A la Société sénégalaise de presse et de publicité qui édite le quotidien national "Le Soleil", la mal-gouvernance est érigée en mode gestion. Et dans ce jeu, l’actuel Directeur général, Cheikh Thiam, semble dépasser ses prédécesseurs. Des manquements graves lui sont reprochés dans le dernier rapport de l'Inspection générale d'Etat.
Les vérificateurs de l’Ige relèvent qu’une commande, en 2005, de véhicules et autres équipements a été indûment payée d’avance à un fournisseur pour 106 millions FCfa. Plus grave, les véhicules n’ont pas été livrés.
Et pourtant, ce n’est pas le seul marché payé et non livré. Il en est de même pour l’acquisition d’une imprimerie numérique à 235 millions de FCfa. Une imprimerie partiellement livrée et jamais mise en service. Outre les services non faits et payés, la Sspp est aussi pris à défaut dans l’acquisition de la nouvelle imprimerie rotative pour un coût global de 2 milliards de FCfa. Les vérificateurs estiment que cette commande n’a pas fait l’objet d’étude préalable.
La Sspp est aussi épinglée dans l’exécution des budgets : des dépenses sans couverture, alors qu’au même moment, des crédits concernant d’autres rubriques n’ont pas été engagés et des incohérences notées entre les données inscrites en réalisation et les écritures comptables.
Des errements ont aussi été relevés dans la gestion du personnel. Les vérificateurs ont décelé de nombreux recrutements, en l’absence d’une gestion prévisionnelle et sans autorisation du Conseil d’administration, faisant passer le ratio des charges du personnel sur le chiffre d’affaires hors subvention, de 81% en 2008 à 2012. Il faut ajouter à ces manquements "l’absence de suivi dans le remboursement des prêts et avances octroyés au personnel", "l’allocation d’indemnité dite 13ème mois et 14ème mois, non liées. Pis, l’Ige a débusqué le "paiement de salaires fictifs".
Par ailleurs, la Sspp est épinglée pour avoir passé, en 2012, des contrats par entente directe. Le premier marché est relatif à l’acquisition et à la fourniture de papier, pour un montant de 448 millions. Un deuxième marché est relatif à l’impression du Quotidien "Le Soleil" pour un montant de 709 millions de FCfa", rapporte L’Observateur.
source: http://www.leral.net/Le-Soleil-Cheikh-Thiam-un-As-des-salaires-fictifs-et-marches-nebuleux_a147705.html