Avec ces deux accords, notre pays rentre véritablement dans une "zone de turbulence".
En effet, les accords militaires Gambie/Russie, sont une réplique sans équivoque des accords militaires entre notre pays et les USA
Ces accords militaires avec les USA font suite à l'inclusion du Sénégal dans la politique géostratégique de Washington pour le contrôle militaire du Golfe de Guinée, depuis que notre pays préside le "Comité intergouvernemental pour la sûreté et la Sécurité du Golfe de Guinée", dont le but clairement exprimé par Africom, est d'empêcher la Chine et la Russie d'accéder aux ressources naturelles de cette partie d'Afrique qui regorge de pétrole et de gaz.
En outre, les accords militaires avec la Russie, qui font sortir la Gambie du camp des grandes puissances occidentales dans le Golfe de guinée, piloté par les USA, sont aussi une mesure de rétorsion contre les USA qui l'ont exclue des programmes AGOA, et qui, avec l'UE, ont pris des sanctions contre le régime Gambien, accusé de "dérives autoritaristes".
Ces accords militaires avec la Russie exposent donc la Gambie à plus d'hostilité de la part des USA et de l'UE.
Il est évident que les Etats Unis ne vont jamais accepter sans broncher, l'installation de bases militaires Russes en Gambie, alors qu'ils sont présents au Sénégal.
Dans ce contexte, la seule parade du Sénégal pour préserver sa sécurité et sa stabilité légendaire à l'intérieur de ses frontières, c'est de refuser toutes actions hostiles aux autorités gambiennes à partir de son territoire, et/ ou, avec l'aide de ses forces armées de Défense et de Sécurité.
Plus que jamais, nos rapports avec la Gambie doivent être fraternels et de bon voisinage.
Nous ne devons pas payer les conséquences des rivalités géopolitiques entre, d'une part, les USA et l'UE, et d'autre part, la Russie.
La présence alléguée d'ALQAIDA en Guinée Bissau, prétendument signalée par l'ONU, ne devrait pas servir de prétexte pour y déclencher une guerre contre les" djihadistes" qui déclencherait l'instabilité et l'insécurité dans la sous- région, en mettant en conflit armé ouvert la Russie en Gambie, et Africom au Sénégal.
Le syndrome de la Syrie guette dangereusement notre sous- région.
Jamais notre pays n'a été autant menacé.
Les patriotes, républicains, démocrates et pan africains du Sénégal et de la CEDEAO, et tous ceux qui sont épris de paix et de co-éxistance conviviale entre nos peuples, sont ainsi dramatiquement interpellés.
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL/CDS/BBY