Compétence et confiance du Chef de l’Etat. Ce sont les deux critères qui doivent prévaloir pour occuper un poste ministériel. C’est la conviction de Mameboye Diao. Le cadre de l’Alliance pour la République de Kolda soutient qu’il est même dangereux de récompenser le «mérite politique».
Un homme politique a besoin d’une certaine légitimité. Certes, mais le «mérite politique» ne devrait pas être un facteur déterminant pour nommer quelqu’un à la tête d’un département ministériel. Cette analyse est de Mameboye Diao.
Responsable de l’APR dans la région de Kolda, le Directeur des Services régionaux à la Direction générale des Impôts et des Domaines soutient que les critères qui doivent prévaloir sont la compétence et la confiance du chef de l’Etat. «Si quelqu’un a une promotion, on dit que c’est du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Lui-même est content. Dès qu’il est démis, on veut en faire une victime. Ce n’est pas bon !», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : «si la nomination est une prérogative constitutionnelle dévolue au Chef de l’Etat de nommer aux emplois civils et militaires, il est libre de choisir les ministres qu’il veut et le Premier ministre qu’il veut. Parce que c’est lui, en fin de compte, qui sera appelé à défendre son bilan».
Par conséquent, dira M. Diao, «il faut éviter de faire un rapport politique direct entre les résultats des élections locales et la formation de ce nouveau gouvernement». «Parce qu’argue-t-il, si on veut récompenser un mérite politique, on va pousser les acteurs qui ne font pas de la politique à être des politiques. Or, la mission principale d’un gouvernement, c’est la satisfaction de l’intérêt général». «Il faut éviter de faire cet amalgame !», tranche-t-il.
La performance a guidé le choix de Macky Sall
Mameboye Diao manifestera, dans la foulée, son opposition à tous ceux qui pensent que Macky Sall a formé son gouvernement sur la base des résultats des élections locales. Pour l’Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, «c’est sur la base de la performance qu’on garde un collaborateur ou qu’on s’en sépare».
«Les hommes des médias que vous êtes n’arrêtent pas de dire qu’il y a beaucoup de segments de l’administration ou de l’Etat qui ne marchent pas. Si le Président constate que certains ministres n’ont pas été performants dans leur domaine respectif, il est libre de les enlever», soutient-il.
Et quand on rappelle à M. Diao que c’est le Président lui-même qui a déclaré que ceux qui ne gagnent leur localité allaient perdre leur poste, sa réponse ne se fait pas attendre : «Je ne suis pas d’accord que les ministres qui ont été relevés de leur fonction l’ont été parce que tout simplement, ils n’ont pas gagné. Certains sont restés alors qu’ils n’ont pas gagné dans leur localité. D’autres ont gagné dans des localités de moindre envergure». Il cite alors le cas d’Aminata Mbengue Ndiaye qui a perdu à Louga, en récusant qu’elle soit retenue parce que faisant partie du quota du Parti socialiste.
«Vous avez lu la réaction de Tanor qui précise qu’il n’a pas été associé (Observateur du mercredi, Ndlr). Ce qui veut dire que le Président est libre de choisir les compétences. Il assurera ces choix devant l’histoire. Il faut lui laisser la latitude de choisir ses cadres».
source :http://www.sudonline.sn/-c-est-dangereux-de-recompenser-le-merite-politique-_a_19913.html