CONTRIBUTION - Chers compatriotes, le saviez-vous ? Eh bien, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’instar des autres universités de l’espace académique CAMES (Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur), est entrée, de plain-pied, dans la phase de mise en œuvre du système LMD (Licence-Maitrise-Doctorat).
En termes moins obscurs, la communauté universitaire a entrepris de rendre notre enseignement supérieur plus "universel", plus efficient, pour combler le vide qui nous sépare des grandes universités anglo-saxonnes.
Cela a eu des conséquences terribles sur tous les acteurs : étudiants, administratifs, enseignants-chercheurs, balayeurs, entre autres. Pour les uns, il y a maintenant plus de matières, plus de charges horaires, plus de recherche à faire pour rendre les cours plus complets ; pour les autres, plus de fiches à remplir et plus de notes à porter…
A la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, et en particulier au Département d’Anglais avec ses 8 000 étudiants, la présente année académique sera très longue, très esquintante. Nous avons présentement des centaines de copies à corriger et des dizaines d’étudiants à encadrer en Master et en Doctorat.
Et les examens du Deuxième semestre n’ont pas encore démarré ! C’est dire donc que, nous tous, étudiants, administratifs et enseignants, aurons à braver la chaleur, la pluie et toutes les intempéries estivales jusqu’en fin août ! Nous n’aurons droit qu’à un petit mois de repos : septembre…
Si nous avons tenu à vous livrer ces informations, c’est parce que, avec toutes ces lourdes tâches sous lesquelles nous plions comme des bagnards, on nous oblige à perdre du temps – oh combien précieux !
Samedi 23 juillet 2011, cédant à l’appel des tamas patriotiques, nous avons passé la première moitié de la journée à la Place de l’Obélisque et l’autre moitié à suivre, sur le petit écran, le meeting qui se déroulait non loin de la Voie de Dégagement Nord (VDN). Mais franchement, vers les coups de 19 heures, quand les lampions se sont éteints, nous fûmes subitement pris d’une grosse colère : les deux événements venaient de nous faire perdre toute une journée !
Cependant, nous devons avouer que les dégâts collatéraux causés par cette instabilité provoquée de toutes pièces et qui fait, en réalité, perdre du temps à tous les citoyens, sont peut-être plus dévastateurs dans d’autres secteurs plus sensibles de notre pays.
A l’Université, nous pouvons nous réorganiser pour rattraper quelques heures perdues… la vraie mauvaise nouvelle, c’est bien celle-ci : les investisseurs sérieux sont en train de fuir tout bonnement le Sénégal pour des pays comme le Ghana où la démocratie est gérée de manière intelligente et repose sur des bases de plus en plus rationnelles.
En 2010, alors que notre pays n’a pu attirer que la maigre somme de 237 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), l’émergent Ghana - dont l’actuel président John Atta Mills a défait le 7 janvier 2009 le candidat soutenu par le président sortant John Kufuor qui n’a fait que deux mandats entre 2001 et 2008 - caracole avec 2 520 millions ! Plus de dix fois que nous !
A qui la faute ? Nous sommes dans la nasse parce que, à sept petits mois de l’élection présidentielle, notre pays en est à se poser des questions et à se chamailler sur la recevabilité ou non de la candidature de son président sortant ! C’est simplement scandaleux, ridicule ! Pour une question aussi importante, aussi cruciale, aussi centrale, ce débat puéril n’aurait jamais dû exister !
C’est tellement abécédaire ! On n’a pas besoin d’être constitutionnaliste pour résoudre ce contentieux qui n’en est pas un ! Même un marmot peut le faire, s’il est doué de bon sens, ‘la chose la mieux partagée au monde’ ! Qu’est-ce que le bon sens nous commande de faire ici ?
C’est de nous poser cette question : ‘Quel est l’esprit de la Loi ?’, c’est-à-dire, ‘quel objectif ceux qui ont initié la Loi visent-ils à atteindre ?’. La réponse qui coule de source est la suivante : ‘limiter les mandats du président de la république du Sénégal à deux, afin que les citoyens et le monde entier constatent le pays n’est ni un royaume, ni un empire.’
Conclusion : tous les Sénégalais qui ont déjà fait deux mandats à la tête de la REPUBLIQUE DU SENEGAL ne peuvent plus se (re) présenter. Le Président
Senghor (paix à son âme - 3 ou 4 mandats : 20 ans de pouvoir !), le Président Abdou Diouf (3 mandats : 20 ans de pouvoir !), le Président Wade (2 mandats : 12 ans de pouvoir ; un troisième mandat porterait le total à 19 ans !) sont OUT ! A jamais ! Presque 60 ans de pouvoir pour trois présidents, c’est inadmissible dans une démocratie !
C’est parce que Senghor et Diouf avaient trop duré au pouvoir que le couperet est là : pour nous tous qui venons après eux ! Chacun d’entre nous se doit de l’accepter, sportivement ! Pour que le pays retrouve la sérénité afin que l’électricité, l’eau, la santé, l’éducation et la nourriture puissent couler à flots !
Gorgui DIENG
Laboratoire d’Etudes Africaines et Postcoloniales
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
SOURCE: NETTALI