Ce conseil présidentiel constitue une rupture de taille dans la lutte contre les inondations. Car, en plus des solutions d’urgence, un accent particulier a été mis dans la réalisation d’ouvrages structurants de drainage des eaux pluviales. L’autre point important, c’est la création du ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation en octobre 2012. Depuis lors, nous nous attelons à concevoir des projets structurants de drainage des eaux de pluies à Dakar et sa banlieue et dans une quinzaine de villes de l’intérieur du pays frappées par les inondations. De même, grâce au fonds de dotation, nous avons touché, dans le cadre de la matrice d’actions prioritaires, d’autres zones qui n’étaient pas prises en compte par lesdits projets.
Quels sont les grands chantiers pour 2014 ?
Notre premier objectif, c’est de terminer les travaux engagés en 2013, parce que nous sommes à des taux de réalisation variant entre 34 et 100 %. Cependant, nous avons ciblé des projets complémentaires à réaliser dans la banlieue de Dakar. En effet, le chef de l’Etat nous a demandé de concentrer nos efforts dans la banlieue sans pour autant oublier les autres zones inondables de l’intérieur du pays. Il y a lieu de souligner l’effort que l’Etat du Sénégal a fait de ne pas attendre les bailleurs de fonds pour engager certains projets dans la banlieue, notamment à Médina Gounass. Le président de la République a donné des instructions fermes pour que les décomptes en instance puissent être payés aux entreprises, afin que les travaux puissent être terminés rapidement avant l’hivernage.
L’attribution des marchés pour la lutte contre les inondations avait soulevé quelques commentaires, certains estimant que les procédures n’ont pas été respectées. Quelles réponses donnez-vous à ces allégations ?
Sur les 66 milliards de FCfa qui ont été nécessaires pour la réalisation des projets de 2013, en plus du fonds de dotation de la matrice d’actions prioritaires, nous avons eu à contractualiser à hauteur de 62 % par appel d’offres. Maintenant il y a une partie des travaux qui, au regard de leur caractère imprévisible et de leur survenance incertaine au moment de la conception des projets, ne nous permet pas de recourir à un appel à la concurrence. Toutefois, nous avons respecté les formes en sollicitant la Direction centrale des marchés publics afin d’obtenir leur approbation. Et nous avons veillé à ce qu’il n’y ait pas de surfacturation. Ces marchés concernent notamment les camions-pompeurs et les tranchées. Tout compte fait, ces marchés passés par entente directe ne représentent pas plus de 2,5 % du financement global de la phase d’urgence. Et, pour l’année 2014, nous avons fait en sorte que tout soit exécuté dans le cadre d’appels d’offres ouverts.
Une information fait état d’un projet retiré à votre ministère et confié à l’Onas. Qu’en est-il ?
Depuis l’année dernière, notre ministère travaille avec l’Onas dans le cadre d’une maîtrise d’ouvrage déléguée. Le président de la République est logique et cohérent dans sa volonté de lutter contre les inondations. C’est pourquoi il a demandé à notre ministère de s’occuper plus de planification stratégique, de jouer un rôle de supervision et de contrôle plutôt que d’exécution. Cela est valable pour d’autres ministères. C’est dans ce cadre qu’il nous a instruits de confier certains travaux à l’Onas qui a une expérience en matière de réalisation d’ouvrages de drainage des eaux. Donc, aucun marché ne nous a été retiré comme cela a été écrit quelque part. Le ministère reste le maître d’ouvrage. Nous avons juste délégué les travaux à l’Onas tout en exerçant notre mission de contrôle. D’ailleurs, sur le budget de 66 milliards de FCfa de l’année 2013, 40,8 milliards ont été exécutés par l’Onas dans le cadre de la même convention qui nous lie et que nous allons reconduire. Le fait que l’Office national de prévention et de lutte contre les inondations (Onpli) ne soit pas encore opérationnel, le recours à l’Onas comme bras technique devient une nécessité.
-
0
-
0
-
0
-
0
-
0
-
0