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Jeu, Nov
dimanche, 13 juillet 2014 00:00

Macky Sall ose-t-il gouverner ? « On ne construit pas une société forte sur des choix mous »

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iGFM – (Dakar) Les présidents libéraux se suivent et se ressemblent au Sénégal, si l’on en juge par le ballet des Premiers ministres. En moins de trois ans après leur arrivée au pouvoir, Me Abdoulaye Wade et Macky Sall ont brûlé deux cartouches faisant passer à la trappe, Moustapha Niasse et Mame Madior Boye pour le premier, le banquier Abdoul Mbaye et Aminata Touré, pour le second. Comme son prédécesseur qui avait désigné un homme avant de convoquer l’histoire en nommant une femme, le successeur suivra son chemin avec quasiment le même timing. Mais est-ce, ce qu’il a de mieux à faire comme formule? Au vu des résultats, les Sénégalais restent sur leur faim.

24 heures après le limogeage du Premier ministre et par conséquent de tout le gouvernement, le Sénégal attend de connaître son prochain chef de gouvernement et l’attelage qui sera mis en place pour prendre à bras le corps ses soucis économiques, sociaux, culturels, sanitaires, éducatifs, sportifs etc.

Contrairement à des pays africains qui peuvent espérer sur leurs richesses naturelles pour prendre la voie de l’émergence, le Sénégal ne peut compter, pour l’heure, que sur la justesse et l’ambition de ses choix politiques, économiques et réformistes, et par conséquent sur la capacité de son « capitaine » d’opérer et de faire prendre les orientations qui s’imposent pour l’émergence.

Macky Sall devrait le savoir. On ne construit pas une société forte sur des choix mous et encore moins en changeant tous les ans ou deux ans de chef de gouvernement. Lors d’une interview accordée à JDD, l’économiste français et président de PlaNet Finance, Jacques Attali, soutenait : «un président doit faire preuve de courage et d’indifférence parce qu’il a un projet et sait l’expliquer».

Une réflexion qui interpelle Macky Sall, tant il paraît de plus en plus évident, après plus de deux ans d’exercice de son mandat ou septennat, qu’il est un président de transition. Une vérité avec laquelle il devrait vivre, quand bien elle serait discutable. Mais place n’est plus à ce débat.

Toutefois, le Président de transition pourrait rentrer dans l’histoire du Sénégal s’il prenait sur lui le pari de gouverner avec courage et s’il procédait aux réformes et changements qui s’imposent au Sénégal pour le meilleur des générations futures.

Plus que le calcul et les montages politiques, la voie du courage politique, voire de l’indifférence, s’impose à Macky Sall.

Suffisamment renseigné pour savoir que sa popularité ne cesse de dégringoler, en dépit de décisions politiques courageuses, telle l’ouverture des enquêtes sur la traque des biens mal acquis, la réduction des loyers, celle de certaines denrées de premières nécessités, etc., Macky Sall doit changer et actionner des ressorts d’une toute autre nature que ceux qui ont été soutenus et galvaudés ces dernières années.

La triste réalité des finances et de la trésorerie de l’Etat qui brasse moins de 2000 milliards l’année (taxes douanières, fiscalité, dons compris), le fonctionnement budgétivore d’une administration publique sclérosée plombant les maigres ressources du pays, la dette intérieure et services de la dettes, la solidarité au monde paysan et non à l’agriculture, le cancer qu’est devenue l’éducation, la gangrène qui s’est emparée du système sanitaire, etc. sont autant de chantiers, entre autres prioritaires, qui incitent à un changement de cap radical.

On prendra pour seul exemple surréaliste, ces limousines et autres 4X4 ou 8X8 de la présidence, ministères, Assemblée nationale qui brûlent des milliers de litres d’essence ou gasoil par jour, aux frais du contribuable. Si ce n’est une connerie pour un pays pauvre, excusez du peu !

Ainsi, il s’impose plutôt à Macky Sall de normaliser, rationaliser les dépenses publiques, en conformité avec les réalités de l’économie sénégalaise, de trouver des solutions rapides et durables que de rentrer dans le jeu politicien de l’autruche.

L’application des réformes attendues sonne. La diminution de la taille trop importante et inadéquate du gouvernement devient une exigence. La déclinaison des mesures et termes de références hardis et ambitieux assurant la liberté s’imposent

.Le Sénégal émergeant ne peut souffrir de manque de courage et d’indifférence. Macky Sall a son projet, il doit pouvoir l’assumer, l’expliquer et le traduire en résultats gagnants.

A lui d’oser !

Charles FAYE

 

source :http://www.gfm.sn/macky-sall-ose-t-il-gouverner-on-ne-construit-pas-une-societe-forte-sur-des-choix-mous/

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