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Sam, Nov

Décryptage-Leral- Fatou Tambédou, cette dame de fer qui a ébranlé la République.. et ces sanctions à géométrie variable …

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peopleLe glaive de l’autorité s’est impitoyablement abattu sur l’ex Ministre délégué auprès du Ministre du renouveau urbain, Mme Fatou Tambedou, suite à son accrochage avec son ministre de tutelle, Diéne Farba Sarr, à l’Assemblée nationale. Ses propos virulents ont secoué la République.

 

 Devant la représentation nationale, le ministre Diéne Farba a certainement vécu l’humiliation de sa vie, face à la ténacité de cette « lionne », blessée au plus profond d’elle et qui tenait à crier son amertume quoi qu’il lui en coûte.

 

L’envie de se débarrasser d’un poids, de se décharger d’une lourdeur qui l’étouffait était, à la limite perceptible. En faisant cette sortie d’une rare violence, dans un lieu si chargé de symboles, la ministre était certainement consciente qu’elle était en train de bafouer les règles qui sous-tendent sa fonction de ministre. 

Sans réserve aucune, elle s’est comportée comme « Madame n’importe qui », foulant aux pied le « politiquement correct ». Dans cette descente aux enfers, elle savait bien que le risque était énorme, mais, elle semblait n’en avoir cure. En atteste d’ailleurs le message qu’elle a posté sur facebook, juste après son éviction de son poste. « Merci mon Dieu. Alhamdoulilah », pouvait-on lire sur la page facebook de l’ex ministre. 

Les adeptes de l’orthodoxie républicaine, ne lui pardonneront jamais cette attitude de défiance. Mais, force est aussi de reconnaître que si elle en est arrivée à cet extrême, c’est que les instances régulières de dialogue au sein de l’Etat sont probablement défaillantes. Quelle est la valeur des règles de civilité, aux yeux d’une dame visiblement frustrée et humiliée par la République qu’elle sert ? S’il est vrai que le linge sale se lave en famille, il est aussi vrai que le besoin de s’exprimer et de se faire entendre est aussi vital… 

Les précédents de « l’affaire Tambédou » 

Sous un autre registre, il faut reconnaître que l’affaire Fatou Tambédou n’est que le prolongement d’un processus enclenché depuis presque l’arrivée de l’Apr au pouvoir. Sauf à être frappé d’amnésie, impossible d’oublier le conflit entre Souleymane Jules Diop et Mankeur Ndiaye. L'épisode est encore frais dans la mémoire des Sénégalais. 

Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, fût chahuté par son Secrétaire d'Etat après qu’il a relevé Tamsir Faye de ses fonctions de consul général du Sénégal à Marseille. Cette dissonance d'opinions entre les chefs de file de la diplomatie sénégalaise a fini de remettre en cause l'ordre hiérarchique, sans conséquence aucune. Ce conflit ouvert entre Mankeur Ndiaye et Souleymane Jules Diop sera, au pire, soldé par l'arbitrage du chef de l'Etat. 

Emboîtant le pas à leurs camarades de parti, Yakham Mbaye, secrétaire d'Etat à la communication et Mbagnick Ndiaye, ministre de la Communication et de la Culture, se sont retrouvés à couteaux tirés sur la gestion de la Maison de la presse, des tutelles de la Rts, du Soleil et de l'Aps. 

Dans cette même logique, Youssou Touré, secrétaire à l'Alphabétisation et à la Promotion des Langues nationales, patron du Réseau des enseignants de l'Apr, parrainait souvent les sorties au vitriol contre Serigne Mbaye Thiam, ministre de l'Education. 

Pourtant, le chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dione, soutenait au soir de la formation de son gouvernement le 6 juillet 2014 que : « Les secrétaires d'Etat seront à côté des ministres pour travailler à la célérité des procédures afin de mieux répondre à la demande de nos concitoyens. L'article 53 de la Constitution définit clairement que le gouvernement est composé du Premier ministre et des ministres. Les secrétaires d'Etat n'ont pas qualité de membres du gouvernement. Mais, ils seront à côté des ministres pour accélérer la mise en œuvre des réformes dans le secteur de l'administration centrale ». 

Des sanctions à géométrie variable … 

Cette précision du chef du gouvernement, tel un avertissement, n’a pas empêché les secrétaires d'Etat, sortis du chapeau de Macky Sall, de croiser le fer contre leurs ministres de tutelles. Une attitude aux antipodes de l’orthodoxie républicaine restée sans sanction. Mieux encore, Youssou Touré, après avoir déversé sa bille sur son ministre de tutelle et démissionné de son poste, a eu droit, à un commando nocturne, pour le « supplier » de rester dans les rangs. 

Souleymane Jules Diop, quant à lui, après ses bisbilles contre son ministre de tutelle, s’en tirera juste avec un changement de poste. Quant à la malheureuse Tambédou, elle payera le prix fort. Sans doute, Souleymane Jules Diop et Youssou Touré, ayant la langue vénéneuse, les limoger aurait coûté cher à un pouvoir craignant les foudres des médias et des sorties au vitriol de détracteurs acerbes. 

Quoi qu’il en soit, l’attitude de l’ex Ministre délégué auprès du Ministre du renouveau urbain, au-delà des dénonciations légitimes qu'elle suscite, invite à une réflexion en profondeur sur le dialogue interne au sein de la mouvance présidentielle. 

Abdoulaye FALL, Leral.net 

 

source: http://www.leral.net/Decryptage-Leral-Fatou-Tambedou-cette-dame-de-fer-qui-a-ebranle-la-Republique-et-ces-sanctions-a-geometrie-variable_a183849.html