Au-delà de la difficulté de répondre efficacement à la demande sociale trop pressante, d’autres prémices, notamment communicationnelles ou langagières, laissaient présager la fin d’un compagnonnage entre le président de la république et son premier ministre.
Macky Salll lui-même, posait la condition de l’éventualité de se séparer de son Premier ministre, Abdoul Mbaye. Dans un entretien avec le magazine new-yorkais, Foreign Affairs, le président de la république déclarait que si son premier ministre est impliqué dans l’affaire Hissène Habré, il prendra ses responsabilités. Abdoul Mbaye le précisait également sur la Tfm, dans l’émission « Les affaires de la cité », sa convocation pour une comparution dans l’affaire Habré l’obligerait en toute conscience à quitter ses fonctions.
Etait-il en sursis au point de devoir se promener en permanence avec une lettre de démission dans la poche ? Abdoul Mbaye avait fait savoir qu’il n’avait pas besoin de tenir prête sa lettre de démission dans sa poche, puisque « j’écris très vite » avait-il martelé.
Le financier qui aime les chiffres s’amusait dans la même émission à faire remarquer indirectement, que son départ du gouvernement serait très précipité s’il intervenait au bout d’un an et demi seulement. Soulignant au passage, que ses prédécesseurs de l’alternance ont tous passé au moins deux ans à la tête de la station « primatoriale.» Le président a-t-il positivement apprécié ?
Autre prémices, la constante pression de l’opposition libérale sur la conscience du président de la république. Macky Sall disait, certes, n’avoir aucune raison pour le moment de douter de son premier ministre ou de prendre des mesures en son encontre tant qu’un jugement n’aura pas été rendu. Mais ce discours n’aura pas subsisté au matraquage communicationnel d’une opposition qui n’a cesse de brandir la question selon laquelle, le chef du gouvernement, avait aidé l’ancien président tchadien, Hissène Habré à blanchir de l’argent.
Et puis, les récentes sorties de la coalition « Macky 2012 » n’auront pas laissé le champ libre au chef de l’Etat qu’elle a appelé sur toutes les ondes à nommer un premier ministre politique. Qu’en sera-t-il réellement ? Les heures qui suivent nous édifieront, puisque la nomination du nouveau premier ministre est imminente. Des sources avancent déjà le choix d’une dame.
Daniel DIOUF
source:http://www.gfm.sn/actualites/item/4877-abdoul-mbaye-–-les-dernieres-premices-dune-demission.html