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Jeu, Nov
samedi, 21 décembre 2013 00:00

119ème édition du Magal: Touba célèbre le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba

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Demain, la communauté mouride célèbre le grand Magal de Touba 2013. Dans la ville sainte, les préparatifs ont été entamés depuis plusieurs semaines et se déroulent normalement. Les pèlerins, venus des quatre coins du pays et de l’extérieur, commencent à prendre d’assaut la cité de Cheikh Ahmadou Bamba. Le chef de l’Etat, Macky Sall, est arrivé à Touba jeudi en début de soirée accompagné de son épouse et de membres du gouvernement. Il a effectué la prière du vendredi dans la grande mosquée. Des ministres, chefs de partis politiques et diverses personnalités affluent vers la capitale du mouridisme. Tous ont pour seul et unique souci de commémorer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.

MACKY SALL APRES LA PRIERE DU VENDREDI: « JE RENDS GRÂCE À DIEU ET REMERCIE LE KHALIFE GÉNÉRAL DES MOURIDES »

Arrivé à Touba jeudi en début de soirée, le chef de l’Etat a passé la nuit dans la ville sainte. Il était accompagné de son épouse, Marième Faye Sall, et de nombreux ministres et des personnalités. Hier, il a assisté  à la prière  du vendredi à la Grande mosquée de Touba, en compagnie du khalife général des mourides Serigne Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké et de petits-fils de Serigne Touba.

Après la prière conduite par l’imam ratib de Touba, Serigne Modou Mamoune Bousso, le chef de l’Etat s’est recueilli au mausolée du fondateur du Mouridisime Serigne Touba. « Je félicite l’ensemble des talibés et des Sénégalais à l’occasion de ce grand Magal de Touba. Je rends grâce à Dieu et remercie Serigne Moukhtar Mbacké de l’organisation du Magal. Il nous a bien accueillis et a prié pour nous », a souligné le chef de l’Etat à sa sortie de la grande mosquée.

Le chef de l’Etat a rappelé qu’il est plus que jamais motivé pour aider le khalife à bien organiser le Magal ; compte tenu des millions de personnes que ce grand évènement rassemble chaque année. Parallèlement, il a salué la détermination des talibés qui œuvrent pour une parfaite organisation de l’évènement. «Pour ma part, a estimé le président de la République, cela fait des années que j’assiste aux Magal, mais c’est la première fois que je vis une célébration pareille ».

Auparavant, le chef de l’Etat avait procédé au vernissage de la 5ème édition des grandes expositions sur le mouridisme organisée par le Hizbut Tarqiyya, en collaboration avec le comité de pilotage du grand Magal de Touba.

De nos envoyés spéciaux Maguette NDONG, Souleymane Diam SY, Mamadou DIEYE (textes)
et Assane SOW (photos)

Imam Ratib ToubaSERMON DE L’IMAM RATIB DE TOUBA: SERIGNE MODOU MAMOUNE BOUSSO DEMANDE À PERPÉTUER L’ACTION DE GRÂCE
A travers son sermon d’hier, Serigne Mouhamadou Mamoune  Bousso, l’imam ratib de la grande mosquée, a rappelé l’essence  du Magal, qui est une action de grâce. « L’action de grâce est une forme d’adoration de Dieu. Il s’effectue conformément aux recommandations du Tout Puissant et du prophète Mohamad. C’est la même recommandation pour la célébration du Gamou », dira-t-il.

A ce titre, il a rappelé les propos de Khadim Rassoul : «  J’ai l’intention de rendre grâce à mon seigneur, je le ferais à Darou Salam, je le ferais à Touba, avec ma personne physique et à travers ma plume,  à l’époque, l’action de grâce n’avait pas cette ampleur et aujourd’hui, c’est une évidence pour tout le monde, qu’il rend grâce à Dieu à Touba ». Il s’est ensuite appesanti sur la manière d’effectuer cette action de grâce. Comment maintenant exécuter cette action de grâce ? Le Cheikh dira, conformément à la sunna du prophète, dans les différentes villes de Touba Darou Salam et Darou minam, cet enseignement a été perpétué par les différents Khalifes. L’iman révèle que l’action de grâce pour le Magal, commence par la lecture du saint Coran, le rappel de la toute-puissance, à travers les zikrs, la déclamation des khassaïdes qui font l’apologie du prophète et du Tout puissant.


GRANDE DÉVOTION À LA PRIÈRE DU VENDREDI
Faire la prière du vendredi à Touba équivaut à vivre des moments intenses de dévotion pour l’ensemble des talibés. Hier, le chef de l’Etat Macky a partagé avec eux ces bienfaits en priant aux côtés du khalife des Mourides.

A Touba, la prière reste un pilier sacré, particulièrement celle du vendredi qui regroupe plusieurs milliers de personnes dans la grande mosquée. Ce fut encore le cas hier vendredi, avant la célébration du grand Magal de Touba prévu dimanche. Les talibés mourides sont venus de partout au Sénégal pour assister à la prière et effectuer en même temps leurs dévotions dans les différents sites de recueillement. La grande mosquée qui est actuellement en pleine rénovation, a été prise d’assaut par les pèlerins dès les premières heures de la matinée. Partout où ils pouvaient disposer de place pour prier, les talibés y ont installé leurs nattes, faisant de la prière la seule et unique préoccupation des pèlerins. Avec la présence du chef de l’Etat Macky Sall et du khalife général des mourides, l’esplanade de la grande mosquée était devenue le lieu le plus prisé. Bousculade, cohue et même des zikrs sont parfois entendus quand un dignitaire mouride est aperçu. Aucun des talibés présents à Touba ne voulait rater cette prière. « C’est une chance que d’assister à la prière du vendredi à Touba, la ville de Cheikh Ahmadou Bamba. Quand j’arrive ici, j’oublie tout et je me concentre sur l’essentiel », souligne Doudou Diop, un pèlerin venu de Kaolack. « Serigne Touba ken dou mom ! », renchérit son camarade d’à côté qui a plusieurs chapelets autour du cou.

Ces deux talibés qui sont sagement assis, ont fait des pieds et de mains pour se trouver une place, à cause de la ruée des talibés dans la grande mosquée. « Ce n’était pas facile de trouver une place aujourd’hui. Parce que le président est là et plusieurs autres personnalités et les forces de sécurité ont quadrillé certaines zones, réduisant ainsi l’accès », commente Modou Diagne, un talibé. Cet habitant de Touba est un habitué de la grande mosquée qui vient régulièrement assister à la prière du vendredi. Mais le trop plein de monde ne semble guère le déranger pour ce jour-ci. « C’est exceptionnel d’autant plus que le président de la République est ici ainsi que plusieurs de ses ministres, donc cela ne peut pas se passer comme avant. Je comprends très bien la situation », estime le jeune homme. C’est à cet instant d’ailleurs que le muezzin de la grande mosquée à la voix suave a procédé à l’appel à la prière, plongeant tout ce beau monde dans un silence. Subitement, les scènes de bousculades et de polémiques entre forces de l’ordre et autres personnes se sont arrêtées. Touba la cité religieuse est une ville où la prière est sacro-sainte et ancrée dans les mœurs.

La prière terminée, les zikrs sont de nouveau entonnés par les nombreux talibés massés sur l’esplanade de la grande mosquée de Touba. « Dieureudieufé serigne Touba ! Dieureudieufé Serigne Touba (Merci Serigne Touba) ! » disent-ils en chœur, montrant ainsi leur dévouement au fondateur du mouridisme et à sa famille. Quand le khalife s’apprête à quitter le lieu de prière, les zikr deviennent plus intenses. A sa sortie de la mosquée, le chef de l’Etat soulignera le caractère exceptionnel de ce Magal de cette année. Tandis que le garde des Sceaux ministres de la Justice, Me Sidiki Kaba, dira qu’à Touba le Magal et la prière unissent les cœurs. Ce qui est vrai.


SIDIKI KABA, MINISTRE DE LA JUSTICE: « NOUS AVONS PRIÉ POUR LA PAIX DU SÉNÉGAL »
« Nous sommes venus pour nous recueillir sur la tombe de Serigne Touba et nous avons prié pour la paix au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Nous avons senti, avec beaucoup d’émotions et de ferveur, Touba, la ville sainte qui nous a apporté beaucoup de réconfort. Je suis sûr qu’aujourd’hui, le Sénégal est réuni dans l’union des cœurs, et avecla volonté de voir que ce pays avance derrière le président Macky Sall dans la paix, dans la prospérité ».

ABDOULAYE BALDE, MAIRE DE ZIGUINCHOR: « LE KHALIFE M’A RASSURÉ SUR LA SITUATION EN CASAMANCE »
« Je suis venu raffermir les liens qui nous unissent à la famille de Khadim Rassoul et solliciter des prières pour le Sénégal et la Casamance qui connaît une instabilité depuis plus de 30 ans.
Avant même que je ne finisse mes prières, le khalife m’a fait savoir que la Casamance connaîtra bientôt la paix. J’ai prié pour qu’il ait une longue vie et beaucoup de santé ».


Macky Expo Magal 2014HISTOIRE DU MOURIDISME: L’EXPOSITION DU HIZBUT TARQIYYAH CONTRIBUE À LA DIFFUSION DE L’ŒUVRE DE SERIGNE TOUBA
Les enjeux de développement de Touba en tant que cité religieuse et l’universalité de la mission de Cheikh Ahmadou Bamba sont les deux thèmes majeurs de l’exposition organisée par la daara Hizbut Tarquiyah. Le vernissage a été effectué par le chef de l’Etat Macky Sall en compagnie de Serigne Bassirou Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des mourides.

Le chef de l’Etat Macky Sall a salué la haute contribution du responsable Atou Diagne et de la daara Hizbut Tarqiyyah dans la promotion des valeurs du mouridisme et dans la diffusion de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. C’est un témoignage qu’il a apporté dans le livre d’ordre consacré aux « Grandes expositions sur le mouridisme », après avoir passé une demi-heure dans l’esplanade de la grande mosquée où a lieu cette exposition, organisée par le Hizbut Tarqiyya en collaboration avec le comité d’organisation du grand magal de Touba. Le chef de l’Etat était accompagné de Serigne Bassirou Abdou Khadre, porte-parole du khalife et en même temps maître d’ouvrage délégué de cette exposition.

En une demi-heure, le chef de l’Etat a fait le tour des stands, donnant un aperçu sur le sens des écrits du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. « Touba, ville sainte : enjeux de développement d’une ville religieuse » et  « Universalité de la mission de Cheikh Ahmadou Bamba » sont les deux principaux thèmes retenus par les organisateurs de cette expositions. «L’intérêt du thème, c’est de montrer au public que c’est une ville religieuse et en tant que ville religieuse, elle est confrontée à des exigences de développement telles l’eau, l’électricité, voirie, les infrastructures routières », a souligné Mortalla Sèye, le secrétaire général de cette exposition. M. Sèye poursuit : « Le taux de croissance est actuellement de 15%. Cela nous incombe d’avoir des stratégies de développement que les khalifes qui se sont succédé ont toujours eu comme cheval de bataille. Ils se sont érigés en acteurs de développement ». Pour expliquer l’universalité de la mission de Cheikh Ahmadou Bamba, les organisateurs ont essayé de restituer les différents moments de la déportation du chef en Mauritanie où il a passé cinq ans dans les villes de Sarsara, Tintou, Moukhan Saout El Ma et Diarrariya. Aussi son long exil au Gabon est rappelé à travers cette exposition, qui est revenue sur les pires souffrances que le Cheikh a endurées avant d’être rétribué par son Seigneur.

Cette 5eme édition des grandes expositions a apporté des innovations majeures concernant la traduction simultanée en trois langues  que sont le wolof, l’arabe et le français. La direction artistique a étalé tout un savoir-faire pour réussir  cette exposition avec des tableaux qui retracent dans les moindres détails, le passage du cheikh aussi bien en Mauritanie qu’au Gabon. Des extraits de panégyriques du cheikh faisant foi, des jeux de lumières et un décor radieux et climatisé ont donné à cette exposition un grand succès.

Mausolee Khalifes ToubaFERVEUR À LA GRANDE MOSQUÉE ET DANS LES MAUSOLÉES DES KHALIFES
A 24 heures de la célébration du grand Magal marquant le départ en exil de Serigne Touba, la Grande mosquée de la ville sainte et les mausolées des différents khalifes sont pris d’assaut par des fidèles. Ils sont venus pour se recueillir et raffermir leur foi.  

La grande mosquée de Touba est naturellement prise d’assaut surtout lors des prières de vendredi. Le dernier vendredi avant la célébration du grand Magal en est le sommet. A cet effet, beaucoup de fidèles viennent assister à ce grand moment de ferveur, de dévotion et de foi avant la tenue de l’évènement religieux célébré demain. En dehors du lieu de culte, les mausolées du fondateur du mouridisme et de ses défunts illustres fils et successeurs accueillent du monde en cette période du Magal. C’est le même décor qu’à l’intérieur de la mosquée. Les fidèles bravent les rayons du soleil et se mettent en file indienne pour accéder aux mausolées. Chacun attend son tour pour faire sa ziarra dans la discipline et sous l’œil vigilant des disciples préposés à la tâche et épaulés par des agents de sécurité. A l’intérieur des mausolées, si d’aucuns sont concentrés pour faire leurs dévotions et se recueillir à travers des récitals de khassaïdes ou encore des zikrs, d’autres, par contre, par groupe ou individuellement, entonnent des écrits de Serigne Touba. Pour le recueillement, les fidèles s’accroupissent devant les grilles des mausolées ou par terre. Compte tenu de l’affluence, on leur suggère gentiment de rester quelques minutes sur place pour permettre à leurs coreligionnaires de s’acquitter de cette tâche.

Raffermir la foi et la croyance 
Le bruit d’ensemble de ces murmures fait régner dans ces endroits une ambiance à la fois de deuil et de satisfaction. De deuil, parce qu’ils sont nostalgiques de ces illustres disparus. De satisfaction parce que ces saints hommes ont contribué au rayonnement de la religion musulmane. Les premiers en ressortent la gorge serrée, alors que les seconds se félicitent d’avoir accompli leur ziarra. Aussi, l’affluence est notée dans certains mausolées comme ceux de Serigne Touba, de Serigne Fallou Mbacké, deuxième khalife général des mourides, de Serigne Saliou Mbacké, cinquième khalife de Serigne Touba, etc. Serigne Taïba Seck, un des gardiens du mausolée de feu Serigne Saliou Mbacké, tente d’expliquer cette tendance. A l’en croire, cela est dû à l’attachement et à l’affection que ces fidèles vouent à ces illustres hommes de foi. « Ils viennent chercher la baraka. Ils ont espoir que quand ils viennent faire leur ziarra dans ces mausolées, Dieu (SWT) va exaucer leurs prières », fait-il savoir. Un avis que partagent les élèves de l’Institut Al Azar de feu Serigne Mourtada Mbacké de Kébémer, Mamadou Diagne et Khadim Hanne. « Au début, quand je venais à Touba pour le grand Magal, je ne donnais que 25 francs Cfa comme don. Maintenant, j’en donne jusqu’à 1.000 francs Cfa et même plus. Je ressens une progression sociale à tout point de vue », se réjouit-il. « Le grand Magal est une occasion pour raffermir sa foi, sa croyance eu égard aux combats que Serigne Touba a menés contre les colons », ajoute M. Diagne, qui souligne que cet évènement est bénéfique pour les pensionnaires des daaras qu’ils sont. Alors que pour le gestionnaire comptable Mamadou Kâ qui habite à Saint-Louis, la Magal constitue un grand moment pour la communauté musulmane à ne pas rater. Il est à sa septième édition et ne compte en rater aucune.

Face à l’affluence dans ces mausolées en cette période, des mesures ont été prises pour permettre aux fidèles de s’y recueillir. Selon Serigne Taïba Seck, les heures d’ouverture et de fermeture des mausolées ont été réaménagées. Avec le Magal, ils sont ouverts 24 heures sur 24, alors qu’en dehors de cette période, ils sont fermés au crépuscule et ouverts après la prière de l’aube.

UN HÔPITAL MILITAIRE DE CAMPAGNE INSTALLÉ PAR L’ARMÉE
A l’occasion  de la célébration du Grand Magal de Touba, les armées sénégalaises ont déployés, du jeudi 19 au mardi 24 décembre 2013, d’importants moyens humains et matériels pour assister les populations. Selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), cette mesure entre dans le cadre du concept « Armée-Nation » qui se traduira par le redéploiement d’un hélicoptère, comme l’Elément médicalisé militaire d’intervention rapide (Emmir), qui sera basé à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni.

Un hôpital militaire de campagne étoffé par une équipe de 20 médecins militaires et d’une Unité mobile de boulangerie de campagne (Umbc) feront partie du dispositif. Le texte ajoute que l’hôpital de campagne installera son poste de commandement au « Pinthiou Serigne Souhaïbou Mbacké » et aura trois postes médicaux à la résidence Khadimou Rassoul, à la résidence des hôtes à Darou Marnane et à la résidence de Serigne Mourtada Mbacké.

Pour le volet médical, il est annoncé l’organisation de consultations en médecine générale, en pédiatrie, rhumatologie, chirurgie dentaire, Orl et gastro-entérologie. Il est aussi prévu des séances de soins et des hospitalisations de courte durée. Le document signé par le colonel Abou Thiam, chef de la Dirpa, révèle que le dispositif médical sera complété par un appui en spécialistes à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni, avec 2 pédiatres, 2 anesthésistes, 1ophtamologue, 1 chirurgien et 1 spécialiste Orl. La Dirpa souligne que l’unité mobile de boulangerie de campagne, basée en face de la grande mosquée de Touba offrira quotidiennement 2.688 pains aux pèlerins.

Serigne Mansour Sy CISSE

UN LOT DE MATÉRIEL DE SÉCURITÉ AUX ARTISANS DE L’AUTOMOBILE
Le Regroupement des vrais artisans de l’automobile (Revaas) au Sénégal a reçu mercredi dernier un important lot de matériel de sécurité pour son programme de dépannage gratuit des véhicules en partance pour le Magal de Touba. Cette assistance leur a été apportée par le ministre de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat. C’était au cours d’une cérémonie qui a eu pour cadre le siège de ce département ministériel situé à la Cité Keur Gorgui à Sacré-Cœur. Le don est composé de triangles, de gilets ainsi que du carburant, de l’eau et des tee-shirts pour un montant total de 3 860 000 FCFA.  Aliou Sow, le président du Revaas, a magnifié le geste du ministère de la Formation professionnelle. « Depuis que nous avons commencé les dépannages gratuits lors des grands évènements religieux, seule la direction de l’artisanat nous appuie. Cette assistance va nous permettre de mieux mener nos activités pour accompagner les pèlerins », a dit M. Sow.

Mamadou Talla, le ministre de Formation professionnelle, a salué l’engagement citoyen des membres du Revaas. M. Talla a promis d’accroître son soutien aux mécaniciens. Il a promis de les équiper avec des valises  qui leur permettront de diagnostiquer les pannes de véhicule.

B. DIONE

Mendicité Touba 2014L’AUMÔNE FAIT LE BONHEUR DES NÉCESSITEUX
Le grand Magal de Touba constitue une opportunité pour de nombreuses personnes. Les mendiants, une couche vulnérable, effectuent eux-aussi le déplacement. Ils sont issus d’horizons divers et réussissent à se remplir les poches grâce au aumônes des talibés.

Le grand Magal de Touba ne se résume pas seulement aux actes de dévotion et de recueillement, entre autres. A côté de ces pratiques cultuelles, on retrouve d’autres contours comme la mendicité qui rythme cet évènement religieux d’une dimension exceptionnelle, notamment aux alentours de la grande mosquée et devant les domiciles des guides religieux.  Elle est pratiquée par des pèlerins venus d’horizons divers. Ils prennent, très tôt le matin, d’assaut ces endroits à la rencontre des bienfaiteurs. Le grand Magal constitue donc pour ces mendiants une opportunité à ne pas rater. C’est pour cette raison qu’ils n’hésitent pas à rallier Touba par tous les moyens et bien avant la célébration de l’anniversaire marquant le départ d’exil de Khadim Rassoul. Dans ce lot, on retrouve des personnes handicapées, qui, à bord de leurs chaises roulantes ou à l’aide de leurs béquilles, sillonnent les alentours de la grande mosquée et environs. Hier, c’était le dernier vendredi avant le grand Magal. Ils étaient nombreux dans ces différents endroits.

Business autour de la mendicité
La dame Penda Sow, âgée de 80 ans, a commencé à assister au grand Magal  dès le bas âge. Au fil du temps, elle a fini par mendier durant le Magal à cause des difficultés familiales. « J’ai accouché de jumeaux à trois reprises. Du fait de ma situation difficile, j’ai fini par mendier pour subvenir aux besoins de ma famille », souligne-t-elle. Cette habitante de Yarakh décortique la façon de faire de ses « pairs » pour s’en sortir. « D’aucuns apportent une somme de 100.000 francs Cfa en pièces de monnaie. Ils font la monnaie aux pèlerins qui en désirent moyennant une contrepartie financière », indique-t-elle. A titre d’exemple, la vieille dame révèle que certains mendiants font la monnaie de 5.000 francs Cfa contre 500 francs Cfa ». Il y a tout un business autour de la mendicité à Touba lors du Magal. Par contre, dit-elle, d’autres n’exigent pas une contrepartie financière. « Vous pouvez tomber sur des gens gentils, quand vous leur faites la monnaie, ils vous donnent une récompense en contrepartie », ajoute-t-elle.

M. Sarr, habitant de Lagnare, village situé non loin de Diourbel, fait partie du lot des mendiants qui font de la monnaie. Selon lui, leurs chiffres d’affaires varient en fonction de l’affluence des pèlerins. A l’issue du Magal, ils peuvent faire un chiffre d’affaires qui dépasse les 50.000 francs Cfa. Les deux béquilles entre les mains, Daouda Kébé, originaire de Vélingara, ne rate aucune édition du grand Magal depuis quelques années. Car il y trouve son compte. C’est pour cette raison qu’il n’hésite pas à quitter Vélingara pour rallier la capitale du mouridisme. Pour Amath Cissé, personne handicapée et habitant de Médina Sabakh, le grand Magal constitue une occasion pour les démunis de se tirer d’affaires. « Je suis un nécessiteux et j’ai une famille à nourrir. Je profite des évènements comme le grand Magal ou le Gamou de Tivaoune pour mendier afin de subvenir aux besoins de ma famille. D’ailleurs, c’est un bienfaiteur qui m’a payé le billet Médina Sabakh-Touba », détaille-t-il. D’autres mendiants viennent, quant à eux, de la sous-région, des pays limitrophes du Sénégal comme le Mali, la Guinée, la Guinée-Bissau, etc. Ils ont élu domicile à Dakar ou dans les grandes villes du pays. Mais ils se déplacent à l’occasion du grand Magal ou du Gamou de Tivaouane pour augmenter leurs chiffres d’affaires. Sadio Kaouté, personne handicapée, fait partie du lot. « Je suis Malien. C’est la première fois que je viens au Magal. Les affaires marchent très bien », se réjouit-il, en remerciant ses bienfaiteurs. Le Magal constitue donc une belle opportunité pour beaucoup de personnes pour se tirer d’affaires. A ce titre, les mendiants n’hésitent pas à quitter leurs lieux habituels pour rallier la capitale du mouridisme à la quête de pitance.

De nos envoyés spéciaux M. NDONG, S. D. SY, M. DIEYE

 

source:http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=34601:119eme-edition-du-magal-touba-celebre-le-depart-en-exil-de-cheikh-ahmadou-bamba&catid=78:a-la-une&Itemid=255

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