Par Anthony Nugan le mercredi 22 janvier 2014
Catégorie: Web NEWS

DEFECTIONS EN CASCADE A REWMI - Qui reste fidèle à Idy ?

L'OBS - Le parti d’opposition Rewmi a pris acte ce lundi de deux autres défections de caciques qui viennent s’ajouter aux quatre déjà enregistrées. Une hécatombe qui risque de porter le coup de grâce aux ambitions présidentielles d’Idrissa Seck.

Grand corps malade. C’est l’image que donne actuellement le parti de l’opposition Rewmi. Un géant de la vie politique sénégalaise qui ne tient plus sur ses jambes. Sauf qu’ici, le talon d’Achille, ce sont moins les membres inférieurs que la tête.

 L’hémorragie qui s’est ouverte avec les défections des ministres Oumar Guèye et Pape Diouf, concerne surtout les caciques du parti, les militants de la première heure. Elle a continué à couler avec la transhumance à l’Apr de la notaire Me Nafissatou Diop Cissé et celle de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Youssou Diagne. Et avant-hier lundi, la saignée a emporté Ousmane Thiongane et Waly Fall, respectivement ancien chargé des relations avec la presse et secrétaire national chargé des relations extérieures. Ainsi étêté, le parti d’Idrissa Seck, déjà confronté à des paralysies, risque de plonger définitivement dans le coma. A moins que le noyau restant du socle de Rewmi ne réussisse à remonter la pente. Ce qui est moins sûr au vu de leur profil.

Ils sont encore huit (8) à constituer le socle du parti.  Il s’agit du directeur des structures du parti, Déthié Fall,  du porte-parole, Abdourahmane Diouf, du parlementaire et responsable des jeunes, Thierno Bocoum, du député Oumar Sarr, de l’adjoint au maire de Thiès, Yankoba Diattara, du chargé des affaires religieuses, Bathie Gadiaga, de l’universitaire Yankhoba Seydi et dans une moindre mesure, de Léna Sène. Un petit noyau d’indéfectibles qui continuent encore à jurer amour et fidélité au président de Rewmi, même s’il semble que la motivation n’est plus au rendez-vous. A l’image d’un Yankhoba Diattara qui a remisé au placard ses sorties au vitriol, ces militants de la première heure semblent en avoir fini avec l’idée de mouiller le maillot pour ne récolter que snobisme et indifférence du patron. Idrissa Seck, qui a le mythe du diplôme, a fini de s’entourer de jeunes sortis des plus grandes écoles, pour le malheur des caciques. Ce qui a créé une sorte de frustration et de malaise entre militants. Ceux qui partent le font donc moins pour des soucis de prébendes que pour des problèmes de considération. Un malaise qui suinte aussi dans la manière dont est structuré le parti. En dehors de la vie politique, ce petit noyau de fidèles n’a tissé aucun lien social. Difficile, au vu de la bienséance sénégalaise, de construire un parti solide avec une telle configuration. Mais cela a été dit et redit, chez le maire de Thiès, les affaires «se gèrent de façon verticale». «C’est Idrissa Seck le boss, il décide de tout, les autres ne font qu’exécuter ou subir. Ce sont des faire-valoir», renseigne une source bien introduite dans le parti. Des valets qui n’ont, du point de vue de l’envergure politique, aucun leadership. Aucun d’entre eux n’a un réel poids dans son fief. Que ce soit à Thiès, Tivavouane, Diourbel ou ailleurs, c’est avant tout un rapport entre Idrissa Seck et les populations. Un lien affectif va au-delà des gros bonnets. Waly Fall par exemple n’était pas majoritaire dans sa localité, Ousmane Thiongane non plus. Abdourahmane Diouf qui est de Rufisque, est noyé dans son fief par un certain Gora Ndour. Oumar Sarr fait pareil dans son village à Diourbel, il n’arrive même pas à gagner son bureau de vote. De même que Gadiaga. «Diattara n’est rien à Thiès sans Idrissa», continue notre source. Et enfin, Léna Sène, qui vient de se marier, est plus abonnée aux pages people qu’à celles politiques. Dans l’ensemble, ces caciques sont dans l’incapacité de massifier le parti et le leader qui garde la porte grandement ouverte, l’a bien compris. Il est néanmoins conscient du devenir de son parti. Il est même dans l’optique de le structurer. Il a déjà imaginé le dispositif avec ses campings mobiles qui invitent les leaders à une tournée dans le pays. En attendant et en l’absence du président, occupé par ses affaires à l’étranger, Déthié Fall est chargé d’animer Rewmi et d’apporter un peu de liant à un parti qui va à vau-l’eau.

AICHA FALL THIAM ET OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE

source: source: http://www.gfm.sn/actualites/item/10133-defections-en-cascade-a-rewmi-qui-reste-fidele-a-idy.html

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