L'OBS - Le journaliste de la 2Stv, Pape Alé Niang, a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il est poursuivi pour les infractions de conduite en état d’ébriété, dommage à la propriété d’autrui, blessures involontaires et délit de fuite. L’affaire a été renvoyée au 13 mai pour plaidoirie.
L’affaire avait soulevé des vagues de commentaires, charrié des houles de contestations de la part du mis en cause qui, comme un auguste accusé de sorcellerie, jurait sur tous les saints que ce n’était pas vrai. Le journaliste-présentateur à la 2Stv avait même emballé le public dans sa campagne de dénégation, au point que votre canard fut, à l’époque, accusé de faire de la concurrence déloyale, en essayant d’abattre un des «monuments (?)» de la presse sénégalaise. Et puis patati, patata !
Mais, si depuis que L’Observateur a défloré cette affaire «sensible», c’est selon, et couvée comme un hymen, des gens de tous les rangs ont essayé de voler au secours du journaliste, poussant Pape Alé Niang, à la limite de l’insulte, à accuser de diableries de toutes sortes, des confrères qui ont commis la lourde faute de révéler des faits vrais et vérifiables. Le procureur de la République, lui, n’a jamais accepté de suivre la clameur, de classer le dossier sans suite. Même s’il a préféré une citation à prévenu à la plainte. Ce qui veut dire que l’affaire dite Pape Alé Niang sera jugée par le tribunal correctionnel et non par le tribunal des flagrants délits, habitué à recevoir ce genre de dossier. Une belle trouvaille pour éviter au journaliste un séjour carcéral. Pour atténuer surtout la décision première du Maître des poursuites, qui avait saisi le commissaire du Point E pour l’arrestation pure et simple du journaliste.
Et hier, c’est tête baissée, humble, que le reporter de la 2Stv et présentateur de l’émission «Ca Me Dit Mag» s’est présenté à la barre du tribunal correctionnel pour répondre des délits de conduite en état d’ébriété, dommage à la propriété d’autrui, blessures involontaires et délit de fuite. La victime, Abdoulaye Diallo, était aussi présente. Mais le tribunal a dû renvoyer l’affaire au 13 mai prochain pour plaidoiries. Pour un compte rendu détaillé de ce que L’Observateur avait déjà révélé et que Pape Alé Niang niait à grand renfort de mystifications.
Tout a débuté le 02 mai 2013. L’animateur de «Ça me dit mag», qui roulait à bord de son véhicule, a fait un accident impliquant une personne (Abdoulaye Diallo) à hauteur du fameux Couloir de la mort de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Mais, loin de s’arrêter pour s’enquérir des nouvelles de sa victime, qui gît sur l’asphalte, Pape Alé Niang a préféré prendre la fuite, abandonnant le jeune Guinéen à ses douleurs. Sûrement conscient qu’il a commis une grosse «connerie», le journaliste s’est rendu directement chez son mécanicien aux fins de couvrir ses arrières. Il convainc son mécano à faire un faux témoignage, en déclarant aux limiers que c’est lui qui était au volant du véhicule au moment des faits. «Une proposition qu’acceptera le mécanicien contre espèces sonnantes et trébuchantes», révèlent des sources judiciaires. Un subterfuge qui a failli passer comme lettre à la poste, n’eût été la présence de témoins oculaires de l’accident et qui, à l’arrivée des policiers du Point E, ont tout bonnement confié avoir reconnu le journaliste au volant du véhicule qui a heurté Abdoulaye Diallo.
Convoqué et entendu sur procès-verbal, le journaliste ressortira libre des locaux du commissariat du Point E. Mais, avec l’évolution de l’enquête, les limiers se rendent compte de la vérité et surtout des raisons de la fuite du mis en cause. Grosse surprise : Pape Alé Niang était en état d’ébriété au moment de l’accident. Ce qui a probablement provoqué sa très répréhensible réaction. Pis, en sus des témoins oculaires, des images montrant que le journaliste était bel et bien le conducteur de la voiture au moment de l’accident, ont été montrées aux enquêteurs.
MAKHALY NDIACK NDOYE
source: http://www.gfm.sn/actualites/item/13995-le-journaliste-pape-ale-niang-juge-le-13-mai-pour-conduite-en-etat-debriete-delit-de-fuite%E2%80%A6.html