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Le Sénégal a une population extrêmement jeune. Presque 50% ont 18 ans. Un atout, selon le directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), si le gouvernement agit sur cette frange de la population par une bonne politique éducative, sanitaire et de formation professionnelle en vue d’une insertion dans le monde du travail. A défaut, cela peut constituer une bombe qui risque d’exploser à tout moment.
Le Recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (Rgphae) a révélé hier, ses résultats définitifs. Il en ressort qu’en décembre 2013, la population résidente au Sénégal est évaluée à 13 millions 508 715 habitants. Les détails de ce recensement montrent également qu’il y a presque, contrairement au précédent, une égalité entre les hommes et les femmes (49,9% de cette population sont des hommes et 50,1% sont des femmes).
L’autre caractéristique de cette population se situe au niveau de sa jeunesse. L’âge moyen est de 22,4 ans et la moitié de la population a 18,7ans (âge médian). La population rurale apparaît, dans ces statistiques, plus jeune avec un âge médian se situant à 16 ans contre 21 ans en milieu urbain. «Cela est, sans nul doute, le reflet de l’exode rural qui concerne généralement les adultes en zones rurales», tentent d’expliquer les statisticiens. Qu’est-ce qui pourrait expliquer la jeunesse de cette population ? Les techniciens ont avancé plusieurs raisons. Il y a d’abord, selon Ababacar Sédikh Bèye, directeur général de l’Agence nationale des statistiques et de la démographie (Ansd), la maîtrise de la mortalité avec un taux brut de 8 pour 1000 au niveau national, 9 pour 1000 en milieu rural et 6 pour 1000 en milieu urbain.
Dans l’enfance, le taux de mortalité est passé à 54 décès pour 1000 avec une surmortalité masculine de 61 décès pour 1000 enfants contre 47 pour 1000. De façon globale, sur 1000 enfants nés, 79 enfants meurent avant leur 5ème anniversaire. Là on note une baisse puisqu’en 1988 sur 1000 enfants, 88 mourraient avant 5 ans. L’autre raison, qui justifie en partie la jeunesse de notre population, est le niveau de fécondité qui est resté élevé avec une moyenne de 5,1 enfants par femme. Malgré les importantes disparités qui s’observent entre les milieux urbain et rural (4,1 et 6,2 par femme respectivement).
Dakar se distingue avec un indice synthétique de fécondité relativement faible avec 3,7 enfants par femme. A l’opposé des régions de Sédhiou (7,2 enfants par femme) Matam (6,8 enfants par femme). Ce qui fait dire aux techniciens de l’Ansd que le niveau de fécondité élevé et les efforts sur la réduction de la mortalité infantile concourent à non seulement accroître la population mais explique la jeunesse de notre population.La jeunesse, une bombe sociale
Au-delà de l’aspect quantitatif des chiffres rendus publics hier par l’Agence nationale de statistique et de la démographique, il faut noter que ces données constituent une mine d’informations. Un outil important de décision politique. Ces indications, de l’avis du directeur général de l’Ansd, appellent à des réflexions et interpellent au plus haut niveau l’Etat du Sénégal qui semble comprendre l’enjeu. Car ayant financé à plus de 97% (13 milliards de francs Cfa) ce recensement.
Le premier enseignement qu’il faut tirer de cette étude et ce n’est une surprise pour personne, c’est qu’on a une population extrêmement jeune. Presque 50% de la population ont 18 ans. Cela constitue une aubaine, d’après Ababacar Sédikh Bèye, «si notre pays parvient à transformer ce dividende démographique en une opportunité économique». Et c’est là où les données issues de ce recensement peuvent être utiles au gouvernement du Sénégal. «L’Etat doit mettre en œuvre des politiques qui devront, dans les années à venir, prendre en charge cette population jeune en termes d’éducation, de santé, de formation professionnelle surtout que 86,9% de la population générale disent n’avoir reçu aucune formation professionnelle», recommande M. Bèye. Surtout que cette tendance (la jeunesse de cette population), à en croire les prévisions, va se poursuivre les 30 prochaines années. Par conséquent, «il faudra beaucoup d’efforts à faire dans la prise en charge de cette catégorie de la population sinon nous risquons de faire face à une véritable bombe sociale qui risque d’exploser à tout moment», prévient-il.
Dakar étouffe avec 3 millions 137 196 habitants
La région de Dakar compte 3 millions 137 196 habitants. Elle est de loin la région la plus peuplée, alors que la région de Kédougou est la moins peuplée avec moins de 200 000 habitants (soit 151 715 habitants). Avec une densité moyenne nationale de 69% habitants au Km², Dakar est aussi la région où la concentration du peuplement est plus accentuée avec 5 735 habitants au Km² contre seulement 9 à Kédougou.Avec le plus fort taux de mortalité maternelle : Kédougou enregistre 921 décès pour 100 mille naissances
Le niveau de mortalité maternelle demeure élevé dans l’ensemble au Sénégal. Le rapport de mortalité maternelle est de 434 pour 100 mille naissances vivantes. Il est de 459 décès en milieu rural contre 398 décès en milieu urbain pour 100 mille naissances vivantes. Au niveau régional, Kédougou détient le ratio le plus élevé avec 921 décès pour 100 mille naissances vivantes. En revanche, il est faible à Thiès avec 271 décès pour 100 mille naissances. Selon l’âge des mères, les adolescentes de moins de 20 ans sont les plus touchées par le phénomène avec 629 décès pour 100 mille naissances vivantes.Le Sénégal compte 755 532 ménages agricoles
Au Sénégal les ménages agricoles sont au nombre de 755 532. Ils vivent en majorité en zone rurale (73,8%). Rares sont cependant ceux qui sont affiliés à une organisation de producteurs (11,4%). Il s’agit, à en croire les résultats du recensement, de petits exploitants : car 8 ménages sur 10 ont emblavé moins de 5 parcelles et 7 ménages sur 10 ont cultivé entre 1 et 5 hectares durant la campagne 2012-2013.Par ailleurs, les pratiques d’élevage touchent 28,2% des ménages dont 73,9% en milieu rural contre 26,0% en milieu urbain.
Alphabétisation et scolarisation : Il y a 2 millions 852 983 apprenants
Le taux d’analphabétisme reste toujours élevé au Sénégal malgré les efforts consentis par l’Etat. Les résultats du recensement montrent que près d’un Sénégalais sur deux âgés d’au moins de 10 ans (45,4%) sait lire et écrire dans une langue quelconque (53,8% chez les hommes contre 37,7% chez les femmes). En matière de d’éducation, le recensement évalue à 2 millions 852 983 le nombre d’apprenants au Sénégal. Ils sont répartis ainsi 170 351 (6,0%) au préscolaire, 1 521 572 (53,3%) au primaire, 701 577 (24,6%) au moyen, 321 799 (11,3%) au secondaire et 137 684 (4,8%) au supérieur. Le milieu urbain concentre plus de 57,3% de l’effectif total des apprenants. En matière de formation professionnelle, la répartition des individus âgés d’au moins 6 ans indique que 9 individus sur 10 n’ont pas reçu de formation (89,5%). Alors que les femmes sont globalement plus défavorisées que les hommes (86,3%).
Le taux de chômage est évalué à 25,7% de la population active. Ces chômeurs, révèle le recensement, sont généralement des primo demandeurs d’emploi qui représentent 9 chômeurs sur 10 (92,9%) contre moins d’un chômeur sur 10 (7,1%) ayant déjà travaillé. Ce taux de chômage traduit ainsi une faible participation des actifs dans la production de biens et services. Ce taux varie selon les régions mais également au regard d’autres caractéristiques des ménages, notamment le milieu de résidence, ou les tranches d’âge et la situation matrimoniale.
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Source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/35319-recensement-de-la-population-le-p%C3%A9ril-jeune
Sénégal - Recensement de la population : Le péril jeune
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