Celles qui sont revenues ont commencé à édifier les enquêteurs sur l’ampleur de la fortune de certains des incriminés. Et pour ce qui concerne particulièrement Karim Wade, les enquêteurs de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ont fait des découvertes des plus intéressantes, qui donnent une certaine idée du patrimoine de l’ancien ministre des gouvernements de Souleymane Ndéné Ndiaye.
Des documents découverts dans les banques où Karim Wade a logé ses comptes ont bien édifié les enquêteurs de la Crei sur la manière dont le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade a planqué une partie de son argent.
Ainsi, pour la banque Julius Bär de Monaco, le compte que Karim y possède a toutes les caractéristiques d’un compte anonyme. Ouvert le 9 juillet 2003, c’est un compte ayant deux sous-comptes, l’un alimenté en euros et l’autre en dollars américains. Pour ce compte, Karim Wade avait donné comme adresse, le Flat 58, Ground Floor, Radcliffe Sq, SW10 9B, à Londres, en Angleterre. Pourtant, à cette date, le personnage était déjà ministre conseiller de son père, et en avait, du moins officiellement, fini avec ses affaires à l’étranger.
Cela ne l’a pas empêché, comme l’ont appris les enquêteurs de la Crei, de se présenter aux banquiers de Monaco, lors de son entretien pour l’ouverture du compte, comme un expert en investissements, ayant déjà 5 ans d’expérience dans le domaine. Et sur son patrimoine, le fils du Président Wade a répondu aux interrogations de ses nouveaux banquiers qu’il possédait un patrimoine «on shore et off shore». C’est-à-dire, en termes plus banals, un patrimoine licite et déclaré, et une autre partie non officielle et pas déclarée. Selon ses déclarations à sa nouvelle banque, Karim Wade affichait déjà à l’époque, 20% du total de son patrimoine, en off shore, c’est-à-dire, non déclaré.
De l’autre côté, M. Wade junior indiquait que 40% de ses avoirs globaux étaient investis en placements immobiliers. D’ailleurs, le compte de Julius Bär en question, a plus fonctionné comme un compte de placement à terme. Il opérait surtout sur des placements à terme très courts, de un à trois mois. Lors de la réquisition, le compte affichait un solde créditeur de 2 millions d’euros, à savoir, un milliard trois cent millions de francs Cfa. Comme quoi, on n’a pas encore fini d’en apprendre dans ce dossier des biens mal acquis.

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6130-decouverte-dune-partie-des-avoirs-non-declares-du-fils-de-wade-a-monaco-compte-et-sous-comptes-de-karim