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Ven, Nov
samedi, 14 mars 2015 00:00

Protocole d’accord État du Sénégal - Africa Energy : dissonance suspecte

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Sénégal   L’affaire Africa Energy est loin de connaitre son épilogue. Même la sortie du Premier ministre confortée par son ministre en charge de l’Energie n’a pas convaincu les avertis. Des documents dont nous avons copie attestent tout le contraire de la position du gouvernement sur ce dossier qui mérite d’ample développement.      

L’affaire dite Africa Energy est loin de connaitre son épilogue. La sortie du Premier ministre le jeudi 12 mars dernier à l’hémicycle dans le cadre des questions d’actualité déraisonne et fait cogiter les avertis. 
 
Et pour cause, dans le protocole d’accord liant l’Etat du Sénégal à ARCHEAN Group of Companies, il est clairement indiqué qu’ «Archean va créer une Société à objet spécifique (Bos) dénommé Africa Energy S.A  pour réaliser le projet». 

 

Or, la première résolution de création d’une filiale mentionnée dans le procès verbal des délibérations de l’assemblée générale extraordinaire stipule: «L’assemblée générale décide à compter de ce jour, de la création d’une filiale de la société ‘’AFRICA ENERGY HOLDING (Ltd)’’ à Dakar (Sénégal) sous la forme d’une anonyme unipersonnelle qui prendra la dénomination sociale suivante «AFRICA ENERGY», au capital de 10 millions de francs CFA, entièrement détenu par la société «AFRICA ENERGY HOLDING Ltd».  
 
Mieux encore, dans la liste des souscripteurs en date du 26 février 2013 n’y figure aucunement Archean. Les souscrits au nombre de quatre sont «Africa energy holding limited, Pendurti Brahmanandam, Pendurthi Ranjit, et Pendurthi Ravi». 
 
Le Premier ministre, Mahammed Dionne, avait pourtant démenti, jeudi à Dakar, tout gré à gré dans l’appel d’offres de 300 milliards de francs CFA lancé par la société Africa Energie pour la construction d’une centrale électrique. 
 
Dans son propos, le Premier ministre avait indiqué que “le secteur de l’énergie marche depuis la dérégulation avec des producteurs indépendants d’énergie».
 
Le ministre de l’Energie Maïmouna Ndoye Seck d’ajouter: «Il n’existe pas d’affaire Africa Energy. Ce qui s’est passé par rapport au contrat est conforme à la réglementation». 
Pour Mme Seck, le contrat liant SENELEC à Africa Energy est un contrat de partenariat public-privé, aux termes duquel l’Etat oblige les sociétés à créer des sociétés de droit sénégalais, ce qui a obligé la société ARCHEAN à créer Africa Energy».
 
Pour rappel, la SENELEC avait signé en août 2013, avec la structure Africa Energie SA, une convention de 630 millions de dollars pour la réalisation d’une centrale de 300 MW dans la zone de Mboro (région de Thiès).
La réalisation de cette centrale fonctionnant au charbon et au gaz va coûter plus de 300 milliards de Francs CFA.  Le coût moyen de production devrait revenir à 66 francs CFA au killowatt/heure.  
 
700 hectares pour bâtir la centrale ?
 
Dans les clauses du contrant liant l’Etat du Sénégal à Archean, il est mentionné que c’est «le gouvernement du Sénégal qui facilitera l’obtention d’un terrain près de Mboro pour la centrale, les équipements annexes et les centrales pour une superficie d’environ 700 hectares.» Soit 7 km2. 
 
Un bail qui frise la conscience pour la construction d’une centrale à charbon. Des sources autorisées craignent plutôt que ce bail ne soit plutôt réservé à un projet immobilier avec d’éventuelle spéculation.      
 
Appel d’offres
 
Y avait-il nécessité d’appel d’offre? A ce niveau le gouvernement a nié l’entente directe alors qu’en août 2013 Pape Dieng, directeur général de la SENELEC a reconnu que le contrat gré à gré entre l’Etat du Sénégal par l’ancien ministre de l’Energie Aly Ngouille Ndiaye et la société Africa Energy sur la base du protocole d’accord du 2 novembre 2012.
 
Contradiction
 
Relevons ainsi la contradiction entre deux parties. D’abord Pape Dieng, directeur général SENELEC et Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l’Energie d’une part et d’autre part la sortie du premier ministre et son ministre de l’Energie Mme Seck qui nient l’existence du gré à gré. A la lumière de la dernière sortie du premier ministre, et de son ministre de l’Energie à l’assemblée nationale sur les questions d’actualité, un fossé net, tape à l’œil  entre les propos tenus par les précités et ceux de Pape Dieng, Dg de la SENELEC  et Aly Ngouille Ndiaye qui dans un passé récent, avait laissé entendre qu’il y a bel et bien un gré à gré. 
 
Mobilisation des ressources
 
Entre 2012 et 2015, date de la signature du contrat entre les deux partenaires, on est tenté de se poser deux questions. Qu’est ce qui justifie le gré à gré et quel est le niveau de mobilisation des ressources par Africa Energy?
Parce que jusqu’ici, la centrale n’est pas encore mise sur pieds. Et pourtant, le 16 août 2013 Alassane Diallo, directeur général Africa Energy, avait  déclaré que le financement de la centrale de 300 MW est pratiquement bouclé. Affaire à suivre…
 
source: http://www.sudonline.sn/dissonance-suspecte_a_23578.html
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