C’est le premier coup subi par Djibo Leyti Kâ. C’est un courant de pensée dénommé «Renaissance», animé par Badara Pouye, qui dénonce les «choix politiques incompréhensibles» du secrétaire général. Ce journaliste de formation, qui se réclame «membre fondateur» du parti, dit avoir «la certitude que Djibo veut faire comme son grand frère Moustapha Niasse qui a indisposé son parti en affirmant qu’il restera toujours à la tête de son parti, tant qu’il sera en vie». M. Pouye soutient, en effet, avoir été «véritablement ulcéré» par la sortie récente du Rénovateur en chef, affirmant «être sûr qu’en se retirant, son parti allait être déstabilisé». L’animateur de Renaissance y voit une façon, pour le patron de l’Urd, de «nier aux braves hommes toute capacité de diriger» le parti. 

Badara Pouye énumère, «sans être exhaustif», les reproches faits à Djibo Kâ : «deux congrès seulement en 16 ans d’existence», «de près de 8% à la Présidentielle de 2000, à moins de 1% aux Législatives de 2012».  Une telle «dégringolade du parti», dit-il, «n’est imputable qu’à son Secrétaire général qui, manifestement, ne se préoccupait que de son élection en tant que député, qui ne l’a d’ailleurs été qu’avec la générosité du système électoral sénégalais, qui lui a attribué le plus fort reste».
Ce responsable départemental des jeunes de Mbour, ville que Djibo Kâ avait choisie, il y a deux semaines, pour tenir son Conseil national, annonce «d’autres militants» du parti dont il dit préférer taire les noms. Badara Pouye est actuellement conseiller technique en Communication au ministère de l’Environnement et du Développement durable, dernier poste de Djibo Kâ sous le régime de Abdoulaye Wade. Il l’a côtoyé dans ses différentes fonctions dans le gouvernement depuis 2007.
L’Urd, quant à elle, minimise ce courant. Interrogé par la Rfm, Djibo Kâ estime que la création de courants est prévue par les textes.

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