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Dior ndiaye, artiste chanteuse «certains ont voulu voler mon œuvre»


Sénégal  

Spécialiste du « Taassou » (style musical wolof qui fait appel aux rimes), Dior Ndiaye s’était faite connaître du public sénégalais à l’âge de 7 ans, à travers l’émission des jeunes, « Kaddu Xaleyi » (La voix des enfants), animée à l’époque sur la Radiotélévision Sénégalaise (RTS) par Mame Yakhi Lalo et Abdoulaye Lam. Instigatrice d’un style nouveau, elle avait inspiré, grâce à sa fameuse prestation « Dior Ndiaye jelna leket». Silencieuse depuis quelque temps, elle est en quête d’une nouvelle opportunité pour rebondir. Sud Quotidien l’a rencontrée pour vous.   Pouvez-vous nous parler de vous pour édifier la jeune génération et rappeler aux adultes votre succès passé ?

 


Je suis Dior Ndiaye, plus connue du public sous le sobriquet « Dior Ndiaye jelna leket » (Dior Ndiaye a pris la calebasse). J’étais une gamine de 7 ans à l’époque où je faisais le buzz dans mon pays à l’émission « Kadu Xaleyi » (La voix des enfants) qu’animaient Mame Yakhi Lalo, Abdoulaye Lam et tonton Cheikhou Mbaye. Cette émission se  déroulait tous les mercredis et était ouverte aux enfants âgés entre 7 et 8 ans. Quand on était déjà âgé de 9 ans, on avait du mal à y participer. Telle était la loi qui la régissait en ces temps.
 
Malgré votre popularité de l’époque, les Sénégalais vous ont subitement perdue de vue. Qu’en était-il ?
 
J’étais vraiment très populaire. J’étais même au sommet de la popularité. Dieu merci. Ma renommée avait atteint des contrées où je ne suis jamais allée. Les Sénégalais m’aimaient fort bien. Je faisais beaucoup plaisir aux enfants. Et jusqu’à présent, il y a des enfants qui empruntent mon nom. J’avais vraiment atteint le sommet de mon art. Il est vrai que subitement après, on ne m’a plus entendue. Mais, ce n’est pas que j’ai cessé de chanter. On m’invite de temps en temps à la radio ou à la télé. Je ne dirais pas que je suis la plus douée dans ce domaine, mais je peux tout de même affirmer que je suis devenue plus futée aujourd’hui parce que j’ai grandi. Je peux aussi affirmer que je suis à l’origine du « taassou » au Sénégal, avec ma tante Aby Gana. Je passais souvent aux émissions de Maguette Wade, « Télé Variétés ». Dans notre pays, il n’y avait pas encore d’hommes dans ce domaine. J’entendais parler d’un seul homme du nom de Doudou Diop à l’époque. Certains artistes, qui évoluent dans la même branche que moi, me confirment assez souvent que c’est moi qui ai ouvert la voie, et que par conséquent, les gens devraient me soutenir pour que je puisse rebondir. Si aujourd’hui j’avais un soutien conséquent, je pourrais refaire surface car je suis toujours capable de créer. Les gens me réclament, le public a besoin de moi. Et je sais que je peux encore lui donner satisfaction.
 
Quelle est votre principale difficulté aujourd’hui ?
 
Je suis un soutien de famille. Je vis avec ma mère et mon petit-frère. Tout ce que je gagne, je pouvais l’investir dans mes projets artistiques (le « taassou») mais j’ai l’obligation de le dépenser pour le bien-être de ma famille. J’ai juste besoin de quelqu’un qui me soutienne financièrement dans le cadre de la production car j’ai plusieurs œuvres avec moi. J’ai de nombreux thèmes en bandoulière. Quand j’ai un peu d’argent, je file au studio voir le technicien pour enregistrer trois à quatre œuvres que je vais garder soigneusement en attendant d’avoir des moyens conséquents pour les produire. J’ai enregistré toutes mes œuvres que je garde jalousement à la maison en attendant qu’une bonne  volonté vienne me soutenir. Si on me soutient, je refais le buzz car j’ai les qualités qu’il faut pour cela.
 
De quel type de soutien avez-vous besoin?
 
L’idéal, c’est d’avoir un studio de production. En revanche, quand on n’en a pas, ce sont bien les radios et les télés qui doivent nous soutenir, parce que ce sont les auditeurs et les téléspectateurs qui nous réclament. Récemment, Sanekh (Mame Cheikhou Guèye) m’a invitée à la Télé Futurs Médias (TFM), et j’ai reçu de nombreux appels ce jour-là. Certains pleuraient d’émotion lorsqu’ils m’avaient au bout du fil. Pour la plupart, c’était parce qu’ils ne pouvaient plus me voir et ne savaient pas ce qui m’était arrivé. Ce qui m’a beaucoup émue. Maintenant, si les télés nous invitent ou nous confient des émissions, que les Sénégalais nous suivent et nous écoutent, tout le monde sera conscient que nous n’avons pas perdu de notre talent. Et puis, cela pourrait peut-être nous permettre, à la longue, de dénicher de potentiels producteurs. Tous ceux qui réussissent aujourd’hui ont eu le soutien de quelqu’un, malgré leur talent avéré.
 
Vous êtes-vous rapprochée de Youssou Ndour, de Ngoné Ndour de Prince Arts pour vous produire ?
 
Youssou Ndour, j’ai grandement besoin de le voir. Ceux qui ont eu la chance de le voir, m’ont dit qu’il m’aiderait si je le voyais. Mon problème, c’est comment faire pour accéder à lui ? J’ai besoin d’aide et de soutien car je ne suis ni commerçante, ni forgeronne. Je suis artiste et c’est ce métier qui me permet de faire vivre mes parents grâce aux baptêmes et aux cérémonies de mariage où je me produis.
 
En quelles circonstances vous êtes-vous présentée à l’émission « Kaddu Xaleyi » en 1985/86 ?
 
Je m’en souviens encore aujourd’hui, c’était un mercredi. Quand je l’ai appris, j’ai bousculé ma mère pour qu’elle me laisse y aller. Elle faisait la sieste après le repas. Ce jour-là, l’émission était enregistrée au CDEPS de Guédiawaye. C’est Abdoulaye Lam qui est venu avec l’équipe de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS). Après le repas, j’ai insisté auprès de  ma maman pour qu’on y aille, et elle a finalement accepté de m’y accompagner. Quand je suis arrivée, il ne restait plus que cinq minutes avant la fin de  l’émission. J’ai tendu deux fois la main à Ablaye Lam, qui a fini par céder, annonçant à l’assistance que l’émission était déjà bouclée mais qu’il y avait une jeune fille habillée d’une robe et d’un t-shirt bleu qui souhaitait participer. C’est comme ça qu’il m’avait appelée. Quand je suis montée sur scène, il m’a demandé ce que je voulais faire. Je lui ai dit que je voulais faire un «taassou» sur Serigne Bamba et sur l’utilité de la calebasse. Il m’a alors demandé de chanter. Quand l’émission est passée à la télé le mercredi suivant, mon «taassou» avait eu beaucoup de succès. Je remercie au passage mon «père» Mansour Mbaye qui m’a beaucoup aidée à l’époque, car il me conviait à tout ce qu’il organisait. De même que Maguette Wade, l’animateur de l’émission Télé Variétés qui passait à la télé les samedis. Grâce à leur soutien, j’ai fait plusieurs tournées. Malheureusement, je ne suis jamais allée en Europe, mais j’ai fait la Gambie et plusieurs régions du Sénégal. Vous savez, je suis née artiste, j’ai hérité des qualités de ma grand-mère.
 
Mais qu’est-ce qui a réellement donné un coup de frein à votre carrière ?
 
J’étais très jeune à l’époque de l’émission « Kaddu Xaleyi ». D’ailleurs, je m’accompagnais de ma mère à tous mes déplacements. Les autres enfants avaient du soutien, certains avaient des oncles ou des tantes qui étaient dans les médias et qui les ont aidés à atteindre un autre niveau. Ils avaient un staff qui travaillait d’arrache-pied pour faire leur promotion, alors que ma maman ne comprenait pas grand-chose à cela. Et certains de ceux qui pouvaient se prévaloir de m’aider voulaient le faire avec un agenda caché. Ils voulaient m’aider pour leur propre compte. Vous comprenez ce que je veux dire.
 
Qu’en est-il de votre privée ? Vous êtes-vous mariée ?
 
Non, je ne suis pas mariée. Je vis toujours chez mes parents. Ceux qui organisent des cérémonies font appel à moi pour ce qui est de l’animation. Après ma prestation, je rentre chez moi. J’ai simplement besoin de visibilité pour relancer ma carrière artistique. S’il y avait dix personnes comme toi, je pense que les choses pourraient enfin bouger pour nous. Car, je ne me jette pas des fleurs, mais Dior Ndiaye n’est plus à présenter aux Sénégalais. Je fais partie des premiers jeunes talents de mon pays.
 
Qu’est-ce qui vous inspire dans vos «taassou» ? Ou alors c’est un don ?
 
Il est vrai que c’est dans mon sang. Le «taassou», c’est ma passion. C’est dans ma chair, cela fait partie de moi. Je le vis intérieurement. D’ailleurs, je ne peux pas me retenir de féliciter quelqu’un après une belle prestation, tout comme il m’arrive naturellement aussi de critiquer une médiocre prestation. Je rêve de «taassou». Et quand cela m’arrive la nuit, je me lève et j’enregistre tout sur mon portable pour ne pas en perdre le fil. Le lendemain, je travaille dessus.  Il m’arrive aussi d’entendre à la radio des mots que j’ai prononcés lors de mes prestations en public. Mais en général, je connais celui qui me plagie,  parce que je sais qui est là lorsque je me produis.
 
Il y a un nouveau style de « taassou » qui a vu le jour avec le « bongo » (instrument musical à base de calebasse) ?
 
Cette calebasse-là, ce style, j’en parlerai volontiers. Les gens ne voient plus Dior Ndiaye, mais de temps en temps elle passe à la radio ou à la télé même si on ne la voit plus dans les spectacles : on ne peut naturellement pas aller là où on n’a pas été invité. Pour ce qui est de la calebasse, les gens ont tendance à s’approprier les chants des autres si ceux-là n’ont pas pris le soin de protéger leur œuvre au Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (BSDA). J’ai entendu deux personnes qui ont essayé me piquer mon œuvre. L’un a effleuré ma chanson et l’autre l’a carrément reproduit, mais cette œuvre est déjà protégée au BSDA. Ce n’est pas honnête de vivre du travail des autres. C’est insupportable. Il faut créer. Ma calebasse a inspiré beaucoup d’artistes aujourd’hui.
 
Au-delà de l’art, qu’est-ce qui vous lie à la calebasse ?
 
Lorsque je portais ma calebasse sur scène, je n’étais encore qu’une enfant. A l’époque, nous étions à « Sandika » à Pikine. Quand on jouait entre enfants, l’une d’entre nous choisissait un bol pour aller acheter du riz, une autre pour chercher de l’huile. Moi,  j’avais plutôt un faible pour la calebasse pour aller au marché. C’est comme cela que je suis allée prendre un petit bol censé représenter la calebasse. J’y avais mis de petites feuilles pour faire comme si, comme on fait dans tous les jeux d’enfants. C’est alors que j’ai dit : « Dior Ndiaye jelna leket… » C’est comme cela que ça m’est venu, c’est ce qui m’a inspiré à l’époque. Il ne faut pas oublier que la calebasse est le principal ustensile que nos mamans emportaient au marché. On l’utilise également pour préparer le couscous. Elle a un usage multidimensionnel. Partout où j’allais dans les « sabars » (séances publiques de percussion), les batteurs se mettaient au rythme de mon « taassou », au son de la calebasse, et cela enchantait et surchauffait le public. Idem pour les baptêmes auxquels j’assistais. Je me cachais à l’époque du fait de mon jeune âge, mais ma maman savait toujours que j’étais aux sabars. Finalement, j’ai introduit les ingrédients culturels liés à l’usage de la calebasse dans mes prestations. Je parlais d’une femme partie au marché, du bon comportement, de la manière dont on devait préparer le repas et de le servir aux gens, etc. Tous les Sénégalais se retrouvaient dans ce que je disais. Il peut m’être difficile de trouver un soutien, un financement pour me produire ou sortir un album ou un « single », jouer les premières parties pour un grand artiste, mais la calebasse ne peut jamais être éteinte. Ma calebasse a fait des émules. On m’a invité à une émission où j’avais décidé de faire cette révélation mais aujourd’hui je vous en donne l’exclusivité. Savez-vous que c’est grâce à ma calebasse que tous les « taassoukat » (ceux qui font le « taassou ») se donnent une adresse ? On a toujours un prénom et un nom mais un trouve toujours un moyen de se singulariser. Tout cela grâce à « Dior Ndiaye jelna leket ». Je prends en exemple : ma tante Ndèye Absa Diaby. Elle se nomme Fall et non Diaby. Il y a Ndèye Diary Mou Serigne Fallou qui a Niang pour patronyme. Ndèye Salagne Salagne se nomme Diop. Donc comme vous voyez, l’influence de ma calebasse est passée par là.
 
Que pouvez-vous nous dire davantage sur la calebasse ?
 
La calebasse est culturelle chez nous. C’est un instrument multidimensionnel. C’est l’ustensile que nos mamans emportaient au marché. Dans les cérémonies de mariage, le « laax » (farine de mil préparée avec du lait caillé) qu’on prépare pour les mariés est toujours mis dans une calebasse et non dans un bol. La calebasse est une plante rampante qui peut aller partout. C’est peut-être grâce à cette particularité qu’elle m’a fait atteindre le sommet dans ma jeunesse. Les joueurs de « bongo » me disent que c’est ma calebasse qui les a inspirés. Beaucoup d’entre eux sont mes amis. Ouzin Mbaye de « Doxu mbendmi » me dit souvent : «nous devons te payer un droit d’auteur ». Dans ses chansons il dit : « Sa leket banga taassou woon moom mooy tey sunu bongo yi be tax reewmi dignou beggee » (Ta calebasse est la source de nos bongos qui font que nos concitoyens nous apprécient aujourd’hui). Toutefois, je tiens à signaler que ce que j’ai nouvellement inventé de la calebasse est même meilleur que ce que j’en avais dit. Je prie le bon Dieu de me donner la possibilité de partager cela a avec tous les Sénégalais.

source: http://www.sudonline.sn/certains-ont-voulu-voler-mon-%C5%92uvre_a_21050.html

 

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