A l’initiative du ministère des arts et de la culture, un atelier sur la relance du cinéma camerounais s’est tenu du 31 août au 02 septembre dans la ville de Buea.
“Nous pouvons désormais souffler un air nouveau car cela augure des horizons meilleurs pour le cinéma dans notre pays” C’est ainsi que s’exprimait monsieur le gouverneur de la région du Sud-Ouest à l’ouverture des travaux qui réunissaient l’ensemble des acteurs de ce secteur en proie à de nombreuses difficultés.
Ce discours était certainement une façon pour le premier homme de la région, de saluer cette initiative prise par la Direction de la cinématographie et des productions audiovisuelles (DCPA) que dirige le Dr Georges Madiba depuis plus d’an.
Pour cette première, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands en associant 2 ténors du cinéma camerounais : Bassek Ba Kobhio (promoteur des Ecrans Noirs, l’un des plus grands festivals de la sous-région) et Jean Pierre Bekolo qui s’est fait remarquer par de nombreuses productions. Ces deux mastodontes qu’on n’a jamais vu assis à une même table, ont pu apporter beaucoup de contributions qui participeraient certainement à faire évoluer le niveau du cinéma tant dans l’incarnation des acteurs que dans la production elle-même. “Notre pays regorge de nombreux talents capables de le représenter lors de grands rendez-vous cinématographiques. Il n’est pas normal qu’avec un tel potentiel, notre cinéma soit à un tel niveau - qui ne nous honore pas” déclarait M. Bassek qui préconise la recherche du financement et l’appui de l’Etat au moins dans la législation. Une assertion qui a été immédiatement soutenue par son co-panéliste qui pense qu’il est urgent de mettre en place non seulement des centres de formation pour aider les acteurs à améliorer leurs niveaux, mais également de s’organiser afin de devenir force de proposition. Pour ces 2 invités, le cinéma souffre surtout d’une mauvaise organisation qui peut être gérée grâce à des mutualisations.
Cette rencontre a mobilisé plusieurs parties prenantes très connues dans les milieux politiques et cinématographiques. Au-delà de monsieur le gouverneur qui prononçait le discours inaugural, l’on a pu remarquer la présence de Michel Kuate (promoteur du festival de court métrage de Douala), Françoise Elong (cinéaste et auteure du film Waka), le Dr. Kennet qui est conseiller spécial du ministre des arts et de la culture etc. Il y avait également la présence de représentants de la plateforme Jumia Travel qui ont tenu à accompagner l’Etat du Cameroun dans cette initiative assez salutaire pour le cinéma dit 237. Chacun a d’abord salué l’idée avant de signaler la nécessité de créer un label qui renforcera certainement la notoriété et l’image du secteur, similairement à celui du Nigéria qui est déjà bien en avance.
Pourquoi la ville de Buea?
Le choix de la ville de Buea pour abriter cette première rencontre n’est pas fortuit. Symboliquement, c’est le bastion de la production cinématographique du pays. On parle de plus de 150 films produits entre 2011 et 2014 dans le chef-lieu de la région du Sud-Ouest. C’est également la ville qui avait été choisie pour abriter le cinquantenaire de la réunification du pays. Buea c’est surtout et avant tout, une réserve touristique et non des moindres. Le monument des cinquantenaires et le char des dieux plus connu sous le nom de mont Cameroun (lieu mythique où se tient la course de l’espoir) sont entre autre les trésors de ce territoire très dynamique du pays.