Le chef de l'Etat a aussi pris la décision de construire une compagnie de gendarmerie  en vue d'accroître la sécurité  dans l'ensemble du territoire de la région. Il a aussi déclaré avoir engagé des fonds pour améliorer la couverture sanitaire dans la région. Il a dit qu'il va augmenter les écoles et les salles de classe à Kédougou. Il a rappelé que le diagnostic des problèmes et priorités de la région ont été faits par le Premier ministre et les autorités locales lors du conseil interministériel de développement. Macky Sall a fait savoir que le gouvernement va révéler, ce jeudi, lors du conseil des ministres décentralisé, ce que l'Etat entend mettre en œuvre dans l'immédiat pour les populations de Kédougou.

EXPLOITATION DES RESSOURCES DU SOUS-SOL DU SÉNÉGAL : VERS UN PARTENARIAT MUTUELLEMENT BÉNÉFIQUE SUR LES MINES
En visitant la mine d’exploitation de la compagnie Sabodala Gold Operations, le chef de l’Etat a indiqué que le Sénégal a besoin d’investissements directs étrangers pour se développer. Mais il a insisté sur le caractère mutuellement bénéfique de ceux-ci.

C’est à 13 heures 15 minutes que l’avion transportant le président Macky Sall et sa délégation s’est posé sur le piste de Sabodala. Le chef de l’Etat était accompagné, entre autres, par le ministre des Mines Aly Ngouille Ndiaye, le ministre de l’Economie et des Finances Amadou Bâ, le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, son directeur de cabinet Abdou Aziz Tall. A l’accueil, les responsables de « Sabodala Gold operations ». Le chef de l’Etat s’est rendu au périmètre maraîcher de Faloumbou où il a été accueilli par les femmes exploitantes. Celles-ci exploitent un périmètre maraîcher dont les installations ont été réalisées par la compagnie « Sabodala Gold operations ».

Au cours de la première récolte, ces femmes qui sont au nombre 70, ont empoché,  chacune, 85.000 FCfa. Il en est de même de la ferme avicole. En plus des revenus monétaires, les légumes récoltées ont permis d’enrichir le régime alimentaire des populations. Macky Sall s’est réjoui de cet accompagnement des femmes des villages environnants du site d’exploitation par la réalisation de périmètres maraîchers. «C’est une option qu’il faut encourager, perpétuer. C’est cela aussi le développement durable », a-t-il dit.

Le président de la République s’est ensuite rendu sur le site d’exploitation minière. Il a pu constater l’intense activité qui s’y déroule avec le ballet incessant d’impressionnants engins miniers.  Durant tout le long du trajet, la présence des femmes attire l’attention. Elles sont présentes à tous les compartiments de l’exploitation minière, indique un cadre de la compagnie. Mais les conductrices des impressionnants engins miniers attirent le plus l’attention des visiteurs. Ces femmes, apprend-on, ont été recrutées et formées sur place. « Certaines n’avaient jamais conduit un véhicule de leur vie. Aujourd’hui, elles dament le pion aux hommes dans la conduite et l’entretien des engins », explique une dame sous le regard admiratif du chef de l’Etat. Ces engins sont d’une capacité de 100 tonnes. Macky Sall s’est réjoui du schéma d’exploitation de la mine. «Je suis très satisfait de la parfaite organisation. Cela fait qu’il y a très peu d’accidents. Sur le plan de l’organisation de la mine, de la formation du personnel et des procédures, nous avons là une très belle mine », a-t-il dit. Macky Sall s’est dit également satisfait par la présence des femmes. «J’ai été particulièrement impressionné de constater que ce sont des femmes issues du milieu qui ont été formées pour conduire des engins miniers de transport de 100 tonnes. Cela est rare. C’est un modèle qu’il faut encourager dans le partenariat gagnant-gagnant », a ajouté le chef de l’Etat. Il a indiqué que notre a besoin d’investissements directs étrangers pour la valorisation des ressources du sous-sol en insistant sur un partenariat mutuellement bénéfique. « Il est établi que le Sénégal est un pays minier puisque nous parlons aujourd’hui de production d’or à l’échelle industrielle. Il est important que cet investissement direct étranger soit développé chez nous. Il est créateur d’emplois, de richesses et de croissance. Il est important que la partie sénégalaise gagne dans la valorisation de ses richesses et c’est cela qui fera que nous pourrons travailler la main dans la main ». Le chef de l’Etat a aussi insisté sur les retombées de l’exploitation minière sur le plan local. Il a demandé au ministre des Mines de veiller particulièrement à cet aspect.

Le président de la République a également insisté sur la protection de l’environnement l’exploitation minière pour amoindrir les risques. Sur le site, tous les arbres se trouvant sur le lac artificiel sont morts à cause du cyanure. «Il faut également avoir une pensée permanente sur l’environnement. On a dépassé le cours d’eau et on a vu les impacts. Il faut aussi, dans le contrat, que les impacts environnementaux soient atténués et que la restauration des mines déjà exploitées soit en permanence dans l’esprit de la compagnie », a déclaré Macky Sall.

PLUS DE 6 TONNES D’OR EXTRAITES À SABODALA, EN 2013
Un cadre de la compagnie « Sabadola Gold Operations » a révélé que 6 tonnes 440 kilogrammes ont été extraites, en 2013, de la mine. Cette compagnie qui a racheté les terres de Euro mine s’est lancée dans une phase d’accélération de l’exploitation minière. Une option qui réjouit le chef de l’Etat. « Je remercie Sabodala Gold operations qui exploite la mine de Sabodala et qui élargit son champ grâce à de nouvelles acquisitions. Je salue également la parfaite organisation aussi bien sur le plan géologique, industriel et minier. Je me réjouis de la philosophie de la compagnie qui a formé les Sénégalais dans quasiment tous les domaines de spécialités et surtout des hommes et des femmes du terroir », a dit Macky Sall. Ce même cadre a indiqué que la compagnie veut que le Sénégal intègre les sept premiers pays producteur d’or au monde. Un objectif, selon lui, réalisable au regard des résultats des fouilles et de l’intensification de l’exploitation.

CONSEIL INTERMINISTÉRIEL DE DÉVELOPPEMENT : L’ETAT ANNONCE UN PROGRAMME D’INVESTISSEMENT DE 109 MILLIARDS DE FCFA POUR KÉDOUGOU
Sur les 192 milliards de FCfa demandés par les autorités locales de Kédougou pour moderniser la région, le conseil interministériel a annoncé la mobilisation d’une enveloppe de 109 milliards de FCfa. Ces fonds qui sont déjà disponibles vont permettre la construction d’infrastructures routières, de bâtiments administratifs. Ils vont permettre le développement de l’agriculture et de l’élevage.

Le Conseil interministériel de développement de Kédougou qui a eu lieu, hier, a annoncé la réalisation d’un programme d’investissement d’un montant de 109 208 866 082 FCfa dans la région.  Ce programme sera réalisé entre  2014 et 2016, selon le Secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye qui a lu le rapport qui a sanctionné la rencontre entre les ministres et les autorités locales de la région de Kédougou.

Le Secrétaire général du gouvernement a souligné qu’une partie de ce montant, 59,9 milliards de FCfa, sera dégagée par l’Etat du Sénégal. 53 milliards de FCfa seront supportés par les partenaires du pays. L’enveloppe destinée aux travaux est disponible, selon le conseil interministériel qui souligne que l’Assemblée nationale a déjà voté ces crédits.

Justifiant la décision de l’Etat d’injecter ces fonds dans cette partie du Sénégal, le conseil interministériel a indiqué que les investissements, jusque là réalisés dans la région, sont faibles  pour une zone à forte potentialités agropastorales,  forestières, fauniques et minières.

L’enveloppe dégagée par l’Etat cible les infrastructures, l’élevage,  l’agriculture, le tourisme, etc. L’agriculture va engranger 4,2milliards, l’élevage 2 milliards. 5,2 milliards seront destinés à l’environnement. L’hydraulique mobilisera 5 milliards.  Pour l’urbanisme, le montant dédié est de 4,7 milliards de FCfa. 1,2 milliard pour la culture. L’éducation et la formation auront 4,7 milliards. 1,7 milliard seront consacrés à la santé et à la nutrition.

Le Conseil interministériel a précisé que le programme d’investissement sera amplifié par la mise en œuvre de plusieurs actions pour accélérer le développement de la région à travers notamment son désenclavement interne et externe, la valorisation des potentiels agro-sylvo-pastorales, la modernisation de l’artisanat, le développement du tissu industriel et minier, la valorisation du potentiel touristique, le renforcement de l’accès aux infrastructures et aux services sociaux de base,  la promotion de l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes. En matière d’agriculture, d’environnement et d’élevage, le Conseil interministériel a recommandé l’accélération des actions prévues dans le cadre du projet d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat. Ainsi, 505 hectares seront aménagés pour la culture du riz.  105 hectares pour le maraîchage. Le gouvernement a également décidé de restaurer 1500 hectares de cultures. 12 magasins de stockage seront construits.

Le conseil interministériel a recommandé l’achèvement des chantiers engagés dans le projet d’appui à la petite irrigation locale (Papil) et l’aménagement de 350 hectares de bas-fonds rizicoles. Le Conseil a aussi demandé l’ouverture de la mini rizerie de la Sodéfitex, l’implantation d’une station de recherche agricole dans la région. Dix nouvelles fermes seront également créées. Pour favoriser un meilleur accès à l’eau, le conseil a annoncé 54 forages et 116 kilomètres de conduites d’adduction d’eau potable. Seydou Guèye a précisé qu’une bonne partie du programme de développement de la région est largement prise en compte dans le Programme triennal d’investissement prioritaire (Ptip).

Ainsi, l’Etat va procéder à la réalisation d’un programme de construction et d’équipement de bâtiments administratifs : préfecture, commissariat de police, service de la brigade de sureté, gouvernance… Des hôtels communautaires seront construits dans les chefs-lieux de commune rurale. Dans le domaine de l’éducation, l’Etat va achever la construction de 26 salles de classe dans l’élémentaire. 3 collèges d’enseignement moyens seront aussi réalisés.

 AMINATA TOURÉ, PREMIER MINISTRE : « 500 ÉLÉMENTS DES FORCES DE SÉCURITÉ SERONT DÉPLOYÉS POUR JUGULER L’INSÉCURITÉ »
Le Premier ministre, Mme Aminata Touré a déclaré, à Kédougou, que le président de la République va prendre des mesures fortes pour juguler l’insécurité dans les sites d’orpaillage. Selon le chef du gouvernement qui s’exprimait au sortir du conseil interministériel de développement de Kédougou, 500 éléments des forces de sécurité seront déployés sur les sites d’orpaillage.

Mme Aminata Touré a souligné que c’est dans ce cadre qu’une délégation conduite par le ministre de l’Intérieur avec le commandement territorial, le Haut commandement de la gendarmerie et la directrice générale de la Police a récemment visité Kédougou. « Avec l’exploitation de l’or, il y a eu un afflux de populations venant de la sous-région. Ces autorités ont fait une évaluation de la situation », a souligné le chef du gouvernement. Le Premier ministre a souligné que l’Etat va procéder à une définition des couloirs d’orpaillage. Les chercheurs d’or auront désormais des cartes qui seront identifiés et infalsifiables. « Ces personnes pourront travailler. Des contrôles stricts seront faits pour que les populations retrouvent le calme pour que l’exploitation de l’or se passe dans des conditions décentes », a dit le Premier ministre. Le gouvernement a également décidé de renforcer le contrôle des conditions d’exploitation de l’or. « On a eu à déplorer l’utilisation du mercure et cyanure qui infecte les nappes et tue le cheptel. Le président nous a instruits de prendre des mesures fortes afin que les populations retrouvent la sérénité », a fait savoir Mme Aminata Touré. Le Premier ministre a souligné que le conseil a été l’occasion pour le gouvernement et toutes les autorités de la région de parcourir le programme régional de développement de Kédougou. « C’était également l’occasion, pour les élus, de poser les problèmes des populations. Le président de la République accorde une très grande importance à l’intégrité territoriale.

Il considère que les Sénégalais, qu’ils soient en ville ou en région éloignée, sont d’égale dignité. C’est pour cela qu’il a donné des instructions fermes pour que les régions périphériques se retrouvent au centre des programmes et des politiques publiques », a dit le Premier ministre. Selon le chef du gouvernement, 109 milliards de FCfa ont été sécurisés dans le plan triennal d’investissement prioritaire.  Le Premier ministre a précisé que les 83 milliards de FCfa qui restent des fonds réclamés par la région  seront à rechercher avec des partenaires.

Mme Aminata Touré a annoncé la construction de forages pour soulager les populations. Dans le domaine de l’électricité, elle souligne que le barrage de Sambagoulou va régler le problème d’énergie. En attendant la réalisation de ce projet, le Premier ministre a fait savoir que la Senelec a pris des dispositions en louant des générateurs qui peuvent alimenter certaines villes. C’est pourquoi, le Premier ministre a appelé à la collaboration, à tous les niveaux, pour la réussite de cette région.

TRANSPORTS: PRÈS DE 60 MILLIARDS DE FCFA POUR DÉSENCLAVER LA RÉGION
Les fonds annoncés par le gouvernement lors du conseil interministériel de développement de Kédougou accordent une large place à la lutte contre l’enclavement. L’Etat a décidé de dégager 57,9 milliards  pour les infrastructures et les services du transport. Cet argent va permettre la  réalisation des travaux de construction du pont  de Kédougou pour 4,7 milliards de FCfa. Ce  pont relie le chef-lieu de région à Fongolemby, une localité qui abrite un marché sous-régional. Le poste de contrôle de Moussala, à la frontière avec le Mali sera également réalisé. Une partie de l’argent est également destinée aux travaux d’entretien périodique de réseaux routiers, aux travaux de construction de pistes de désenclavement  de la région de Kédougou et aux travaux construction de la route Dialocoto-Niokolo-Mako. 20 kilomètres de pistes de désenclavement seront également construits. 28 milliards de FCfa seront consacrés à la route Kédougou-Salemata.

SANTÉ: L’HÔPITAL DE NÉNEFÉCHA VA ROUVRIR SES PORTES
Le plateau sanitaire de la région de Kédougou sera bientôt renforcé. Le conseil interministériel a annoncé  la réouverture de l’hôpital de Nénefécha.  Selon le Secrétaire général du gouvernement,  cette structure sanitaire qui avait été construite par la Fondation Education santé de l’ex-Première dame, Mme Viviane Wade sera intégrée dans le système de santé. Un personnel médical y sera affecté pour la prise en charge des soins. Le conseil a également promis de construire des postes de santé, de doter d’ambulance médicalisée les trois districts sanitaires de la région.