L’OBS – L’Organisation non gouvernement Oxfam et Actionaid, en collaboration avec l’Etat du Sénégal ont organisé un Forum national sur les enjeux de la réforme foncière. Les participants plaident pour des réformes inclusives.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Réformons le foncier au Sénégal», initié par un consortium de sept organisations, le Forum national des femmes sur les enjeux de la réforme foncière au Sénégal a été organisé.
Le respect des droits des populations sur la gestion foncière, l’adoption d’une politique foncière qui sécurise les producteurs et la transparence dans les conditions et modalités d’affectation des terres ont été au cœur des discussions, pour une meilleure prise en compte des droits de la femme rurale. «Le droit de la femme à la propriété foncière est important à plusieurs égards dans le contexte de la gestion des ressources naturelles forestières, mais aussi de la promotion des exploitations familiales et de la réduction de la pauvreté, souligne le Pr Mariama Coulibaly, de l’Ong Wildaf/Sénégal. Et nous savons tous que malgré les avancées significatives enregistrées du côté des autorités sénégalaises envers les femmes, la prise en compte de leur priorité et leur participation aux instances de décisions restent à confirmer.» Mme Coulibaly rappelle qu’une commission nationale sur la réforme foncière a été créée et a entrepris une démarche salutaire de concertation avec l’ensemble des acteurs et actrices, avec l’appui de la société civile qui, à travers ses initiatives et réflexions, accompagne et contribue à la recherche de solutions à la problématique foncière au Sénégal. Pour les organisateurs de l’atelier, la réforme foncière doit être une opportunité pour que ceux qui travaillent dans les terres puissent y trouver leur compte, afin de promouvoir le développement du monde rural par le biais des investisseurs nationaux et étrangers. Bastian Kluft, au nom d’Oxfam, plaide pour les femmes. «Le foncier préoccupe tout le monde, les hommes, les femmes, les jeunes, mais on oublie souvent le rôle des femmes, déplore-t-il. Dans beaucoup de projets on a échoué, parce qu’on oublie de souligner ce que les femmes peuvent faire dans ce travail. Oxfam est là pour accompagner les femmes.» Pour sa part, la présidente du Conseil d’administration d’Enda s’inquiète. «Malgré la volonté de l’Etat à travers la loi sur le Domaine national et la Constitution, jusqu’à présent les femmes ne parviennent pas à accéder au foncier. Donc, je me demande si c’est une question de loi juridique ou une question de communauté, s’interroge Marième Sow. La société civile et les populations se sont mobilisées pour décrier ce phénomène, et je crois que l’Etat a bien entendu. Maintenant, il s’agit d’arrêter, mais aussi d’auditer les terres. Il faut donc aller vers des réformes qui sont inclusives afin que les communautés rurales puissent en bénéficier.»
Ousseynou DIONGUE (Stagiaire)
source; http://www.gfm.sn/mme-marieme-sow-il-faut-aller-vers-des-reformes-inclusives/