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Ceux qui n'en peuvent plus se sont massivement abstenus (plus d'un Français sur deux) ; ceux qui ont encore la force de protester ont investi des partis non au pouvoir pour dire leur mal-vivre. Telle est aujourd'hui l'Union européenne où, comme l'inscrivait naguère un aliéné à la porte d'un asile : "Ceux qui y sont ne le sont pas, ceux qui le sont n'y sont pas". Mais, tel le roseau de la fable, l'Europe plie mais ne rompt pas.
Le "triomphe" de la Droite ultra-nationaliste, lors des Européennes du 25 mai dernier, devrait être modulé : un Français sur 5, parmi la minorité des votants (42,43%) a réconforté l'europessimisme ambiant face à un pouvoir gêné par la récession et le chômage.
Et le parti au pouvoir paie toujours les pots cassés par l'Union. Ainsi, les 24,85% des voix du Front national (Fn), les 20,80% de l'Union pour la Majorité présidentielle (Ump) et les 13,98% du Parti socialiste (Ps) devraient être réétudiés et réévalués en fonction des 57,57 % des abstentions. En d'autres termes, le message du mal-vivre français devrait être compris a priori non point tant comme une défiance à l'Europe que comme révélateur des dis fonctionnements et des perfectionnements à apporter à l'Union : le nivellement par le bas, plus du fait de la partie Sud très pauvre que de l'apport des migrants, a décéléré une croissance notable en 2009 avec la Grèce (Mead, Nick, «Eurozone crisis: are the years of pain over?» [archive], The Guardian, 14 août 2013 (consulté le 5 février 2014) : «The crisis started back in October 2009, when Greece's finance minister revealed a black hole in his country's budget»-Wikipedia) ; les relations Nord-Sud, toujours difficiles, se sont encore une fois vérifiés avec l'ultra-riche allemagne, le moteur unioniste français et les non nantis du pourtour méditerranéen ; il faut vérifier d'ailleurs que l’élan fédéraliste de ces canards boîteux est sans rapport avec leur pouvoir de négociation, au contraire des ressortissants des pays relativement aisés qui ne se veulent plus les vaches à lait de l'ensemble européen.
D'autant que l'étude des résultats du Fn au cours de ces trente dernières années montre une baisse tendancielle sur les élections européennes, loin d'être représentatives de la réalité locale où le score est plus conséquent, toutes proportions gardées (environ quatre millions pour la présidentielle et deux millions pour les législatives, depuis 1984, avec une pointe de 3 millions à partir des années 90, et, même, six millions pour la présidentielle de 2012).
La cause ?
Une difficile répartition d'une richesse nationale de plus en plus réduite devant des candidats de plus en plus nombreux et proportionnellement de plus en plus pauvres, toutes choses étant égales par ailleurs. D'où une volonté d'exclusion de certains, comme dans l'Europe mercantiliste avec cet étranger, Juif de préférence, besogneux comme toujours. Faites de cet errant un Rom si cher à Manuel Vall ou un Nègre dans toute l’acception ambivalente de ce vocable.
La tendance générale dans les pays de l'Union est en effet un retour aux fondamentaux d'une Europe de plus en plus repliée sur elle-même, dans une croisade quasi mystico-religieuse vis-à-vis de l'étranger : l'intégrisme, autre nom du nationalisme, religieux d'abord, est aujourd'hui laïc, comme le notent certaines études qui relèvent d'abord et avant tout l'influence de l'extrême droite intégriste chrétienne sous la forme d'un "retour en force du religieux (la crise ?), de son identité et de ses nouvelles croisades sociétaires" (1). Le vocable reste le même, au-delà du cultuel, l'extrémisme, c'est-à-dire l'intégrisme, et il devient pluriel juif, bouddhiste, hindouiste, catholique, protestant, orthodoxe ou même... laïque, aux dires de Abramovich.
Le refus d'une certaine modernité a conduit à un fondamentalisme qui a pris ses racines dans l'Église avec le concile de Vatican II (2). On notera par la suite que les intégristes chrétiens ont envahi les partis néofascistes comme le Front national français, le Vlaams Blok/Belang ou celui du FN belge ; ils se sont également constitués en blocs, dans les parlements démocratiques, pour défendre les valeurs de l'Occident chrétien contre les Juifs, principalement.
Abramovich note en effet que "tous les fondamentalismes religieux, comme les sectes d'ailleurs, prônent les mêmes préceptes : retour à l'origine première des textes dogmatiques, repli communautaire, coupure nette ou limitation extrême des relations avec l'extérieur, construction d'une vision mythifiée pour expliquer la création du monde, mise à l'index des théories scientifiques sur l'origine de l'homme, proclamation de l'opposition radicale à la séparation des pouvoirs politique et religieux..."
Le spiritualisme nouveau voisine souvent avec des idéologies similaires et anti-sémites des Charles Maurras, Henry Coston, ...et se dote conséquemment de structures d'application de la théorie et de la pratique ("Belgique & Chrétienté," l'Opus Dei, les "Légionnaires du Christ", la "Milice de Jésus-Christ", les "Chevaliers de Saint-Michel et de Saint-Georges "et de divers autres ordres de chevalerie semi-clandestins toujours voués à la défense de l'Occident chrétien).
Conçu ici pour l'intérêt exclusif d'une communauté, le phénomène ne se comprend que par le droit à la vie, le maintien de la communauté dans une ferveur qui rejoint plus la beruf de Max Weber que le suicide de Durkheim (3) ; il se rapprocherait ainsi des loges. Or, il devient autre puisqu'il va progresser jusqu'au sacrifice, tout en ayant le même tréfonds social de liens de serviabilité qui deviennent force de servitudes et de servilité sociales ; la problématique rejoint ainsi Durkheim dans son approche du suicide et le syncrétisme se réalise entre Abramovich et Yawo (4) quand l'amour pour les siens devient excessif au point d'entraîner un don de soi, de sa vie, aussi bien dans les trois ordres édictés par Durkheim : le suicide anomique, le suicide égoïste et le social altruiste. Autrement, c’est l’étranger qu’il faut d’abord liquider.
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