L'Occident incapable d'aider à un monde plus juste part en guerre contre tous ceux qui nourrissent ce dessein. La crise de la Fifa en est le dernier exemple.

L'Occident incapable d'aider à un monde plus juste part en guerre contre tous ceux qui nourrissent ce dessein. La crise de la Fifa en est le dernier exemple.

Un Plafini Pour
Dė-Blatterer Sepp ?

Les détracteurs de Michel Platini sont entrés dans la danse pour critiquer une candidature jugée probable à la tête de la Fédération internationale de Foot-ball amateur (Fifa) : ils lui reprochent d'être à la solde du groupe anglophone : "Enough is enough" (qui le lui a soufflé ?), soutien à la candidature du Cheik, un ancien déjeuner qui s'est terminé avec une audience du temps de Sarcozy et l'intégration du fils Laurent dans un groupe arabe du Golfe, en dehors de ses incohérences dans l'affaire Blatter qu'il a critiqué avant...de voter pour lui.

La crise de l'instance du foot-ball avec les arrestations de la veille de l'assemblée générale des 27 et 28 mai, aggravée par la démission, mardi 2 juin, de Sepp Blatter à peine réélu met en lumière une différence de conception entre un Occident dominateur et un Sud majoritaire et qui conçoit le foot-ball au service de tous et non pas seulement des plus nantis ; autrement dit, faire organiser la coupe du monde à des pays de troisième ou quatrième ou division d'honneur (Afrique du Sud et Qatar) est une injure aux Nations riches qui concourent au rayonnement du foot-ball et participent plus fortement au budget, par le truchement d'organismes internationaux, avec des retombées économiques appréciables pour le pays organisateur.

Autrement dit, avec cette politique générale d'aide au développement du foot-ball, la Fifa organise une discrimination positive en faveur des moins lotis dans le domaine des infrastructures, d'autant que la crème du foot-ball local s'exile vers le nord, laissant le sud dans l'impossibilité physique et matérielle de gagner une Coupe du monde. C'est ce souci d'équité des dirigeants de la Fifa que l'Occident n'arrive pas à gober, moins que les dessous de table que seuls les pays riches peuvent faire prospérer ; par exemple, pour la coupe du monde 2010, on avance les 10 millions de dollars que l'Afrique du Sud aurait mis sur la table ou en dessous, officiellement pour appuyer la politique d'infrastructures de la Fifa, de la corruption, dans la conception des enquêteurs américains.

L'échec des États-Unis et de l'Angleterre dans l'organisation de la coupe du monde 2018 et 2022 a été la goutte d'eau qui a soulevé l'ire de l'aigle yankee et de la fière Albion qui espère toujours casser le vote en faveur du Qatar. En l'espèce, l'Amérique n'est pas devenue plus sage avec la Fifa de Sepp Blatter qu'avec l'Unesco de Amadou Moctar Mbow.

Flash back.

Début des années 80. La Commission Mc Bride soumet son rapport sur le Nouvel ordre mondial de l'Information et de la Communication (Nomic). Les États-Unis ruent dans les brancards : ils voient dans la position défendue par l'Unesco une voie vers le contrôle de l'information, là où le rapporteur espère améliorer les Tic au profit de tous. Washington mène une campagne internationale contre Mbow, dans le silence complice et coupable de la communauté internationale peu désireuse de paix et de justice sociales... si les Yankees n'en veulent pas. Le directeur général de l'Unesco s'en va dans ces conditions peu honorables.

Aujourd'hui aussi, dans le cas de la Fifa, l'aigle qui a baissé la tête devant l'éternel ennemi, Moscou, ne décolère pas contre ceux qui lui ont fait le coup. Le prétexte de pots de vin qui auraient perdu la candidature américaine est aussi vieux éculé que sont connus la corruption, le dopage, les matches de coupe du monde ou de championnats nationaux truqués. C'est ici que devrait se mener la bataille, sur le terrain.

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue

Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (00 221) 775952161
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