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Sam, Nov

Sénégal - Collectif des victimes des violences électorales de 2012 : «Indigné et oublié»

POLITIQUE
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politiqueLa Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et le Collectif des victimes des violences pré-électorales de 2012 au Sénégal, ont dénoncé hier, pendant un point de presse, les lenteurs liées au paiement des indemnisations et aux poursuites judiciaires contre les auteurs des actes de violence. «Les trois dernières années ont été des années de déception», explique Rokhaya Gassama du Collectif des victimes des violences de 2012. 

 

Depuis l’année 2012, la Raddho, des membres de la société civile et avec d’autres organisations des droits de l’Homme comme Am­nesty International et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme, maintiennent la pression sur l’Etat sénégalais pour qu’il rende justice aux familles et aux survivants des actes de violence qui ont déchiré le pays pendant la période électorale de 2012. Cependant, les organisations des droits humains constatent que l’Etat sénégalais ne se presse pas pour aider ces personnes «affligées physiquement, so­ciale­ment, et psychologiquement pendant la période violente».
Il faut savoir que les acteurs ont déposé devant la justice, 32 dossiers dont 8 représentent des personnes qui ont trouvé la mort, et 24 autres personnes emprisonnées, blessées ou torturées durant les évènements électoraux. «Nous avons déposé des dossiers complets devant la justice sénégalaise, ces dossiers on été déposés pour que les personnes ou familles reçoivent des indemnisations», explique Mme Gassama. Mais, un rapport publié par la justice sénégalaise, qui n’a pas été rendu public, «montre que la plupart des dossiers n’ont pas été acceptés pour recevoir des indemnisations», continue-t-elle. 
Aujourd’hui, les familles des victimes reprochent à l’Etat, sa position faite de louvoiements. Car, elles avaient entretenu un règlement à l’amiable avec le gouvernement basé sur deux conditions. «L’une d’entre elles estime que le gouvernement devrait indemniser les victimes justement cas par cas, ce que l’Etat a complètement rejeté», explique-t-elle. En écho, Me Abdoulaye Tine, un des avocats du collectif, explique que l’Etat veut accorder 10 millions de F Cfa à chaque mort et 3,4 millions aux blessés. «Mais, nous avons constaté que ces chiffres ne font pas justice aux victimes. On demande au gouvernement de respecter la dignité des victimes, il faut indemniser cas par cas», ajoute-t-il.
Chez les victimes et leurs fa­milles, la peine et la souffrance sont visibles. Mme Gassama est in­consolable : «A cause de l’inaction du gouvernement, on a vécu 3 ans de souffrance. Pour nous, le Sé­négal a commis un double meurtre, puisqu’il nous a oubliés.» Les témoignages du père de Mamadou Diop, qui a trouvé sa mort pendant la période, ont plongé l’assistance dans une situation indicible. 
Dans un effort d’attirer plus d’attention, le collectif des victimes va continuer à internationaliser son combat. Il a obtenu l’assistance de Me Sègnonna A.T. Horace Adjo­lo­houn, un expert de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui explique qu’il va appuyer les victimes dans leur bataille pour obtenir la justice au niveau de la Cour de justice de la Cedeao. Me Adjolohoun dit : «On ne peut plus attendre, ça fait déjà trois ans qu’on attend et rien n’a été fait. Nous espérons que la Cour de justice de la Cedeao mettra plus de pressions sur le gouvernement sénégalais. Et les décisions de cette cour auront un impact sur le gouvernement sénégalais. Les dossiers ont été déposés avec succès au niveau de cette cour et nous restons positifs et attendons des résultats.»

 

 

Stagiaire

 

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/collectif-des-victimes-des-violences-electorales-de-2012-indigne-et-oublie