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L'OBS - 21ème victime d’un hippopotame qui vit dans cette partie du fleuve Gambie, le muezzin de la mosquée de Gouloumbou a été retrouvé mort le jeudi 9 janvier dernier. Il avait le ventre déchiqueté, le bras droit cassé.
Les populations de Gouloumbou, village situé dans la communauté rurale de Missirah département de Tambacounda, sont dans la tristesse et la désolation. Le jeudi 9 dernier aux environs de 18 heures, le muezzin de la mosquée dudit village, Mamoudou Bâ (55 ans), marié à deux épouses et père de 12 enfants, à bord de sa pirogue, a été attaqué par un hippopotame.
L’animal a renversé l’embarcation avant de l’emporter avec lui. Les recherches entreprises le lendemain matin dans le fleuve ont permis de découvrir le corps sans vie de la victime, déchiqueté par endroits, le bras droit cassé. Une mort atroce, la 21ème, perpétrée par cet animal qui hante depuis quelque temps le sommeil des populations de Gouloumbou.
C’est aux environs de 10 heures que le corps sans vie du muezzin a été découvert à 500 mètres du fleuve derrière le pont qui mène vers Kolda. La dépouille a été déposée à la morgue du centre hospitalier régional de Tambacounda après constat des pandores de la brigade de gendarmerie de la localité.
Dans la famille du défunt, l’ambiance était insoutenable. Proches, amis, parents, bref, toutes les populations, ont envahi le domicile mortuaire. Ses deux épouses habillées en boubou traditionnel, les visages tristes, les mines déconfites et envahies par une tristesse qu’elles ont du mal à dissimuler, sont revenues sur quelques aspects de la vie de leur époux. «Il était un mari irréprochable», témoignent-elles en chœur.
Très en colère, le président du collectif des pêcheurs, Adama Fall, lance un cri d’alarme pour une intervention urgente pour sauver Gouloumbou des attaques mortelles de l’animal. «La pêche est paralysée sur toute l’étendue de l’arrondissement de Missirah à cause des apparitions régulières de ce mammifère dans cette partie du fleuve Gambie. L’animal s’attaque aux pêcheurs dans différents îlots du fleuve. Nous avions écrit plusieurs correspondances aux autorités pour qu’on abatte l’animal», explique-t-il. Avant d’ajouter : «Le nombre de morts s'accroît. L’hippopotame en est à sa 21ème victime, tous des pêcheurs de la contrée et jusqu’ici, rien n’est fait. Nous en appelons au bon sens du président de la République car la pêche est notre seule activité.»
L’ombre du muezzin a plané en ce jour de prière sur les fidèles musulmans venus très nombreux prendre part à la prière de ce vendredi. «Nous sommes sous le choc, nous avons perdu un homme pieux, un ami, un frère, que tout le village respectait beaucoup. Prions tous pour le repos de son âme et celle de tous les pêcheurs emportés par l’animal», a laissé entendre l’imam de la mosquée, ami du défunt.
Une énorme foule de parents, d’amis, de connaissances… a accompagné Mamoudou Bâ jusqu’à sa dernière demeure, priant pour que la terre de Gouloumbou lui soit légère. Amen !
PAPE OUSSEYNOU DIALLO
Le muezzin de la mosquée de Goulombou, 21ème victime d’un hippopotame
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