Bai Lowe devra, à partir d’aujourd’hui, répondre de l’assassinat par balles, le 16 décembre 2004, du journaliste Deyda Hydara, dont il avait conduit les tueurs. Cofondateur du journal The Point, Deyda Hydara était également le correspondant en Gambie de l’AFP et de Reporters sans frontières (RSF). «Nous ne resterons pas les bras croisés ; nous continuerons à nous battre», a lâché Baba Hydara, fils du journaliste assassiné, indiquant également que ce procès n’était que la «première étape» dans le jugement des horreurs commises par l’ancien régime gambien.
Bai Lowe devra aussi répondre d’une accusation de complicité dans la tentative d’assassinat dont avait été victime, en décembre 2003, l’avocat Ousman Sillah reconnu pour ses prises de position contre le Président Yahya Jammeh à l’époque. La troisième accusation pesant contre l’ancien membre des «Junglers» est son implication dans l’assassinat, en 2006, de Dawda Nyassi, un citoyen gambien allé combattre dans la guerre civile du Liberia, mais qui, à son retour en Gambie aurait été soupçonné par Yahya Jammeh de vouloir le renverser.
Maintenant pourquoi ce jugement en Allemagne ? Human Rights Watch répond : «Son procès en Allemagne est possible parce que les lois du pays reconnaissent la compétence universelle sur certains crimes graves au regard du droit international, permettant l’enquête et la poursuite de ces crimes où qu’ils aient été commis et, quelle que soit la nationalité des suspects ou des victimes ».
Si en dehors de Bai Lowe, d’autres sbires de Yahya Jammeh ont commencé à être arrêtés à l’étranger pour répondre de leurs crimes et exactions – cas de son ancien ministre de l’Intérieur, Ousman Sonko, poursuivi en Suisse, de l’ex-élément des «Junglers», Michael San Correa, interpellé aux États-Unis, etc. –, l’ex-dictateur lui-même continue de se la couler douce en Guinée équatoriale où il a été accueilli depuis la perte du pouvoir en 2017. Mais, pour combien de temps encore ?
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