Par Anthony Nugan le mardi 29 octobre 2013
Catégorie: People

MOUSSA SECK AKA MILKZO - De footballeur, vendeur de café touba, cultivateur à acteur de cinéma

 

IGFM – (DAKAR) De footballeur, vendeur de café touba, cultivateur à acteur de cinéma, que de chemin parcouru par Moussa Seck allias Milkzo. L’un des acteurs phareS de la série de téléréalité «Un café avec». Après la fin de la deuxième saison de ce téléfilm diffusé sur la Tfm, gfm.sn vous fait découvrir la face cachée de cet ancien agent de la mairie de Golf nord, récemment marié.

«Une fois à la Cité des enseignants de Golf nord vous n’aurez pas de mal à retrouver ma maison.» Ce fut le cas ! Après avoir demandé sur place à un groupuscule d’enfants la demeure de Milkzo d’«Un café avec», nous avons eu droit à un : «venez, on vous y amène», en chœur. Connu et apprécié des habitants de son quartier, Milkzo tire sa grande notoriété du feuilleton de téléréalité «Un café avec» diffusé sur la Tfm. Série dans laquelle il est sans doute, l’une des pièces maitresses.

Pourtant rien ne le prédestinait à une carrière d’acteur. Né à Saint-Louis en 1967, grandi à Dakar, Moussa Seck à l’Etat-civil est le troisième né d’une famille de sept enfants. Tournant le dos à l’école classe de 3éme secondaire, sans obtenir le Bfem, il est «le paradoxe» d’une maison dont le père est enseignant. Mais voilàn, Milkzo n’a «jamais aimé les études». Son penchant va pour le football et le jeune homme l’assume. «J’étais plutôt intéressé par le football. J’ai même fait gagner une coupe en navétane à mon quartier vers les années 90 et le statut de quart de finaliste au niveau départemental. J’étais un ancien pensionnaire de la Sidec en cadet, du Port en junior et du Jaraaf. J’ai été jusqu’à Kebemer pour jouer aux Navetanes. Mais comme je n’étais pas trop séduit par l’état des terrains au Sénégal, j’ai voulu continuer ma carrière à l’étranger, en vain», se désole ce fan de Diego Maradona. Milkzo reste convaincu qu’il qui aurait pu faire une belle carrière sportive.

Moussa a donc fini par se résigner à chercher un job. Un taf qu’il obtient à la zone industrielle de la Sodida. Paie hebdomadaire : 16.000 FCFA. Il n’y perdra pas son énergie. il rebrousse chemin très vite.

Proche des enfants de son quartier, Seck se convertit en organisateur de tournoi pour la petite catégorie. Avec l’aide de feu Latif Gueye de Jamra qui lui offre une coupe, des maillots offerts par Cherif Aidara et les enveloppes assurées par l’imam Diop, le nouveau promoteur des tournois petite catégorie organise un tournoi qui se déroule chez lui.

Mais la galère n’est pas, Seck renoue avec les séances journalières et longues des «trois normaux». L’idée de vendre du «café Touba» arrive. C’est ce qu’on appelle lier l’utile à l’agréable. Moussa vend, devant chez lui, du café touba à ses copains et au habitants du quartier.

Un de ses amis fraichement venu des Usa le convainc d’aller cultiver des terres avec lui à Ngeuyéne Djim, une bourgade située à 70 km de la région de Kaolack. Milkzo accepte sans hésiter. «Au finish, nous avons récolté 300 ha d’haricot (niébé) et d’arachide. Cette grande expérience que j’ai eue à l’époque a été d’un grand apport pour moi. Nous avons aussi construit des cases là-bas et offert beaucoup de médicaments aux populations. Avant de retourner sur Dakar.»

«Un café avec»

Cette étape de sa vie derrière lui, Moussa Seck hérite du poste de président de la commission culturelle à la mairie de Golf Nord. Il rend le tablier au bout de trois mois, à  cause «des maigres moyens de travail » dont il dispose. Les séances interminables des «trois normaux reviennent».

Une matinée, alors qu’il va à la boutique s’acheter une tasse de «café touba», il rencontre son voisin, Pape Doudou Diallo, le frère de Dj Boubs. A la recherche d’un acteur pour une nouvelle série, Boubs lui explique le concept d’«Un café avec» et le  convainc de rejoindre le projet. «J’allais acheter du café et on m’a proposé un autre café», se plait-il à rappeler.

Sur proposition de Boubs, Moussa Seck devient «Milkzo» ou Malick. Un ancien détenu fraichement sorti de prison, qui vient manger chez un de ses amis d’enfance nouvellement marié. Milkzo crève le petit écran c’est le début de la notoriété.

Mais si Moussa Seck qui ne s’est jamais retrouvé devant une caméra a cartonné dans son premier rôle à l’écran, c’est qu’il doit bien avoir une raison. «Vous voyez ce dépôt de gaz butane devant chez moi. Et bien, j’ai eu une fois une altercation avec le propriétaire. Je me suis emballé et j’ai saccagé son entrepôt. J’ai fait 15 jours en prison pour délit de «destruction de bien d’autrui». Ces erreurs d’adolescence, je ne veux plus les commettre», nous explique-til. Cette triste histoire désormais derrière lui, l’aventure se conjugue à «un café avec». Et Milkzo a trouvé la scène pour exprimer sa «passion» pour l’art. 

Célèbre, Milkzo est interpellé dans les rues. Montré du doigt quand il prend les transports en commun. Chambré quand il ne salue pas les gens sur son passage. Mais l’homme garde la tête sur les épaules et reste le chouchou des téléspectateurs.  

Relation avec les autres acteurs

Et pour ne pas décevoir les férus de cette série qui reflète les réalités sénégalaises, Milkzo suit des cours de Cinéma les week-ends dans une école de la place. Quand il est en tournage, c’est la concentration maximum. «Je ne dors pas quand j’ai un tournage. Je prends le soin de méditer sur ce que je dois faire le lendemain et les habits à porter. Une fois sur place je prends une quinzaine de minutes pour réfléchir sur le scénario avant le démarrage du tournage, afin de réussir parfaitement mon rôle», nous confie-til.

Pour lui, le propre d’ «Un café avec» et sans doute son atout majeur, c’est la paix qui règne au sein du groupe. Lui-même ne déroge pas à la règle. «Je m’entends bien avec tout le monde. J’ai des relations particulières avec Boubs. Parce qu’en plus d’habiter le même quartier, nos parents sont des amis. Avec Lissa, le courant est passé entre nous depuis le premier jour qu’on s’est vu. C’est comme si nous nous connaissions depuis le bas âge. Quant à Katy Chimére, il n’y a qu’une rue qui sépare ma maison et la sienne à Saint-Louis. Bakayoko lui est mon cousin de sang, Car ma mère est une ivoirienne. Badiéne est ma voisine, Astelle est une personne sans façon. Je connaissais Ndéye Diallo bien avant la série par le biais de son mari. Pour vous dire que je n’ai pas de problème avec l’équipe d’un café avec.»

Maintenant que la série est terminée, Moussa Seck a un calendrier moins chargé que d’habitude. Par conséquent il retourne à son ancienne passion : l’agriculture. «Le matin de retour de mon footing habituel, je viens ici (dans son champ où s’est fait l’entretien Ndlr) pour arroser quelques plants. Avant de faire des séances de thé avec des amis. Je prends également des cours de musique Guitare et chanson. Je ne pense pas sortir d’album mais je vais plutôt chanter pour ma femme.» Næouveau marié.

Interrogé sur une éventuelle 3éme saison d’ «un café avec», Moussa est catégorique. «Je ne peux pas trop m’avancer là dessus, rapprochez-vous plutôt de Boubs. Mais je pense qu’avec le succès et l’ampleur que la série a  eu, cela peut bien continuer, surtout que les partenaires en veulent aussi.»

http://www.gfm.sn/actualites/item/6927-moussa-seck-aka-milkzo-de-footballeur-vendeur-de-cafe-touba-cultivateur-a-acteur-de-cinema.html

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