Quand le Saes estime que Pr Mary Teuw Niane ne doit pas continuer à diriger le département de l’enseignement supérieur pour avoir été «épinglé» par des rapports sur sa gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le Sudes/Enseignement supérieur et recherche, lui, ne voit aucun mal quant à son maintien et estime que ce qui prime, c’est la bonne marche du système pour l’intérêt du Sénégal.
Il ne faut pas compter sur le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) pour approuver le maintien du professeur Mary Teuw Niane à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur, à la suite du dernier remaniement ministériel. Seydi Ababacar Ndiaye dit en effet sa déception à l’endroit de M. Niane : «Voilà quelqu’un qui avait toutes les qualités pour booster l’enseignement supérieur sénégalais et qui utilise toutes ces qualités-là pour son propre agenda personnel. Et ça c’est triste, c’est triste malheureusement pour nous tous».
«Nous avions déjà dit que nous ne souhaitons pas le maintien de M. Niane au ministère de l’Enseignement supérieur pour au moins deux raisons principales. La première, c’est que M. Niane, depuis qu’il est là n’a pas daigné discuter avec nous sur le protocole d’accord qui est là depuis deux ans et demi. Ensuite, l’autre raison principale est liée à la prise en compte du nouveau paradigme de l’Etat, qui parle de transparence et de bonne gouvernance», justifie le secrétaire général du Saes.
Seydi Ababacar Ndiaye enfonce le clou en invoquant des rapports qui «ont été déposés (et) qui font état d’une mauvaise gestion en particulier à l’Université Gaston Berger. Il y a aussi un autre rapport qui a été réalisé sur demande de la Délégation générale de la réforme de l’Etat et à l’assistance technique, qui a démontré aussi une mal gestion de M. Niane». Ce qui est assez suffisant, aux yeux du syndicaliste, qui se demande : «Alors, (…) nous ne comprenons pas qu’au moment où on veut promouvoir les actes de bonne gouvernance et qu’on continue de confier des responsabilités à des gens comme ça au niveau central de l’Etat».
Appel à la résistance du Saes
Le leader du Saes n’est pas loin de penser que l’objectif du ministre de l’Enseignement supérieur est «d’arriver à un équilibre de 50-50 entre l’université publique et l’université privée. Ce qui est grave, parce que c’est avec l’argent du contribuable qu’on est en train de mettre dans les universités privées pour des promoteurs privés». D’où son rappel de «l’histoire des 5 à 7 milliards du mois de février. On nous a soufflé qu’on prépare 10 autres milliards» pour l’enseignement supérieur privé, «alors qu’à l’université de Dakar, il y a un problème de cessation de paiement». Conséquence : «Aujourd’hui, on se rend compte que nous sommes mis à côté et qu’on met au-dessus de nous des promoteurs privés», déplore Seydi Ababacar Ndiaye. D’où l’appel du Saes «à la résistance pour la défense de l’enseignement supérieur public». Et Seydi Ababacar Ndiaye de se faire plus précis tout en affichant sa fermeté : «Je pèse mes mots. Il s’agit de décréter et de demander de résister contre un lobby de promoteurs privés» qui veulent piller «l’enseignement supérieur public avec la bénédiction du ministre de l’Enseignement supérieur. Ce n’est pas honnête !»
«Nous ne sommes pas des partisans de Mary Teuw Niane, ni pour l’Apr…»
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Enseignement supérieur et recherche) ne voit aucun mal dans le maintien du Pr Mary Teuw Niane à la tête du département de l’enseignement supérieur. Pour Cheikh Sylla, «beaucoup de choses importantes ont été réalisées jusqu’ici» et Pr Mary Teuw Niane a l’avantage de savoir ce qu’il a fait jusque-là : Les Concertations nationales sur l’enseignement supérieur (Cnaes), le Conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur.
Aux yeux des membres du Sudes/Enseignement supérieur et recherche, la gestion du secteur de l’enseignement supérieur n’est pas une question d’homme, mais de système. Pour Cheikh Sylla, il appartient au gouvernement de nommer les hommes qu’il faut pour diriger le système. «Avant de parler des enseignants, il faut parler du système. C’est le système qui prime. Notre slogan, c’est la défense de l’école, de l’université et des enseignants», fait remarquer encore le responsable du Sudes/Enseignement supérieur et recherche.
«Nous sommes pour un système qui marche pour l’intérêt du Sénégal. Mary Teuw Niane a fait beaucoup de choses. Les choses bougent. Nous ne sommes pas des partisans de Mary Teuw Niane, ni pour l’Apr. Nous sommes pour la bonne marche du système», tient à préciser Cheikh Sylla.
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