Interrogé par nos confrères de Sud Fm, l’avocat a réitéré: «Le procès d’Hissène Habré, poursuivi pour crime de guerre, crime contre l’humanité, torture, n’aura jamais lieu. Mais Idris Deby ne peut pas lui-même comparaître. Donc il ne va pas envoyer des gens qui vont le désigner comme principal auteur des crimes commis, perpétrés au Tchad. Je l’ai toujours dit, c’est du cinéma», a-t-il lancé.
Pour Me El Hadji Diouf, c’est l’actuel chef d’Etat du Tchad Idriss Deby qui a fait emprisonner son prédécesseur pour assurer ses atrières, son «protecteur», l’ex-président libyen n’étant plus de ce monde. «Deby aurait juste écarté la possibilité pour Habré de revenir au Tchad et de reprendre le pouvoir. Il l’a fait coffrer, il l’a fait envoyer au ‘’gnouf’’ parce que c’est Mouammar El Kadhafi, le puissant voisin libyen qui protégeait Deby. Et comme il est parti, Kadhafi, Deby a tout fait pour envoyer son ennemi juré Habré, qu’il a chassé du pouvoir par un coup d’Etat», a-t-il martelé.
Le conseil d’Habré n’a pas manqué de se prononcer sur les juridictions extraordinaires créées pour connaître de cet affaire en les qualifiant de mensonge panafricain. «Je vous ais dit que c’est un mensonge panafricain ou je ne sais de quel groupe politique ou de regroupement d’un syndicat de chefs de d’Etat. On a parlé de création de Chambres africaines extraordinaires (CAE). Aucune autorité de l’Union africaine n’a signé. C’est un expert béninois, (Robert-ndlr) Dossou qui a signé avec un ministre de la Justice du Sénégal, Mimi Touré (Aminata Touré-ndlr) qui n’avait pas le pouvoir de signer à la place du chef de l’Etat», a rappelé l’avocat.
Suffisant pour qu’il décrète la nullité de ces «Chambres sénégalaises extraordinaires». «Donc les Chambres africaines extraordinaires n’existent pas. Elles sont nulles et inexistantes : un, l’Union africaine n’a jamais signé et deux, les Chambres africaines extraordinaires n’ont jamais accueilli un seul juge en dehors des juges Sénégalais. Donc ce sont des Chambres sénégalaises extraordinaires», a-t-il conclu.
Dans un communiqué rendu public avant-hier, jeudi 16 octobre 2014, le Collectif africain de soutien au Président Hissein Habré (Cas-Habré) a dénoncé un «deal entre le régime Deby et les CAE». En effet, selon le Cas-Habré la publication d’informations relatives à un courrier qu’Idriss Deby Itno aurait adressé aux Chambres africaines extraordinaires pour réclamer le remboursement immédiat des frais de séjour payés par le gouvernement tchadien est largement évocateur.
C’est pourquoi Mohamed Togoï et ses camarades demandent la dissolution des CAE. «Le deal entre le régime Deby et les Cae est désormais officiel. Ce tribunal d’exception n’a aucune crédibilité et doit être dissout immédiatement, (…) sans délai avant que ne tombent d’autres révélations encore plus déshonorantes pour le Sénégal». Car, «ce qui est apparu, dans un laps de temps, comme un véritable canular, va pourtant être confirmé, dès le lendemain, par l’Administrateur général des Cae, himself, Monsieur Aly Siré Ba».
Pour ces derniers, «on sait maintenant qu’il a aussi réglé leurs frais de séjour et pris soin d’eux durant les différentes commissions rogatoires menées au Tchad». «C’est un aveu monumental couché sans pudeur dans un courrier explicatif qui confirme ce que la défense n’a cessé de dénoncer, dès le début de cette affaire. Les Juges des CAE sont bel et bien au service du dictateur Idriss Deby Itno».
SOURCE: http://www.sudonline.sn/le-proces-d-hissene-habre-n-aura-jamais-lieu_a_21252.html
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