Sicap Baobab ! Dans une ruelle qui mène vers la commune d’arrondissement du même nom, un tableau indique le menu du jour. A 13 h, des clients, de tout genre, franchissent la porte en verre sécurisée par une grille. Dans une salle exiguë, les agents de banque et autres services font leur commande. Un petit poste téléviseur accrochée au mur, juste pour le décor, ne dérange pas la clientèle plus préoccupée par le riz au poisson, «soupou kandje», entre autres plats du jour, qu’au sons et aux images, qu’elle renvoie.
Dans son coin, un jeune homme, contrôle les livraisons et encaisse les additions. Tantôt, il se lève pour demander à ses clients s’ils prenaient du thé qu’il leur offre gratuitement. Histoire de les fidéliser ! Tantôt, il donne des ordres à la serveuse d’exécuter une commande. Il s’agit d’Abdoulaye Dia. Agé de 29 ans, la logique aurait voulu qu’il se calfeutre, grâce à ses hauts diplômes universitaires, dans un bureau climatisé, distillant des ordres et roulant en carrosse. Que nenni ! Pour l’heure, les diplômes, il les garde dans ses tiroirs. Les copies, elles, ornent les cassiers des institutions, comme l’ISRA, l’ITA, la CDRMM (Laboratoire d’analyse médicales sur les tests d’ADN).
En attendant, un coup de fil de ses structures, Abdoulaye refuse de rester les bras croisés. Il retrace ici son cursus. «Après le Bac S au lycée Limamoulaye de Guédiawaye, avec mention assez-bien en 2004, j’ai rejoint la France. Plus précisément à Toulouse, après une année passée à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie, en faveur d’une préinscription». A l’Université Paul Sabatier Toulouse III, le jeune Dia, s’inscrit à la faculté de biologie (Sciences de la vie et de la terre). La licence en poche, il se spécialise en MABS (Micro–Biologie–Agro-Bioscience).
Après la maitrise, Abdoulaye Dia décroche en 2012, un master II en Bio-Ingénierie, option Biotechnologie végétale. Puis, il décide de rester une année en France afin de tenter sa chance. Les choses se coincent. Mais, il ne baisse pas les bras. «J’ai fait de petits boulots dans la restauration, la sécurité et la vente dans des marchés», confie-t-il. Soudain, il ressent la nécessité de rentrer au bercail. «Je ne me sentais plus bien en France. J’ai alors décidé de rentrer pour travailler au Sénégal.
C’est ce que j’ai fait depuis 2013. J’ai ouvert ce restaurant où j’emploie quatre personnes. J’ai en même temps, ouvert une boutique avec mes économies». «Je refuse de baiser les bras, répète-t-il. Je ne vais pas non plus attendre qu’une grosse proposition me tombe dessus avec un gros salaire. Il faut que je m’occupe avec mes maigres moyens. J’ai essayé de passer par des banques pour obtenir des financements, mais leur taux d’intérêt est faramineux». Issu d’une famille modeste, d’un père polygame, de sept enfants, à Guédiawaye, Abdoulaye est marié sans enfants, à une ingénieure des télécommunications travaillant à Huawei.
SOURCE :http://www.sudonline.sn/abdoulaye-dia-se-lance-dans-la-restauration_a_19358.html