Par Abdoulaye KAMARA – «50% des plaintes concernant la destruction des cultures que nous recevons au niveau de la sous-préfecture proviennent du secteur G du bassin de l’Anambé.» C’est la révélation faite par l’adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Saré Coly Sallé, samedi passé, à la cérémonie de lancement des activités de reboisement initiées par le Gie Agro Beydaaré dans le secteur G du bassin de l’Anambé, dans le département de Vélingara.
Amadou Sow affirmait ainsi, avec force conviction, toute la pertinence de l’initiative de ce Gie, enfanté par le projet Tiers sud Beydaaré, qui entend ceinturer le secteur d’une haie vive d’épineux appelés acacia melifera. Pour éloigner les animaux des productions agricoles en général, rizicole en particulier. Après ces mots, quelque 300 jeunes (garçons et filles) et femmes issus des associations sportives et cultures, des conseils locaux de jeunesse, des groupements de femmes et des associations de producteurs ont pris pioches, pelles, houes et arrosoirs pour mettre en terre 6000 plants de l’épineux acacia melifera. Ce sera sur un linéaire de 5 km de part et d’autre du secteur G que les communes de Kandiaye, Kandia et Saré Coly Sallé ont en partage. A terme, «cette haie vive va ramener de la stabilité dans le secteur au profit des producteurs, des éleveurs et des autorités administratives et locales», a dit le Pdg du Gie, Mahamadou Tidiane Diallo. Il donne plus de précisions : «En fait, pour l’activité d’aujourd’hui, il s’agit de planter 6000 acacia melifera aux fins de renforcer les 5000 plants mis en terre l’an dernier. Nous avons connu 40% de cas de mortalité. Nous venons renforcer les espaces laissés vides par les échecs et étoffer les espaces laissés en rade. Les plants de l’an passé étaient visibles sur place, indiquant aux jeunes planteurs du samedi les espaces vides à repeupler en acacia.» Ces épineux, «en plus de protéger les productions, auront la magie de régénérer le tapis herbacé», a noté le sous-préfet Sow qui a ajouté une prière : «Nous souhaitons que cette initiative soit étendue à tous les autres secteurs qui connaissent également des cas de divagation d’animaux, détruisant les cultures. »
La réussite des activités de production agricole dans l’Anambé, par l’élimination de tous les facteurs d’échecs, pourrait constituer le phare qui va éclairer la voie à suivre pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et contre l’émigration irrégulière. «Montrer aux jeunes qu’il est possible de travailler et de réussir chez soi par l’agriculture», a tranché le Pdg de Agro Beydaaré, Mahamadou Tidiane Diallo, qui a plaidé pour que l’Etat accorde plus de faveurs aux jeunes agriculteurs en leur octroyant du matériel agricole et des intrants.
A rappeler que le Gie Agro Beydaaré-Sénégal est créé par le projet Tiers sud Beydaare qui accompagne la Sodagri (Société de développement agricole et industriel du Sénégal) dans le développement des politiques agricoles du Sénégal. Le projet Tiers sud Beydaaré a obtenu l’appui financier de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (Afd).