Mais ce n’est là qu’une hirondelle. Car, sitôt retombée la poussière née des locales et le nouveau gouvernement formé, le palais a compris qu’il fallait s’ouvrir, au regard de la situation au sein de l’Apr, surtout de ses performances électorales qui ont permis à Macky Sall de savoir que le temps n’est pas clément. Ainsi, une grande offensive de charme a été lancée en direction de hauts responsables du Pds et de partis de l’opposition, en particulier Rewmi et l’Union des centristes du Sénégal, du futur maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. 

Fada, au coeur des tractations
Mais le premier acte de cette offensive de charme est sans conteste «l’opération Modou Diagne Fada». Le président du groupe parlementaire libéral est courtisé. De manière indéniable, Macky Sall gagnerait à l’avoir à ses côtés. L’homme, un des poids lourds du Pds, contrôle le département de Kébémer qu’il a fait revenir dans le giron libéral. Lors des dernières élections locales, sa liste a remporté le scrutin avec plus de 3500 voix d’avance, alors que lors des dernières législatives, la Coalition Sopi n’avait gagné que de mille voix. Mieux, Modou Diagne Fada, ancien ministre, est influent en pays mouride, là où Macky Sall n’est pas tranquille, pour ne pas dire plus. Et dans le cadre de la course pour la succession de Me Wade à la tête du Pds, le dernier scrutin l’a mis en position de force face à Oumar Sarr, le coordonnateur national de la formation libérale, qui a perdu le département de Dagana, se contentant de la commune.

Mamadou Lamine Keïta
Les autres cibles du palais sont l’ancien ministre de La jeunesse, Mamadou Lamine Keïta, ancien patron des jeunes du Pds, victorieux à Bignona et contrôlant quasiment  tout son département. Ce dernier a été reçu au Palais, il y a quelques mois, dans la plus grande discrétion avec quelques autres responsables du Pds. Mais le gros dossier de l’opération est le cas Abdoulaye Baldé, qui est devenu le patron incontesté de la région de Ziguinchor. Macky Sall tient à un rapprochement avec l’ancien ministre d’Etat, car les urnes ont parlé. Abdoulaye Baldé ne peut être ignoré, puisqu’il a fini de démontrer qu’il constitue une sérieuse menace dans la perspective de la présidentielle de 2017. Le hic est l’affaire de la traque des biens mal acquis. Abdoulaye Baldé, ancien directeur exécutif de l’Anoci (Agence pour l’organisation de la Conférence islamique) fait partie des dignitaires de l’ancien régime interdits de sortie du territoire et il est dans le collimateur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. 

Aïda Mbodj
Autre figure libérale courtisée, le député et ancien ministre, Mme Aïda Mbodj, «reine» dans le département de Bambey, avec, elle aussi, son influence dans certains cercles maraboutiques à Touba. Lors des dernières élections, elle a fait mordre la poussière à l’ancien ministre Mor Ngom (défénestré du gouvernement lors du dernier remaniement), à son frère, le député Pape Mbodj et à Pape Diouf, désormais ex-ministre, du fait de sa défaite. Aïda Mbodj contrôle désormais le département et la commune de Bambey. Mais comment les alliés de Macky Sall au sein de «Benno» vont-ils prendre cette opération de séduction de l’Apr en direction de ces ténors de l’opposition ? «On a vu ce que pèse chacun et on est à trois ans des élections », souligne un haut responsable de l’ Apr, parlant des possibilités de friction avec les alliés regroupés au sein de «Benno». Ça va bouger. 

Algériens relaxés
Accusés de vouloir mettre sur le marché sénégalais des dattes périmées, le président directeur général de ‘’Afridat’’, El Mouez Kheireddine et son collaborateur Taoufik Maalem ont été relaxés, hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Arrêtés par des éléments de la Section de recherche de la  gendarmerie, les deux ressortissants algériens étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, détention et vente de produits périmés ou falsifiés. Des accusations que les prévenus ont niées. M. Mouez a laissé entendre qu’il n’a jamais eu l’intention d’écouler les dattes dont la date de péremption remonte à décembre 2013. Il a expliqué qu’il voulait s’en débarrasser mais il n’avait pas pu le faire suite à un voyage en Algérie après le décès de son père. Sur sa lancée, il a soutenu qu’en réalité il ne s’agit pas de produit impropre à la consommation, d’autant que la datte est un produit qui s’altère difficilement.

Algériens relaxés (suite)
Et d’accuser une certaine concurrence, vu les prix bas qu’il applique. Ses avocats ont abondé dans le même sens soutenant que leurs clients sont victimes d’un ‘’complot’’ et d’une ‘’concurrence déloyale’’. Ils estiment que si tant est que les dattes sont périmées, la dénonciation devait se faire auprès du service d’hygiène et non de la gendarmerie. Après délibéré, le tribunal a blanchi les prévenus et a ordonné la mainlevée de la mesure de scellés opérée par les gendarmes sur le magasin et l’entrepôt de M. Mouez situés respectivement à Sandiniéry et Yoff-Virage. 

Communication
Qui est le prochain conseiller en communication du Président Sall ? La question se pose parce que selon nos sources,, Yakham Mbaye, nommé Secrétaire d’Etat à la Communication est détaché au ministère de la Culture et de la Communication. Il aura donc l’œil sur toute la communication gouvernementale. Il reste donc à savoir qui va s’occuper spécifiquement de la com’ du Président après le départ annoncé de Souleymane Jules Diop. Mystère et boule de gomme. Ce dernier, nous dit-on, va assurer l’intérim en attendant qu’un remplaçant soit trouvé…

Conseil des ministres
La réunion hebdomadaire du Conseil des ministres aura lieu demain mercredi. Le tout nouveau Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne va faire son entrée en matière, de même que les ‘’bleus’’ de la classe…gouvernementale. C’est l’occasion sans doute pour les journalistes de renouveler leur banque de photos, la Rts d’avoir de nouvelles images et les ministres qui avaient raté leur dernière apparition, de se corriger. Ensuite le Président Sall prendra l’avion pour se rendre à Accra au Ghana, dans le cadre du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO. Au centre des discussions, la situation au Mali, en Guinée Bissao et la fièvre Ebola etc. 

Main tendue
Après sa victoire sans bavure, la coalition Taxawu Dakar/Grand Yoff, par le biais du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, tient un langage fédérateur en direction de ses anciens adversaires. « Les élections locales sont derrière nous, je tiens à féliciter tous les candidats des autres listes, ils n’ont pas démérité, mais c’est la règle du jeu. Il faut un vainqueur et des vaincus», a-t-il déclaré, lundi, au quartier Arafat de Grand Yoff, lors des visites de remerciements dans sa commune, renseigne un communiqué parvenu à EnQuête. Khalifa Sall d’ajouter : « tous les candidats qui ont participé aux élections locales sont comme nous intéressés par Grand Yoff et son développement et son rayonnement. Je saisis donc cette occasion pour leur tendre la main. La page des élections est tournée, je les appelle tous à venir travailler avec nous pour l’intérêt de Grand Yoff». Non sans préciser : «Je n’ai pas voulu faire cette appel ni à la télévision ni à la radio, j’attendais d’être ici à Grand Yoff pour le faire». 

Recours Podor (suite)
‘’Nous avons tout simplement noté un certain nombre d’irrégularités que nous avons portées devant l’autorité compétente’’, a-t-il confié. Ne perdant pas espoir quant à l’issue de ce recours, Mamadou Racine Sy a invité tous ‘’les acteurs à la sérénité et à ne pas transformer une compétition en une arène ou en une corrida’’. Pour lui, ‘’il s’agit d’une compétition et il y a forcément un vainqueur et un vaincu mais dans le cas de Podor, il n’y aura que des vainqueurs’’. Il s'est félicité d’avoir remporté quatre quartiers sur les six quartiers que compte la commune de Podor. ‘’Je suis conforté et cela ne m’empêchera pas, quels que soit les résultats issus des élections, de continuer à être un acteur du développement’’, a-t-il fait valoir.

Eau
Y aurait-il une crise de l’eau qui se dessine ? En tout cas, les perturbations de ces derniers jours dans la distribution du liquide précieux ont entraîné une guerre des mots entre les deux opérateurs que sont la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES et la Sénégalaise des eaux (SDE). C’est d’abord la SDE, société distributrice, qui explique les perturbations notées dans la distribution de l’eau à Dakar. ‘’Depuis quelques jours, la distribution d’eau aux populations connaît des perturbations. Cette situation est due à une gestion de déficit aggravé dans l’approvisionnement en eau de Dakar, au retard dans la réalisation du programme d’urgence de la SONES’’, indique-t-elle, dans un communiqué rendu public. Selon la SDE, le déficit est de 14 000 m3/jour et ne cesse de progresser  ‘’en raison de la forte demande et l’installation de la période de chaleur’’, mais aussi de ‘’l’instabilité de la fourniture d’électricité sur plusieurs unités de productions alimentant Dakar (Usine de Ker Momar Sarr, les forages du littoral Nord, de Kelle, de Kébémer, Pout Nord et le surpresseur de Carmel)’’. 

Eau (suite)
Pour sa part, La SONES explique avoir réalisé en 2010 un schéma directeur de mobilisation de nouvelles ressources en eau potable pour la capitale à l’horizon 2025, qui ‘’prévoyait en 2014 un déficit d’eau de pointe estimé à 15 400m3/j’’. La SONES déclare avoir ‘’mis à la disposition de la SDE des installations qui permettent chaque jour de produire 15 600m3/j’’. Pour dire que ‘’le déficit est tout à fait couvert’’. A en croire la SONES, c’est à la SDE ‘’d’assurer une meilleure répartition de cette production supplémentaire dans les différents quartiers notamment les quartiers qui souffrent plus de manque d’eau et de baisse de pression’’. Selon son communiqué, ‘’la SONES est en train de réaliser avec l’entreprise Henan Chine les travaux de renforcement de réseaux à Dakar. A la fin du mois d’août, ces travaux seront terminés et permettront d’améliorer la pression d’eau dans ces zones’’. 

SOURCE :http://www.seneplus.com/article/en-coulisses-enquete-de-ce-mardi-8