Construction d’une arène nationale au Technopole : « Une folie que le gouvernement d’Abdoul Mbaye doit reconsidérer », selon l’ONU-Habitat»
L’ONU-Habitat vient de poser son acte d’opposition au projet de construction d’une arène nationale sur le site du Technopôle. La défiance exprimée par l’organisation onusienne vient renforcer celles déjà exprimées par l’Ong Jamra et l’Observatoire de veille « Mbañ Gacce. Le directeur des projets et programmes d’Onu-Habitat, Alioune Badiane, a ainsi appelé les autorités à se conformer à la règlementation internationale relative à la préservation des zones humides.
Va-t-on vers une situation ou l’Etat du Sénégal sera «seul contre tous» dans le cadre du projet de construction de la future arène nationale sur le site du Technopôle. En tout cas, tout porte à le croire au regard de la tournure que prend l’évolution de ce dossier. Différentes oppositions qui sont en train de se prononcer ces derniers jours laissent croire que l’Etat du Sénégal et le Comité national de gestion (Cng) risquent de se retrouver à vouloir ce site tout seuls contre tous. En effet, depuis l’annonce officielle par le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye et le Comité national de gestion (CNG) de lutte, selon laquelle le Technopôle était définitivement retenu pour abriter le projet d’arène de lutte de 20 000 places, des réactions hostiles ne cessent de se multiplier. Dernière en date, celle du Directeur des projets et programmes de l’ONU-Habitat, Alioune Badiane.
Dans un entretien, paru dans « La Tribune » et repris par l’Agence de presse sénégalaise (Aps), il a assuré «de façon formelle, profiter de cette occasion pour dire que l’ONU-Habitat s’oppose férocement, au nom des Nations unies, à la construction de l’arène nationale sur le site du Technopôle». Le directeur des projets et programmes de l’ONU-Habitat estime que la construction de cet édifice sur cet unique « espace de respiration qui reste à Dakar, au moment où la capitale sénégalaise fait face aux problèmes d’inondations relève d’une folie que le gouvernement d’Abdoul Mbaye doit reconsidérer».
A ce titre, il a appelé les autorités sénégalaises à localiser ce projet ailleurs, afin de se conformer à la règlementation internationale relative à la préservation des zones humides. La convention de Ramsar sur les zones humides demande aux Etats de protéger les zones humides, tel que le site du Technopôle, qui est un «grand réservoir d’eau» protégeant la zone de Hann, des Parcelles-Assainies et de Pikine, a-t-il soutenu.
Pour lui, l’Etat pourrait construire cette arène nationale à Diamniadio, du fait qu’il est un espace neutre, accessible à tout le monde et facilement gérable.
Rappelons, qu’avant cette sortie du directeur des projets et programmes de l’ONU-Habitat au Sénégal, plusieurs acteurs et organisations de la Société civile ont fait part de leur opposition à cette décision prise à la hâte par l’actuel patron du département des sports, sans consultation avec les différentes parties prenantes dudit projet. Ces derniers, depuis le 7 août dernier, date de l’officialisation du choix du Technopôle comme lieu d’accueil du projet, n’ont cessé de faire part de leur opposition. Toutefois, il est bon de rappeler qu’aucune de ces voix n’a contesté le fond de ce projet d’arène qui reste encore une initiative qui vise à doter à ce sport national un lieu d’épanouissement. La seule pomme de discorde reste le choix du Technopôle comme lieu d’accueil.
Ainsi parmi les divers acteurs nationaux qui ont eu élevé leur voix, on peut citer entre autres : l’ONG Jamra et l’Observatoire de veille « Mbañ Gacce ». Tous ont attiré l’attention des autorités sur «la nécessité vitale de sauvegarder» le site du Technopole. On se rappelle également la sortie du Rassemblement des entreprises du secteur des TIC (Restic), invitant le chef de l’Etat, Macky Sall, à réserver l’ensemble du site de technopole aux entreprises dans le secteur NTIC. A cela, vient s’ajouter des dizaines de lettres ouvertes adressées au chef de l’Etat dans la presse sans compter les sorties de l’Union des organisations des producteurs de la vallée des Niayes de Pikine ainsi que du regroupant des riverains. Ces derniers comptent même saisir le Conseil Economique social et environnemental (Cese) à travers une pétition.
Dans une contribution (Voir Sud du mardi 20 août 2013), le Prof Max TECLAIR, ancien membre du Conseil scientifique du Technopole de Dakar et d’Afristech, interpellait le chef de l’Etat, ingénieur sorti de l’Institut des sciences de la Terre de l’Université Cheikh Anta Diop qui, disait-il : « sait mieux que quiconque que le site du Technopôle est un lieu où s’organisent les meilleures classes de découvertes pour nos élèves qui viennent s’émerveiller des secrets que dévoile un océan vieux de près de 3000 ans avec son sable coquiller, son eau par endroit saumâtre, ses pythons, ses tortues et ce beau lac qui fait le pont naturel entre le savoir , le monde de l’Entreprise symbolisé par la présence hardie de la SONATEL et de l’ADIE d’une part et d’autre part, ce golf de 18 trous et son majestueux Club house qui reçoit chaque année le tournoi de golf le plus couru ».
En d’autres termes, a-t-il souligné, si le site du technopôle mérite d’être préservé, c’est parce qu’il « est un carrefour biologique où l’on trouve tous les espèces en voie de disparition de notre biodiversité, c’est un lieu de migration mondiale où se rencontrent par moment toutes les espèces d’oiseaux du monde ».
source:Sud Quotidien
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Dernière modification le samedi, 24 août 2013 00:47