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iGFM – (Dakar) La Cour pénale internationale (CPI) a décidé de juger Laurent Gbagbo pour crimes contre l’humanité commis lors des affrontements post-électoraux de 2010-2011 et vendredi l’ex-président ivoirien a fait la Une des journaux ivoiriens.
Vers le procès de la honte », clame Notre Voie, le journal du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo). Pour le quotidien, avec la décision de la CPI de juger « à tout prix » l’ex-président ivoirien, « les vérités vont sortir » sur la « guerre de succession des héritiers » de feu Houphouët-Boigny – premier président ivoirien -, et le coup d’Etat de décembre 1999, sur « la question de la nationalité » d’Alassane Ouattara, sur « la rébellion de 2002 et sur tous les crimes des rebelles » et sur l’élection de 2010 qui a abouti à la guerre post-électorale.
« Pour tout dire, c’est toute la République qui sera mise à nu devant le monde entier », estime Notre Voie. Le journal affirme d’ailleurs que la CPI, par sa décision, reste dans « la logique du complot international » qui a conduit Laurent Gbagbo à La Haye en novembre 2011 après sa capture le 11 avril par les forces françaises, qui appuyaient les forces pro-Ouattara.
Dans la même veine, Le Nouveau Courrier (pro-Gbagbo), insiste sur « la mission politique » des magistrats de la CPI non sans publier l’opinion de la juge belge, Christine Van den Wyngaert, qui a voté contre la décision de juger M. Gbagbo.
« Je ne suis pas convaincue de croire que Laurent Gbagbo, seul ou de concert avec un ou plusieurs membres de son entourage immédiat présumé, a utilisé les forces à sa disposition intentionnellement pour commettre des crimes contre des civils (…) et il n’existe aucune preuve spécifique de tout ordre ou instruction émanant de Laurent Gbagbo à cet effet », a-t-elle dit, selon Le Nouveau Courrier.
« Les juges divisés », souligne également le quotidien indépendant L’Inter qui relève que la décision de confirmation des charges contre l’ex-président ivoirien n’a pas fait l’unanimité des juges de la Chambre préliminaire I. « La juge belge Christine Van den Wyngaert est demeurée dans sa posture dissidente face aux deux autres, Hans Peter Kaul et la présidente Sylvia de Gurmendi », précise L’Inter.
Qu’à cela ne tienne. La presse proche du pouvoir, elle, se réjouit de la décision de la CPI qui « soulage moralement » les victimes. « Gbagbo, c’est fini ! », s’exclame Le Patriote, le quotidien du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir). Le journal évoque « le dossier en béton » de Fatou Bensouda (la procureure de la CPI) qui a coulé « l’ex-dictateur » et souligne que « nul ne peut échapper à son destin ».
Le Patriote croit savoir que Fatou Bensouda, « avec de véritables preuves en béton », a démontré qu’ »après avoir exercé le pouvoir pendant 10 ans, Laurent Gbagbo était déterminé à conserver le pouvoir, quel que soit le résultat de l’élection de 2010″. La CPI a retenu contre l’ex-président ivoirien les charges de « meurtres, viols, autres actes inhumains et persécutions » commis lors de la crise née de son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. « Rattrapé par ses crimes de sang et ses crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo, il faut le dire net, est foutu, le célèbre captif va donc payer pour son peu d’égard pour la vie humaine », juge Le Patriote.
« Le miracle n’a pas eu lieu. Gbagbo sera bel et bien jugé », titre Nord-Sud, proche du pouvoir. Alors que Laurent Gbagbo et les siens « rêvaient à un abandon des charges et à une remise en liberté », c’est « le scénario catastrophe qui s’abat sur eux », relève le journal. « Laurent Gbagbo ne reviendra donc pas maintenant parmi les siens, la seule certitude à laquelle lui et ses partisans doivent se faire, c’est que c’en est fini pour (sa) carrière politique », affirme Nord-Sud qui poursuit : « Laurent Gbagbo a donc fait son temps et sa page se tourne, pour que son parti survive, il appartient à ses dirigeants actuels de s’affranchir de l’omniprésence et de l’omnipotence de son leader ».
Le journal ne croit pas si bien dire. « La page Gbagbo totalement tournée ! », lance Le Nouveau réveil (proche du pouvoir), qui soutient que la confirmation des charges contre Laurent Gbagbo « brise le rêve fou du FPI ». « Que va faire le président Affi N’guessan devant ce coup de massue qui influencera à jamais la vie du FPI ? », s’interroge le journal du PDCI (ancien parti unique, allié du pouvoir). Pour sûr, selon le journal, « le FPI sera bien obligé de tourner la page Gbagbo, même s’il ne faut pas l’oublier ».
Source : POLITICO, avec Xinhua
http://www.gfm.sn/cote-divoirecpi-les-ivoiriens-entre-amertume-et-soulagement-apres-le-renvoi-de-gbagbo-en-proces/