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Jeu, Nov
mercredi, 23 avril 2014 00:00

Non, Maître ! Mille fois Non, cette fois-ci !

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                                         Non, Maître ! Mille fois Non, cette fois-ci !

En 89 lorsque le messie de l’époque, Abdoulaye Wade, revint à Dakar après une longue absence, les Sénégalais, longtemps sevrés de son courage et de sa témérité, orphelins nostalgiques de sa force de résistance face au régime impopulaire mais toujours debout de l’UPS/PS, lui réservèrent un accueil délirant, marque de la haute estime et du degré d’amour dont l’opposant charismatique bénéficiait.

Jeune professeur de russe au lycée Lamine Guèye (ex Van Vo), je publiai au lendemain de cet événement historique, dans le journal « Sopi », un article intitulé « Il faut que Maître Wade puisse diriger ce pays ». Wade était l’espoir reconnu d’un peuple qui commençait à croire en la force de la carte d’électeur et du vote. Les élections de 88 avaient été remportées par Abdoulaye Wade mais les « forces extérieures », surveillantes omniprésentes de nos humeurs, en décidèrent autrement (c’est ce que nous croyions profondément). Au retour de Wade de la France, le peuple, comme dans un sursaut imaginaire, toute affaire cessante, descendit dans la rue et le prit par les bras de l’aéroport à son domicile. 

C’était époustouflant ! C’était tout simplement beau et émouvant ! Du jamais vu ! Le peuple du Sopi avait alors pris sa revanche sur des vainqueurs qui se mirent à jouer à cache-cache avec la Vérité. L’Histoire a définitivement retenu ce moment d’intense communion,  revécu semble t-il, en 99 et qui connut son apogée en mars 2000. Wade a tout donné au Sénégal et le Sénégal lui a très dignement retourné l’ascenseur en lui confiant ses destinées douze années durant…

Mais les temps ont bien changé depuis mars 2012. Les Sénégalais ont mûri et dans leur désir de parfaire le poids de leur volonté, ils ont choisi un autre à la place de Wade. Macky Sall, Président de la République, a décidé d’affronter les obstacles identifiés qui peuvent freiner notre développement : les goulots dont on parle tant ont pour noms concussion, corruption, impunité, gabegie… En regardant dans le rétroviseur, le pouvoir judiciaire a décidé d’entrer dans la danse, pour remettre les pendules à l’heure. Quel sera le sort de tous les incriminés à ce jour incarcérés ? A-t-on le droit de faire pression sur nos magistrats ? De quelque manière que ce soit et de quelque bord que cela puisse provenir ?

La Justice de notre pays a plusieurs fois su déjouer de manière habile, intelligente et rationnelle, en un tour de main presque magique, les nombreux pièges dans lesquels on pouvait la croire fatalement empêtrée. Je suis convaincu qu’elle ne fera pas exception, cette fois ci encore, dans cette sorte d’imbroglio qui tient en haleine tout le pays, où droit et loi s’entrechoquent au point de remettre en cause la réalité de notre commune volonté de vivre ensemble sur un bout de terre appelé Sénégal…

Au nom de ce bout de terre justement, on devrait savoir raison garder. Abdoulaye Wade n’a pas besoin d’un accueil populaire pour vérifier la qualité des sentiments que les Sénégalais éprouvent à son endroit. C’est un ancien Chef d’Etat. Ce n’est plus l’opposant digne et endurant qu’Abdou Diouf, au grand regret des patriotes, passait son temps  à « diminuer » en l’emprisonnant sans état d’âme pour un oui ou un non… Beaucoup d’entre nous le portent dans leur cœur en reconnaissant tout le bien qu’il a fait pour le pays. D’autres, nombreux aussi, ne retiennent de lui que l’image traumatisante d’une autre élite, après celle du régime de l’UPS/PS, arrogante, arriviste, spoliatrice et exagérément prétentieuse dont il a favorisé (volontairement ou involontairement) la fulgurante émergence. C’est peut-être cette frange là qui cherche le prétexte de rebondir en utilisant pour une énième fois l’image de cet homme qui a fini de leur donner jusqu’à ce qu’il a de plus précieux : sa notoriété !

Mais cette fois-ci, Non ! Mille fois Non, Maître ! Les autorités sénégalaises doivent reconnaitre les privilèges et immunités liés à votre statut d’ancien Président de la République et vous traiter de manière appropriée avec respect et considération. Le Président Sall en est sûrement conscient. Mais vous devez, vous aussi, épargner au pays des remous dont seuls les adeptes de l’agitation permanente (de tous les camps) tireront impitoyablement profit. Votre parcours, votre statut ainsi que votre âge devraient vous interdire de vous remettre dans la mêlée. Les dimensions de votre aura dépassent les limites d’instants folkloriques qui durent…le temps d’une rose. Le destin de Karim est entre les mains de Dieu. Celui de Macky Sall aussi. Ne l’oublions pas !

                                                                                                    Souleymane Anta Ndiaye

                                                                                                     Initiateur du Pôle de Jonction

                                                                                                     Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

 

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