Fortement séduite par le henné mauritanien, dont elle a été fortement charmée par une séance de henné présentée par les officiels mauritaniens au menu des activités d’accueil et d’hospitalité organisées dans le cadre de la visite du président sénégalais en Mauritanie, la Première Dame du pays de la Teranga, Mme Macky Sall a vivement apprécié les pouvoirs ensorceleurs de ce produit végétal.
Un enchantement qu’elle n’a manifestement pas caché, exprimant son désir de se porter candidate à une séance du genre, mais au retour au Sénégal, en guise de reconnaissance à la Mauritanie et de témoignage aux profondes et séculaires relations entre les peuples sénégalais et mauritaniens.
La Première Dame de Mauritanie Mme Ould Abdel Aziz, se serait prêtée gracieusement pour satisfaire le cher vœu de son hôte Marème Faye Sall en louant les services de haneyatt qui l’accompagneront dans l’avion présidentiel sénégalais vers Dakar pour lui faire une henna.
Comme l’a toujours voulu une certaine tradition, peut être aux relents politiques, les femmes des Etats notamment cadres et bien placées, ont tendance à calquer le mode de vie de leur Première Dame. Autrement dit, les sénégalaises seront-elles séduites par le henna mauritanien pratiqué par leur Première Dame au point de faire appel à des mauritaniennes pour leur teindre les mains et les pieds.
Rappelons que Mme Macky Sall est considérée dans son pays comme étant l’artisan de l’élection de son époux, qui aurait désisté à un moment de la campagne présidentielle à la suite d’un défi oral lancé par Abdoulaye Wade de le battre, au point d’aller chez lui pour rédiger sa démission avant que Marème Faye Sall n’intervienne pour lui déconseiller d’accepter un tel forfait, qui ne sera qu’un cadeau remis sur un plateau d’or au Gorgui, convaincue des chances énormes de son époux de devenir le futur homme du Sénégal.
A propos du henné, un extrait d’un article sur l’ouvrage d’Aline Tauzin "Henné, art des femmes de Mauritanie", écrit par M’Bareck Ould Beirouck intitulé « Henné et Séduction », il est indiqué qu’en Mauritanie, tout comme dans l’ensemble du monde arabo-musulman, l’usage de ce produit esthétique répond à plusieurs objectifs dont la protection contre les forces malfaisantes -les diables et le mauvais œil, que c’est également un e médicament, un soin de beauté et un élément de la parure.
Il est aussi souligné que pour des aspects thérapeutiques, il être utilisé par les hommes. Certains islamistes mauritaniens modérés se le procurent pour teinter au rouge leurs barbes. « Les mains et les pieds des femmes sont, en de nombreuses occasions, ornés de dessins très élaborés, qui captent le regard et séduisent.
Elles s’en parent lors des festivités de mariage, des fêtes religieuses, d’une naissance, ou encore à la sortie d’un veuvage, de même qu’à l’occasion d’un retour dans leur famille, après une longue absence » précise l’extrait précité, indiquant que « traditionnellement, c’étaient les forgeronnes qui étaient chargées de l’embellissement des femmes dans les campements », soulignant qu’elles ont conservé cette spécialisation en ville, tout en l’adaptant à la fois aux conditions de la vie urbaine et aux nouveaux impératifs techniques.
Et d’ajouter : « ainsi se sont créés des salons de beauté dans lesquels elles officient souvent à plusieurs, le temps nécessaire à l’exécution des réserves requérant l’intervention de quatre d’entre elles pour une même cliente. Elles sont pour beaucoup membres de la Chambre des métiers de l’artisanat féminin". Et de poursuivre "mais le henné est aussi un mode d’expression.
La main, les pieds deviennent ici toiles où l’artiste déverse son imagination, sa fantaisie, son attachement au beau. Ces couleurs rouge et noir, ces motifs, cette géométrie des mains qui dessine une vérité ont un aspect, à la fin magique et fascinant ».
Toujours selon l’extrait ci-dessus, le henné reste avant tout lié à l’élégance, à la beauté féminine, indiquant que « déjà René Caillé notait que le henné est chez les maures "non seulement un très bel ornement mais un usage consacré par la religion pour les femmes qui se marient, soulignant que « Lorsqu’on a mis le henné à une femme, elle affecte de le faire voir, elle a soin, en parlant, de faire remarquer ses mains et ses pieds, pour qu’on lui fasse compliment. Partout les femmes sont coquettes » .
Et de conclure « le henné, art des femmes, art pour les femmes est aussi objet de poème et d’amour. Aline Tauzin souligne bien la place occupée par le henné dans la poésie maure, et elle en donne des exemples.
Mieux, le henné "insigne de la femme" embellit des parties d’elle essentielles dans les critères de beauté féminine, tels que codifiés dans l’esprit des anciens maures."Quelques gestes suffisent pour évaluer la beauté de la femme, des gestes qui dévoilent les seules extrémités de son corps et que résume la location proverbiale suivante : lemra alla hadd isselm we ikellemhe we exattihe le ixalve "la femme, on la salue, on lui parle et on lui fait dépasser le coin de la tente".
Ce faisant, on découvre la main qui doit être liée, fine, on apprécie la délicatesse du poignet et, à l’opposé, la grosseur de l’avant-bras, on jauge l’alignement de sa dentition, mais aussi la qualité de sa conversation, et tandis qu’elle enjambe la corde qui maintient le coin de la tente fixé au sol, on apprécie la longueur et l’étroitesse de son pied, la finesse de sa cheville et le galbe des on mollet".
Source : Cridem.org
FERLOO