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Erigée en commune grâce à la dernière réforme administrative survenue au Sénégal, Diouloulou est une localité située au Nord ouest du département de Bignona, dans la région de Ziguinchor, à 12 kilomètres de la frontière gambienne. Elle est traversée par la nationale 5 sur 4 kilomètres en direction de la Gambie.
A côté de cette activité, la commune de Diouloulou doit également sa réputation à l’abondance de sa production fruitière, grâce au développement de l’arboriculture à laquelle s’adonne, de plus en plus, la majeure partie des populations de la commune.
Dans le secteur, on dénombre environ 24 variétés de mangues et une trentaine de variétés d’agrumes. L’arboriculture bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt grâce aux activités que mène l’Association des planteurs de Diouloulou (Apad) qui, ces dernières années, a réussi à mettre en place des vergers et un centre de conditionnement et de séchage des fruits.
En ce qui concerne le secteur de l’élevage, il peine encore à prendre son envol en dépit de la disponibilité du fourrage et de l’existence de mares en hivernage. L’inexistence de points d’eau artificiels dans la commune constitue également un handicap majeur au développement de l’élevage dans la commune.
PLAN D’INVESTISSEMENT COMMUNAL
Cependant, au regard du dynamisme de ses habitants et des initiatives entreprises, depuis 2009, par la nouvelle équipe municipale, conduite par le maire Malang Thiam, l’espoir est permis pour le devenir de cette circonscription administrative qui a vu naître le chef rebelle du maquis casamançais, Salif Sadio. Selon les informations reçues sur place, le chef de la branche armée du Mfdc, « Atika », est originaire de Birkama Nding, une bourgade située dans le Diouloulou. Kartiack ne serait que le village qui l’a vu grandir.
A l’instar des collectivités locales du Sénégal, Diouloulou a été retenue comme circonscription éligible aux financements de l’Agence de développement municipale (Adm). Outre cet avantage, la localité développe aussi plusieurs synergies pour prendre en main son destin. Un plan d’investissement communal a été conçu à cet effet en 2009, en collaboration avec l’Agence régionale de développement pour prétendre gagner la bataille du développement, a dit le maire Malang Thiam. Sa concrétisation passe par la mise en œuvre de stratégies ou politiques sectorielles, comme l’indique le maire de la commune.
En effet, pour l’agriculture, il s’agit de protéger les terres de la vallée contre la salinisation, mais aussi de moderniser les pratiques culturales dans la zone à travers l’acquisition de matériel agricole et améliorer les conditions de travail des femmes dans les différents blocs maraîchers.
Une œuvre qui nécessite le renforcement des capacités des femmes et l’allégement de leurs conditions de travail, selon Sadio Thioune Seydi. Elle estime également que le dynamisme des femmes de Diouloulou pourrait être davantage stimulé par l’octroi de financements pour le développement des activités génératrices de revenus.
Dès son avènement à la tête de l’équipe municipale, l’édile de Diouloulou, Malang Thiam, a également fait de la construction d’infrastructures marchandes et de la promotion d’une gestion efficace des affaires locales dans la commune une priorité pour le Conseil municipal. Cependant, le projet de construction d’un marché moderne et l’édification de magasins céréaliers sont encore des projets en souffrance encore dans les tiroirs faute de financement.
CONSTRUCTION DU PONT DE DIOULOULOU
Diouloulou ne désespère pas pour autant car étant retenue également comme commune pilote dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement local (Pndl). L’absence d’infrastructures marchandes a fini de plomber l’économie locale, a déploré Malang Thiam. L’état défectueux de certaines routes et pistes rurales reliant les différents villages de l’arrondissement de Kataba 1, chef lieu d’arrondissement, ne trouve toujours pas de réponses appropriées. Diouloulou comme toutes les localités frontalières de la Gambie voisine, attend avec impatience.
Un tel projet permettra à cette localité, à cheval entre Ziguinchor et la frontière gambienne, de jouer un véritable rôle de transit pour les camions.
Construit depuis 1968, cette infrastructure est en train de crouler sous le poids de l’âge alors qu’elle reste un passage obligé pour les véhicules qui traversent Diouloulou via la frontière gambienne pour se rendre en Guinée-Bissau.
En délabrement avancé en ce moment, sa réhabilitation est devenue aux yeux des populations une urgence au même titre que la construction du quai de pêche. Annoncé par les nouvelles autorités de la République, la réalisation de ces deux projets est très attendue par les populations de Diouloulou.
Le désenclavement de la localité à travers l’érection de pistes de production pour faciliter l’évacuation des produits et la libre circulation des personnes et des biens dans les localités célèbres de l’arrondissement comme Birkamanding, Santhiba Clobory et Madina Daffé demeure aussi un casse-tête pour le Conseil municipal. Selon l’édile de la commune, la construction de ces voies stratégiques permettra le désenclavement de ces zones, mais aussi de poser de nouveaux jalons pour un développement durable dans cette partie du département de Bignona.
Dans l’attente de la concrétisation de tous ces projets, l’équipe municipale s’est attelée à traduire en réalité certaines actions d’envergures. On peut citer, entre autres, la construction du mur de clôture du terrain multi-sport, l’érection de nouveaux bâtiments dans le centre de santé de la commune ainsi que d’importants efforts pour l’adduction d’eau potable à travers les quartiers de la commune. La communication par téléphone mobile reste toutefois aléatoire dans le Diouloulou à cause du déficit de couverture des réseaux de téléphonie.
CONSEQUENCE DES ABRIS PROVISOIRES : Ici, on préfère aller étudier en Gambie
A Diouloulou, le phénomène des abris provisoires demeure un véritable casse-tête pour les populations. Il a fini de prendre une autre dimension du fait de la proximité avec la Gambie. Et les populations de la contrée profitent de la moindre occasion pour évoquer ce problème dans toute sa dimension. Une des conséquences majeures est la fuite des potaches des villages se situant à la lisière de la frontière vers les écoles de la Gambie.
C’est au niveau des villages frontaliers de la ville gambienne de Birkama que le phénomène est plus préoccupant.
La fuite des jeunes potaches pour ne pas dire celle des futurs cerveaux du Sénégal en direction de la Gambie demeure encore une équation pour les populations de Diouloulou. En fait, devenu un phénomène banal pour la plupart des îles du Karone, dans le Kafountine, l’exode des enfants en âge de scolarisation est aujourd’hui durement ressenti dans les zones frontalières du département de Bignona. Diouloulou, la capitale du « Narang », assiste impuissante à ce mouvement pour plusieurs raisons, nous dit-on. Enseignant de formation, l’actuel secrétaire municipal de Diouloulou, Amadou Oury Diallo évoque, avec regret, le phénomène. Analysant ces origines, M. Diallo estime qu’il est non seulement lié à l’insécurité qu’a connu la zone au fort de la crise en Casamance, mais aussi et surtout au manque d’établissements scolaires digne de ce nom dans cette partie de la commune de Diouloulou. En effet, dans cette partie frontalière de la Gambie, les abris provisoires font lésion. Il est fréquent de tomber sur un établissement scolaire du primaire entièrement composé de huttes. Cette réalité a conduit nombre de parents d’élèves à se rabattre sur les écoles gambiennes situées au long de la frontière pour effectuer les premiers pas dans l’enseignement.
LE DALASSI COMME MONNAIE D’échange
« A cause des abris provisoires qui sont une réalité ici, Diouloulou est aujourd’hui en compétition avec la ville gambienne de Birkama en matière de scolarité », a déploré Amadou Oury Diallo. Il précise dans la foulée que l’influence de la Gambie dans la zone de Diouloulou se traduit également par la préférence qu’ont les populations sénégalaises des villages frontaliers de s’abonner au réseau des opérateurs gambiens de téléphonie mobile. Il en est de même de la prédominance de la monnaie gambienne, le « Dalassi » dans les échanges. Selon les témoignages, le « Dalassi » est plus courante que le FCfa dans certains villages de la zone. Les populations de Diouloulou souhaitent ainsi le renforcement du dispositif et des infrastructures scolaires dans leur arrondissement, en particulier le long de la frontière avec la Gambie pour offrir des alternatives aux enfants de la zone et leur permettre de se sentir plus sénégalais dans leur vécu quotidien.
L’aérodrome d’Abéné fermé
La récente mesure liée à la réciprocité des visas d’entrée entre la France et le Sénégal n’est pas pour arranger les choses. « C’est un choc pour tous les hôteliers de la Casamance », fulmine Moussa Sagna. Comme pour corser les conditions de survie déjà éprouvantes, l’aérodrome d’Abéné a été récemment fermé par l’Etat qui soupçonnait un intense réseau de trafic de drogues et d’armes.
Les hôteliers reconnaissent que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies car ni la police encore moins la gendarmerie ou la douane n’étaient présentes sur les lieux à l’embarquement et au débarquement des avions. Le « Sitokoto », campement villageois à l’architecture originale, est l’un des rares réceptifs à faire de la résistance dans ce contexte délicat. Pourtant, Kafountine faisait partie des sites pilotes ayant réussi à imposer le tourisme rural intégré, aujourd’hui appelé tourisme solidaire. C’est une forme de tourisme qui fait notamment appel au matériau local, le banco. Les bénéfices des exploitations sont reversés aux villages pour des investissements à caractère communautaire.
La réfection du tronçon routier Kafountine-Diouloulou, long de 25km, a été assurée par l’entreprise Arezki. Même si certaines populations déplorent l’absence « d’études sérieuses » de la part de l’entreprise, car les eaux de ruissellement faisaient tomber certaines habitations au cours des travaux.
Petite lueur d’espoir, la signature d’une convention entre la région française de Provence Alpes-Côte d’Azur (Paca) et le conseil régional de Ziguinchor. En outre, l’office de tourisme d’Alsace (Est de la France) a aussi noué un partenariat avec l’office du tourisme de Casamance pour la formation de guides naturalistes, de gérants d’hôtels,…
Reportage de Seydou Prosper SADIO, Mamadou Lamine DIATTA (textes) et Assane SOW (photos)source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=31864:diouloulou-la-commune-prend-son-destin-en-main-&catid=78:a-la-une&Itemid=255