Je l’ai défendu plus d’une fois : le journalisme est un noble métier. Noble parce qu’étant un outil adéquat pour la dissipation des ténèbres. Noble parce qu’étant la voix et les yeux de ceux qui n’ont pas les moyens d’aller vers l’information. Mais, cette noblesse est valable pour tous les autres métiers qui jouent mieux ou autant leur partition dans la symphonie d’une nation.
Il n’est pas plus noble que celui de l’éboueur, il n’est pas plus noble que celui du cultivateur, il n’est pas plus noble que celui du médecin, il n’est pas plus noble que celui de l’enseignant, il n’est pas plus noble que celui de l’homme de loi.
Le journalisme est né il y a juste quelques siècles, alors que presque tous les autres métiers ont accompagné la vie de l’homme sur terre. Cela signifie que l’on peut imaginer un monde sans journaliste alors qu’un monde sans médecin, sans enseignants, sans cultivateurs est impensable.
Je plains ceux qui n’ont pas pris la peine et le temps d’aller assez loin dans leurs études, pour être de vrais professionnels et consolider leur expérience par le respect strict des normes édictées par leur métier.
Le journaliste qui souille la réputation d’un homme ou d’une femme pour vendre son canard ou augmenter son auditoire sans prendre la peine de faire de profondes investigations, semble ignorer qu’il est en train de s’adonner à un jeu trop facile et périlleux. En effet, ceux qu’il vilipende parfois trop facilement, sont peut-être en mesure de raconter, à son encontre et comme à celle de sa famille, les mêmes choses infamantes. Nous vivons dans un petit pays où tout le monde se connaît, et chacun a intérêt à se taire sur les défauts des autres pour éviter qu’on lui remue des poubelles plus nauséabondes.
Irrespect de la déontologie, corruption, chantage et médiocrité des formations ont fini de transformer ce métier en une mafia abominable où tous les malfrats se côtoient.
Comment laisser libre cours aux éclaboussures de la calomnie, de la diffamation, de la désinformation, de la propagande des idées pernicieuses et de la promotion de gens sans vertu ? Il est temps que la congrégation prenne son destin en main et aille en guerre contre les dérives qui risquent de corrompre ce métier qui a bien sa place dans une nation qui aspire au développement.
Momar Ibn Sidaty
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Louga, le 26 décembre 2013