de la pandémie, certains hôtels n’affichaient pas plus de 20% du taux de remplissage ; d’où les fermetures en masse pour motif économique. Pis, à cette période de l’évaluation, 1137 employés permanents du secteur de l’hôtellerie ont été renvoyés. Au Sénégal, l’enquête auprès des ménages menée par l’Agence nationale de la statistique et de démographie (Ansd) sur la situation des ménages pendant la période de la Covid-19 révèle que 85% des ménages ont été impactés par la pandémie de la Covid19, depuis mars 2020. La Covid-19 a entrainé une perte d’emplois, la diminution du revenu du travail et des transferts privés, les difficultés d’accès aux services de base, les produits alimentaires et la santé notamment. L’enquête révèle aussi que parmi les chefs de ménages qui avaient un emploi avant la crise, 60% ont conservé le même emploi, 4% ont changé d’emploi et 36% ont arrêté de travailler dont 30% pour des motifs liés à la Covid-19.

NON RESPECT DE LA MESURE D’INTERDICTION DE L’EXPULSION DE TOUT LOCATAIRE EN PÉRIODE DE COVID-19

Le secteur du tourisme a été très touché par la pandémie. C’est environ 350 milliards de FCFA qui ont été perdus par les acteurs, depuis le début de la pandémie, à la date du 22 septembre où une réunion d’évaluation a été tenue. L’apparition de la maladie a poussé les autorités étatiques à prendre des mesures conservatoires en vue de limiter sa propagation. L’état d’urgence a été une des décisions prises dans ce sens. Les risques de conjoncture liée à l’arrêt de plusieurs secteurs de l’économie ont poussé beaucoup de Sénégalais à se mettre sur leur garde. Parmi ceux-là, les propriétaires de maison. Eu égard à cela, «l’Association des locataires du Sénégal, consciente du danger, avait prévenu l’exécutif sur les risques qu’encourent les locataires, confrontés à une précarité grandissante, à cause de la perte ou la diminution de leurs revenus qui couvrent à peine les frais de la location», avance Me Bassirou Sakho. Pour rappel, le Chef de l’Etat, Macky Sall, avait pris une décision dans ce sens en interdisant l’expulsion de tout locataire pendant la période de la Covid. La mesure n’a pas été respectée. La Covid-19 a eu des impacts sur le logement, des ménages au niveau mondial. Le rapport Goolkeapers, publié en septembre dernier, en se basant sur le bureau de recensement des Etats-Unis, a révélé que 23% des Américains blancs ont déclaré ne pas être sûrs de pouvoir payer leur loyer en août. Chez les noirs et les latinos, il est même deux fois plus élevé : 46% ne pensaient pas pouvoir payer pour leur logement.

 

source: https://www.sudonline.sn/un-record-de-418-affaires-portees-au-tribunal-de-dakar_a_49525.html

Fatou NDIAYE