Les avocats de Karim Wade ne s’avouent pas vaincus après le rejet de l’exception soulevée sur l’incompétence de la Crei. Ils en ont sorti d’autres et demandé à la cour de surseoir à statuer jusqu’à ce que la Cour suprême rende ses décisions. Le Procureur spécial, lui, s’y oppose. Cette exception sera vidée demain à la reprise du procès.
L’attente sera longue pour Karim Wade et ses co-prévenus avant d’être entendus sur le fond.
Leur procès ouvert depuis le 31 juillet dernier tourne au rythme des exceptions. La journée d’hier n’a pas dérogé à cette règle. Les avocats de Karim Wade ont encore soulevé des exceptions. «Nous avons deux exceptions et des fins de non recevoir», a indiqué d’emblée Me Seydou Diagne. A l’en croire, il leur reste deux exceptions préjudicielles qu’ils souhaiteraient soulever. C’est en ce sens qu’ils ont demandé à la Cour de répression de l’enrichissement illicite de surseoir à statuer dans ce procès. Me Diagne rappelle qu’il y a sept recours qui sont pendants devant la Cour suprême sur l’excès de pouvoir du Parquet spécial, le décret de nomination des membres de la Crei, le deuxième mandat de dépôt de Karim Wade, l’incompétence de la Crei, entre autres. Concernant ce dernier point, rappelle l’avocat, la décision du 6 février rendue par la haute juridiction leur était «favorable». Le septième recours est celui du Procureur général près la Cour suprême qui a introduit un rabat d’arrêt pour faire annuler la première décision. Et c’est pourquoi les avocats de la défense ont demandé à la Crei de surseoir a statuer jusqu’à ce que la Cour suprême rende sa décision sur ces recours.
Karim à Me Ciré Clédor Ly : «Vous, mes avocats, ne me trahissez pas…»
Me Ciré Clédor Ly, quant à lui, a rappelé que son client a été inculpé à deux reprises et qu’un recours a été introduit en ce sens, qui n’a pas été vidé. «N’a-t-on pas le droit de connaître ce verdict, ou bien c’est parce qu’on porte le nom Wade», s’interroge-t-il. Toujours dans ses attaques, Me Ly soutient que la nomination de Félix Antoine Diome est illégale parce que le président de la République l’a fait, dit-il, «en violation de la loi et la Chambre administrative de la Cour suprême l’a rejeté». L’avocat pense alors que dans cette affaire, on doit laisser la Chambre administration de vider sa saisine. En trahissant le secret de sa conversation avec Karim Wade, l’avocat révèle : «J’ai dit un jour à Karim que la prison était trop dure. Mais il m’a dit : ‘’Je suis un croyant. Si Dieu décide que je rendrais l’âme en prison, je la rendrais. Mais vous mes avocats, ne me trahissez pas ! Faites votre devoir selon votre conscience’’», rapporte-t-il. Me Ciré Clédor d’ajouter qu’on ne peut juger une personne «sur la base de faits qui n’ont pas fait l’objet d’investigations», citant le compte supposé appartenir à Karim Wade et qui serait logé à Singapour. «Il faut dire le droit. Vous avez le droit de surseoir», martèle-t-il.
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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/politique/item/34171-la-d%C3%A9fense-invite-la-cour-%C3%A0-surseoir-%C3%A0-statuer--l%E2%80%99audience-reprend-demain