La guitariste américaine Léni Stern qui séjourne actuellement au Sénégal jusqu'au dimanche prochain, a profité de cette occasion pour animer trois concerts entre jeudi et samedi dans des restaurants de la place. Accompagnée de Doudou Ba, l'ancien bassiste du légendaire Harry Belafonte et Alioune Faye, le frère de Mbaye Diéye Faye, l'épouse du guitariste Mike Stern, a charmé le public. Retour sur le parcours de cette guitariste et joueuse de Ngoni qui continue de montrer son attachement à l'Afrique.
Léni Stern a vu le jour à Munich, en Allemagne. Elle a d’abord commencé par jouer du piano dés l’âge de six ans. Parallèlement à ses activités musicales, elle écrit et joue des pièces de théâtre, met sur pied sa propre compagnie d’acteurs et arrive à se faire un nom dans ce secteur réputé difficile.
En 1977, elle privilégie à nouveau la musique et s’envole pour les USA. Elle pose ses baluchons au Berklee College Of Music de Boston. Guitariste au talent reconnu par tous (élue cinq fois de suite meilleure guitariste femme par les guitares Gibson ndlr), elle a eu à jouer avec dans de nombreux groupes de Rock et de Jazz. L’épouse de l’ancien guitariste de Miles Davis, Mike Stern a collaboré avec de nombreux artistes comme Bill Frisell, Dennis Chambers, Paul Motian, l e regretté saxophoniste de jazz Michel Brecker , Salif Keita ,Sting , Toumani Diabaté , Bassékou Kouyaté et son épouse Ami Sakho ,Baba Maal et tant d’autres.
Cette infatigable voyageuse et polyglotte qui parle cinq langues a visité de nombreux pays comme l’Inde, le Pérou et à chaque fois, elle se faisait un devoir d’étudier les spécificités musicales et rythmiques de ces différentes contrées. En Afrique, elle eu à faire la même chose au Kenya, à Madagascar, au Mali et au Sénégal. Intarissable sur ses expériences africaines, elle a bien voulu revenir sur les liens forts qui l’unissent à ce continent, berceau de l’humanité.
« Nous savons tous que des musiques comme le Rock ou le Jazz ont des origines africaines. Mais en ce qui me concerne le déclic a eu lieu en 2006 après ma participation au Festival du désert qui s’est tenu dans le Sahara, au Mali. A cette occasion j’ai eu à jouer avec de nombreux et merveilleux musiciens africains. C’est ensuite que j’ai eu à être initiée au Ngoni ou Xalam par le grand Bassékou Kouyaté. J’ai travaillé aussi avec sa femme Amy Sacko qui est une fabuleuse chanteuse. Depuis cette époque toutes ces expériences africaines transparaissent dans mes compositions et cela se ressent dans mes albums», a expliqué Leni, une artiste visiblement encore sous le charme. Elle a séjourné au Mali au moment du coup d’Etat et ce douloureux épisode lui a inspiré un titre.
Léni a par la suite rencontré deux musiciens sénégalais établis aux Usa, à savoir le bassiste Doudou Ba et le percussionniste Alié Diéne Faye, le petit frère de Mbaye Diéye Faye. Avec ce groupe, elle a enregistré un album titré « Jelell »( Take it) l’année dernière.
« J’ai eu la chance de rencontrer ces fabuleux artistes sénégalais et depuis la magie ne cesse d’opérer. Ils ont su se mouvoir parfaitement dans ce style hybride et cela me ravit énormément», a expliqué l’artiste qui ne rate jamais une occasion pour revenir se ressourcer en Afrique.
source :http://www.sudonline.sn/lamericaine-seduit-le-public-senegalais_a_19303.html