Par Anthony Nugan le mercredi 11 juin 2014
Catégorie: Web NEWS

Rapport du CODESRIA après quarante ans d’existence la recherche, le parent pauvre en Afrique

Le Conseil pour le Développement de la Recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) a fêté hier, mardi 10 juin à Dakar, ses 40 années de recherche et de production de connaissances pour l’Afrique. Une occasion pour les chercheurs de tirer un bilan satisfaisant dans la recherche  et la production de connaissances en Afrique même s’ils déplorent  la part minime qui lui est accordée par beaucoup de pays africains.  

Quarante ans d’existence, ça se fête. Le 40ème anniversaire du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) fêté hier, mardi 10 juin, à Dakar, a été l’occasion d’examiner le chemin parcouru mais aussi de discuter de l’expérience accumulée dans la production de connaissances en Afrique, par les Africains, et principalement pour le bien-être des Africains. 
Une conférence de deux jours organisée à cet effet autour du thème : «40 ans de recherche et de production de connaissances pour l’Afrique» a regroupé les membres des Comités exécutif et scientifique du Codesria, les anciens présidents et secrétaires exécutifs, ainsi que des membres de la communauté qui ont activement soutenu le travail du Codesria. La cérémonie a été ponctuée par la lecture d’une foultitude de messages de soutien, venant d’Instituts de recherche ainsi que d’Ong. 
 
Faisant l’économie de la recherche et de la production de connaissance pour l’Afrique, réalisée par son institution, Ebrima Sall, Secrétaire Exécutif du Codesria, a tiré un bilan satisfaisant de ces 40 années de recherche et de production de connaissances au service de l’Afrique. A l’en croire, 10% du personnel enseignant, dans le domaine des sciences humaines et sociales, sont passés par le réseau du Codesria, ainsi que la production de centaines d’ouvrages de qualité et la publication de nombreuses  revues reconnues au niveau international pour leur sérieux et leur qualité. «Il y a des milliers de gens qui ont réussi à faire leur thèse et leur mémoire grâce à l’appui du Codesria», s’est-il réjouit. 
 
Cependant, il s’est désolé de la place accordée à la recherche dans beaucoup de pays africains, notamment dans certains Etats d’Afrique, où l’on considère toujours la recherche comme un luxe. A l’en croire, «on tire des conclusions très erronées et on dit puisqu’on est dans la pauvreté et des difficultés économiques, c’est un luxe de soutenir les universités et la recherche». 
 
Pire, selon lui, les budgets alloués aux universités africaines pour la recherche sont minimes. Fort de ce constat, il a déclaré que «la recherche est le parent pauvre en Afrique». Toutefois, il a jugé nécessaire de changer de paradigme, si l’Afrique veut compétir avec ses partenaires occidentaux et asiatiques. 
 
De son coté, Aminata Touré, Premier ministre, qui présidait la cérémonie d’ouverture de la conférence, a indiqué que le Codesria a toujours été à la hauteur de la mission qu’il s’est assigné depuis sa création en 1973. Une mission consistant en la production du savoir, du savoir scientifique, en Afrique, sur l’Afrique, par et pour les africains. 
 
Poursuivant, elle a estimé que «le Codesria a permis à nombre d’universitaires et de chercheurs de démontrer qu’il fallait compter avec une présence africaine dans le monde de la production de connaissances». Mieux, l’institution de recherche a mis à la portée des  décideurs africains, comme des mouvements sociaux, des éléments d’appréciation bien renseignés, leur permettant de faire des choix politiques  éclairés par une expertise africaine de qualité. «Le Codesria a fini d’administrer la preuve que  l’intégration africaine est bien possible», a-t-elle souligné.  
 
Elle a par ailleurs indiqué qu’il est impératif que les Africains investissent massivement dans l’éducation, la formation  et  la recherche pour des transformations socio-économiques qualitatives  de nos sociétés. A l’en croire, le Sénégal est conscient de ces enjeux. D’où la construction de la Cité du Savoir dans le pôle urbain de Diamniadio, preuve résolue d’une option pour un futur à construire en s’appuyant sur le savoir, a-t-elle soutenu. Elle a par ailleurs réitéré la volonté du Sénégal de soutenir le projet d’écriture de l’Histoire générale du Sénégal, dont le secrétariat est hébergé par le Codesria, qui le codirige avec l’IFAN Cheikh Anta Diop, le département d’histoire de l’UCAD et la FASTEF.
souurce:http://www.sudonline.sn/la-recherche-le-parent-pauvre-en-afrique_a_19332.html
Laissez des commentaires