Mon époux travaillait à Dakar, c’est lui qui y avait construit un appartement de trois chambres et un bloc sanitaire. En 1981 lors du lotissement de Guéoul, on a mis sur le titre foncier de la maison le nom de sa sœur, car elle seule y vivait. En 1994, mon mari l’avait attaquée en justice. Le procès a été renvoyé une première fois. Mais, un mois après, il est décédé. N’empêche, j’ai suivi le dossier. La justice a tranché en sa, faveur en lui exigeant de dédommager ma famille à hauteur de 700 000 FCfa. Ne pouvant pas nous payer, elle a quitté la ville. Quand est elle décédée, sa fille, qui était à l’étranger, est revenue pour nous demander de quitter la maison. C’était en 2010. Nous avons encore porté plainte contre elle. Il fallait qu’on revoie à la hausse les frais de dédommagement. La somme de 700.000 FCfa qu’elle devait verser à mes enfants en 1994, devait être multipliée par 10 en 2013. Non seulement je n’ai pas reçu cette somme, mais ce matin (hier), des gendarmes de Kébémer, accompagnés d’un huissier, m’ont sommée de quitter cette maison. Mes bagages sont jetés dehors. Je compte passer cette nuit à la belle étoile, je ne sais pas où loger mes 10 enfants. Je n’ai pas les moyens de prendre une maison en location», a dit Seynabou Fall, la mort dans l’âme.
ABDOU MBODJ
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