Le congrès d’investiture du Parti démocratique sénégalais, convoqué en août prochain n’a pas pour objet de statuer sur la succession de Me Wade à la tête du Pds. Interpelés sur la question, le coordonnateur national du Pds, Oumar Sarr de même que, Babacar Gaye, porte-parole de cette formation politique ont indiqué que la succession du secrétaire national se fera lors d’un congrès de renouvellement.
La succession annoncée de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade à la tête du Parti démocratique sénégalais ne se fera pas de sitôt. Pressentie par certains observateurs de la scène politique sénégalaise au prochain congrès d’investiture du Pds à la présidentielle de 2017, la question de la succession de Wade à la tête du Pds ne sera pas au menu des débats le 8 août prochain. Interpelés sur la question, le coordonnateur national du Pds, Oumar Sarr, de même que Babacar Gaye, porte-parole de cette formation politique de Me Abdoulaye Wade invitent à faire la part des choses entre un congrès d’investiture et celui de renouvellement.
«Le congrès aura pour mission de choisir une autre personnalité du Pds qui ne serait pas Wade pour la prochaine présidentielle de 2017. Cependant, cette personne n’est pas le successeur de Wade à la tête du Pds. Il s’agit d’un congrès d’investiture qui n’a rien à voir avec le congrès de renouvellement des instances du parti. C’est deux choses différentes», affirme le porte-parole du Pds, Babacar Gaye.
Abondant dans le même sens, le coordonnateur du Pds, faisant allusion à la question de la succession de Wade lors de ce congrès, précise, «Ça n’a rien à avoir». Et de poursuivre, «On peut être secrétaire général sans être forcément le candidat du parti. Pour élire le secrétaire général, il faut d’abord procéder aux renouvellements des instances de la base, ce qui n’est pas le cas, pour ce cas de figure avec le choix du candidat du Pds à la prochaine présidentielle».
Au regard de ces positions, sauf revirement de situation, Wade ne passera pas le commandement de la barque des libéraux. L’alternance générationnelle au sein de cette formation qu’il a créée en 1974 est donc suspendue à la tenue d’un congrès de renouvellement.
«J’aimerais bien que le Pds inaugure l’ère des Présidents qui ne soient pas chef de parti politique…»
Interpelé sur la place du prochain candidat dans le dispositif du Pds post-présidentiel, le porte-parole du Pds ne cache pas son envie de voir sa formation inaugurée l’ère des partis politiques où le secrétaire général ne soit pas président de la République.
«Cela dépend du profil du candidat qui réalisera le plus grand nombre de suffrages autour de sa personne et de ses ambitions politiques. A mon avis, le profil d’un candidat à la présidentielle n’est pas forcément le profil d’un bon secrétaire général de parti. On a l’habitude de dire que l’élection du président de la République est la rencontre d’un homme et de son peuple. N’est pas présidentiable qui veut. Par contre, si le Président élu est un homme plus politique que technocrate, il y a des risques de confusion des rôles.
Ce qui n’est pas bon pour la démocratie», souligne Babacar Gaye. Qui ajoute, «Honnêtement j’aimerais bien, à partir de ces élections, que le Pds inaugure l’ère des Présidents qui ne soient pas chef de parti politique comme dans certaines démocraties».
En outre, le porte-parole du Pds, estimant qu’un congrès est toujours une étape décisive dans la reconfiguration d’un parti politique, n’a pas manqué de saisir cette occasion pour sermonner ses camarades de parti. «En tout état de cause, même si les mécanismes de désignation du futur candidat du parti vont forcément engendrer des antagonismes consubstantiels au jeu démocratique, ils créeront, le temps des compétitions, des clivages, une tension interne, et malheureusement des blessures que je souhaite superficielles. La compétition devrait être saine, loyale chevaleresque pour qu’après la désignation du vainqueur choisi dans la transparence et de manière démocratique, les malheureux candidats félicitent l’heureux gagnant et se mettent en rang, tous, au service du projet politique dont le candidat n’est que le porte étendard».
«Au demeurant, le congrès ne fait que valider, le cas échéant, la proposition de la Convention nationale ou du Bureau politique qui présente le candidat si l’on respecte les dispositions du denier alinéa de l’article 20 du règlement intérieur», ajoute Babacar Gaye. Non sans relever que le Comité directeur va proposer les modalités pratiques qui permettraient aux différents candidats à la candidature de se signaler et de battre campagne pour exposer leur offre politique, mais surtout un chronogramme précis.
Oumar Sarr maintient le flou sur sa Candidature
Interpelé sur sa candidature à cette compétition interne à laquelle d’autres camarades comme l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye ont déjà clairement affiché leur position, le coordonnateur du Pds a tout simplement préfère maintenir le flou. «C’est prématuré de se prononcer sur le sujet», déclare-t-il au bout du fil. Avant de poursuivre «quelqu’un peut se déclaré candidat pour se retirer de la course demain selon le contexte. Si je dis, je suis candidat, ça va impliquer des choses et si je dis le contraire ça va également impliquer des choses mais de toute façon je suppose quand un responsable du parti veut être candidat et qu’il a une position donnée, il faut qu’il ne part pas avec sa position. Personne n’est sûr qu’il soit candidat tant que les textes et les modalités ne sont pas encore définis», se justifie encore le député maire de Dagana.
OUMAR SARR SUR LA CANDIDATURE DE KARIM WADE : «S’il veut donc se présenter...»
L’ancien ministre d’Etat, Karim Wade est éligible au prochain congrès d’investiture du parti démocratique sénégalais. Nonobstant ses démêlés avec la Cour de répression de l’enrichissement (Crei) dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, le fils de l’ancien chef d’Etat, Me Abdoulaye Wade peut se présenter dans la course à la candidature du Pds au congrès du 8 août prochain. Le coordonnateur du Pds est formel. «Ce je dis est clair, il (Karim Wade) est en prison pour des raisons politiques. S’il veut donc se présenter comme candidat du parti, on ne peut pas ne pas l’accepter» a déclaré le député maire de Dagana.
Qui précise, «Il suffit tout simplement, au cas où, il ne sera pas encore blanchi et libéré, trouver des personnes qui porteront sa candidature lors de ce congrès».