Clôture du grand Magal: Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké appelle à un dialogue entre pouvoir et opposition
Écrit par SENETOILE NEWSLes hommes politiques ont été particulièrement interpellés, hier, par le khalife général des mourides, à ouvrir des négociations dans l’intérêt du pays. Pour Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, c’est une condition pour que la miséricorde divine se déverse sur le pays. Au-delà des politiques, les familles religieuses, les travailleurs, les dirigeants ainsi que les jeunes, sont tous invités à œuvrer dans la droiture.
Le magal de Touba 2013 s’est achevé, hier, par la cérémonie officielle qui a réuni le khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, la famille de Cheikh Ahmadou Bamba ainsi que les représentants du chef de l’Etat Macky Sall, sous la conduite du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo.
A cet effet, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké a délivré plusieurs recommandations à la communauté. En particulier, à la classe politique, opposition comme pouvoir. Au membre du gouvernement, il a rappelé la mission qui est la leur, faisant partie de « l’une des plus nobles missions que Allah a confié à l’Homme sur terre ». Selon le khalife, « quiconque s’engage pour la société avec une intention pure et saine », sera en retour récompensé. Il les a invitées à faire preuve d’abnégation au service du peuple.
Le khalife appelle le pouvoir et l’opposition à s’asseoir autour d’une table et à échanger pour « l’intérêt actuel et futur du pays ». « Je vous y invite tous. Je vous prie aussi d’éviter les mauvaises paroles et trivialités (…) d’être tolérants et exhorte au travail », a souligné le marabout. Pour lui, c’est la condition pour que la miséricorde se déverse sur tout le monde. Outre la classe politique, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké a invité les travailleurs à toujours utiliser « la voie pacifique » en cas de problème à la place de la confrontation. En même temps, le marabout invite les patrons et les dirigeants à s’acquitter de leurs devoirs vis-à-vis de leurs administrés.
« Unissez-vous et cultivez l’entraide »
Dans son message, le guide religieux n’oublie pas les jeunes qu’il exhorte à « suivre la voie des saints ». Au-delà des jeunes, cette voie de l’exemplarité doit être suivie, selon le marabout, par « l’ensemble des disciples ». « Où que vous soyez, unissez-vous davantage, cultivez l’entraide et la mansuétude ».
A ses « frères chefs religieux », Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké a lancé un message spécial à raffermir les relations afin de mieux conserver l’héritage que leur ont laissé leurs ancêtres pieux. Cela peut ne se faire qu’en perpétuant « leurs enseignements, leur parfaite compréhension de la religion, mais aussi grâce aux méthodes éducatives qu’ils mettaient en œuvre pour inculquer aux jeunes le culte du travail, de l’adoration et de la droiture ». Pour le khalife général des mourides, c’est par cette voie seulement qu’ils éviteront, à la jeunesse, de « sombrer dans le chaos fratricide » qui, selon lui, déstabilise, aujourd’hui, beaucoup de pays musulmans. D’ailleurs, le khalife invite tous les musulmans du monde à œuvrer davantage pour l’unité et la fraternité et d’éviter les disputes et les tracasseries. Il invite les pays développés, à « porter assistance » aux pays en développement et de ne pas semer la discorde. Après ces différentes recommandations adressées à tous les segments de la société, le khalife a prié pour l’ensemble de la communauté musulmane ainsi que pour les différentes délégations qui sont venues à Touba pour le magal.
De nos envoyés spéciaux Maguette NDONG, Souleymane Diam SY,Mamadou Dieye (textes) et Assane SOW (photos)
LA COMMUNAUTÉ MOURIDE APPELÉE À RESPECTER LE DROIT D’AÎNESSE
Un appel particulier a été fait par le khalife, hier, adressé aux chefs religieux de la communauté mouride. Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké les a invités à préserver le legs de leurs prédécesseurs en se conformant « au droit d’aînesse et au respect mutuel ».
A cet effet, le guide religieux a invité tous les membres de chaque famille à se soumettre à la volonté divine en suivant leur aîné sans jamais les devancer. « Celui qui désire être obéi et respecté par ceux qui sont sous ses ordres, doit en faire de même pour ses autorités supérieures. Il doit épargner à autrui tout ce dont il ne voudrait pas être la victime », a indiqué le khalife.
Serigne Cheikh Sidy Moukhtar a mis en garde tous ceux qui transgressent les interdits dans la ville sainte de Touba, à avoir une autre conduite. A ce propos, il signale qu’il est parfaitement « au courant » de leurs agissements. « Je condamne ces profanations avec la même rigueur que mes prédécesseurs. Je réitère les prescriptions de Cheikhoul Khadim et exhorte les forces de l’ordre à traquer et punir quiconque les enfreint », a souligné le khalife général des mourides. Comme ses prédécesseurs, Serigne Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké est sur le même pied de guerre pour que ces interdits soient bannis à jamais dans la cité de Bamba. Parmi ces interdits, on peut citer la cigarette, le tabac, l’alcool (et toute substance enivrante), la musique, les tam-tams, les loteries et les jeux de hasard.
REALISATION DES GRANDS TRAVAUX DU KHALIFE: 1.140 FRANCS CFA DEMANDÉ À CHAQUE DISCIPLE
Au nom du khalife général des Mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a invité, au cours de la cérémonie officielle, chaque talibé mouride à s’acquitter d’une contribution financière de 1.140 francs Cfa pour la construction et l’achèvement des différents travaux entamés par le guide de Touba.
Il s’agit, entre autres, de la construction des deux minarets, de la résidence de Serigne Touba, de la mosquée de Massalikoul Djinane de Dakar. « Ce sont des œuvres concrètes. Ces travaux attestent que la seule préoccupation du khalife général, c’est d’œuvrer pour le fondateur du mouridisme », a-t-il fait savoir. S’adressant aux talibés, il a rappelé que le travail constitue l’une des sources d’élévation et est une forme de spiritualité. « Cela fait partie des préoccupations du guide de Touba », a ajouté le frère du khalife général des Mourides, invitant ainsi à matérialiser la consigne donnée. « Nous demandons cette somme, mais nous savons que votre contribution ira au-delà de nos attentes », a-t-il indiqué. A ce titre, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a demandé aux talibés de « faire tout leur possible pour que cette consigne soit respectée et appliquée ». S’adressant au khalife général, il lui a réitéré tout le soutien et toute la confiance de la famille de Khadim Rassoul. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké lui a fait savoir que ses frères sont en train de respecter ses consignes qui visent à porter haut le flambeau de l’Islam. « Notre seule préoccupation est de perpétuer l’œuvrer de Khadim Rassoul, soyez-en rassuré. Notre souci, c’est de vous soutenir et de vous accompagner dans votre mission », a-t-il insisté.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO, MINISTRE DE L’INTERIEUR: « TOUS LES CHANTIERS ENTAMÉS À TOUBA SERONT ACHEVÉS ET D’AUTRES VONT DÉMARRER »
Le ministre de l’Intérieur a réitéré à Touba les engagements du président de la République pour la ville sainte. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, tous les chantiers entamés seront achevés et d’autres vont démarrer.
Le ministre de l’Intérieur, qui conduisait la délégation gouvernementale à la cérémonie officielle de la 119e édition du Grand Magal, a réitéré, hier, l’engagement du chef de l’Etat à achever les différents chantiers entamés dans la ville de Touba et d’en ouvrir d’autres. Il a aussi rappelé la volonté de Macky Sall qui est de satisfaire les préoccupations des populations. Abdoulaye Daouda Diallo s’est aussi félicité de l’appel au dialogue et à l’union du khalife général des Mourides qui s’est matérialisé par la présence, au Grand Magal, de toutes les communautés religieuses du pays et la classe politique. Devant Serigne Cheikh Maty Lèye, le ministre a indiqué que le président de la République tend la main à tous ceux qui se soucient au développement du Sénégal.
Sur la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme, Abdoulaye Daouda Diallo a affirmé qu’elle n’appartient plus exclusivement aux Sénégalais. « Le Grand Magal n’est pas seulement un moment pour le Sénégal ou l’Afrique, mais c’est une journée dédiée à toute la communauté humaine ». « Khadim Rassoul n’a pas fait de distinction dans son appel », a-t-il poursuivi, indiquant que « la manière dont on commémore la journée reflète aussi son intérêt ». Au cours des forums, beaucoup de conférenciers ont rappelé les enseignements de Serigne Touba relatifs notamment à la pratique religieuse, au travail et aux actes de bienfaisance.
Appel à l’unité et au dialogue
Pour cette édition du Magal, les thèmes du forum ont porté sur l’œuvre et les enseignements de Serigne Touba pour régler certaines crises sociales dans l’intérêt du pays, l’acte III de la décentralisation, les difficultés dans le système éducatif sénégalais, etc. « Ce sont des thèmes importants qui intéressent et préoccupent notre pays, notamment les plus hautes autorités au premier chef », a commenté Abdoulaye Daouda Diallo. A l’en croire, c’est l’intérêt du Grand Magal qui a poussé le président de la République à en faire une journée chômée et payée.
Le ministre de l’Intérieur a, par ailleurs, salué la position du khalife général des Mourides sur les défis qui interpellent le Sénégal ainsi que son appel au dialogue et à l’unité. « Nous l’avons perçu, et nous en réjouissons », a-t-il poursuivi. Outre Abdoulaye Daouda Diallo, la délégation gouvernementale était composée des ministres Mor Ngom, Anta Sarr, Aly Ngouille Ndiaye, Pape Diouf, Oumar Youm, Khadim Diop, Youssou Ndour, Amsatou Sow Sidibé, Arona Diouf, et de plusieurs députés. A l’issue de la cérémonie, Serigne Cheikh Maty Lèye a prié pour un Sénégal de paix, de stabilité, de prospérité et de concorde.
MOUSTAPHA CISSE LO, VICE-PRESIDENT A L’ASSEMBLEE NATIONALE: « LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SERA CONSCIENT DE CET APPEL »
« Le khalife général appelle à la cohésion et à l’unité nationale pour le développement du Sénégal. Nous sommes très satisfaits de ce Magal sur le plan de la communication et de l’organisation et nous félicitons le khalife général, son porte-parole et Serigne Mountakha des messages qu’ils ont délivrés. Nous devons nous évertuer à travailler dans ce sens. Le président de la République sera conscient de cet appel. Lui-même avait entrepris un certain nombre d’actions pour lancer un appel fort à l’unité et autour de l’essentiel pour un Sénégal nouveau, un Sénégal développé ».
MODOU DIAGNE FADA, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE LIBERAL: « NOUS SOMMES POUR UN DIALOGUE FRANC, SINCÈRE ET INCLUSIF »
« Le Pds a toujours été un parti de dialogue. Dans l’opposition pour la première fois, il avait déclaré qu’il n’allait pas gouverner seul une fois au pouvoir. Mais le Pds n’est pas le maître du jeu, même s’il est le principal parti du Sénégal. C’est le chef de l’Etat qui est le maître du jeu pour ce qui concerne le dialogue politique. Nous sommes pour un dialogue franc, sincère, inclusif et qui va discuter de l’ensemble des problèmes auxquels le pays est confronté, notamment la concorde nationale, la crise casamançaise, l’emploi des jeunes, les inondations, la crise de l’école, en somme une discussion autour de l’ensemble des secteurs qui déterminent la vie économique et sociale ».
ABDOULAYE MAKHTAR DIOP, GRAND SERIGNE DE DAKAR ET CHEF DE PARTI: « LES HOMMES POLITIQUES DOIVENT ÉCOUTER CE GENRE DE DISCOURS »
« Au-delà de la classe politique, ce dialogue s’adresse à toutes les couches sociales du Sénégal. La méthode est importante dans l’expression des revendications et de la sollicitation des partenaires pour la résolution des problèmes. Parce que quand Serigne Bass Abdou Khadre dit qu’il y a des méthodes autres que la violence pour porter ces revendications et appeler à des solutions, on est dans un discours citoyen. Cela s’adresse aux organisations syndicales et patronales. Le discours qui s’adresse à la classe politique transcende le pays, parce que Serigne Bass, relayant le message du khalife, en appelait aux diplomates pour que chacun dans son pays essaie de rappeler à des relations de bon voisinage. Ceci est plus valable en Afrique où nous avons beaucoup de problèmes liés aux populations. Parce que généralement les conflits des Etats naissent des conflits entre les populations riveraines. Je pense que les hommes politiques, les citoyens doivent écouter ce genre de discours ».
MADICKE NIANG, MEMBRE DU PDS: « LE PDS NE REJETTERA JAMAIS UNE MAIN TENDUE »
« Je dis ma fierté et remercier Allah. A travers ces discours que nous avons entendu ce matin, nous voyons que Serigne Touba a répondu à toutes les interpellations. D’abord en nous plaçant sur le chemin de la fraternité, mais également sur le chemin du travail pour arriver à obtenir les grâces d’Allah. Par rapport au dialogue politique, le Pds ne rejettera jamais une main tendue. Je ne suis pas le Pds, mais je le dis en tenant compte des enseignements du président Abdoulaye Wade. Il a été dans l’opposition pendant 26 ans, mais dès qu’il est arrivé au pouvoir, il a pardonné à tous ses détracteurs. D’ailleurs, personne n’a subi autant de privations, autant d’épreuves et autant d’agressions que Serigne Touba, pourtant il a pardonné. Pourquoi nous au Sénégal, nous ne pratiquons pas les vertus de l’Islam et les vertus de Serigne Touba, savoir tendre la main et savoir pardonner ».
AÏDA MBODJ, PDS: « AU PRÉSIDENT DE CRÉER LES CONDITIONS DU DIALOGUE »
« Le Parti démocratique sénégalais (Pds) est dans les dispositions de respecter l’appel au dialogue du khalife général des Mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké.
Mais cela relève exclusivement de la compétence et de la responsabilité du président de la République qui doit créer des passerelles de dialogue sur des questions qui interpellent notre pays. Le président de la République doit créer les conditions de ce dialogue. Il doit créer des mécanismes pour mettre en place des passerelles de concertation et de dialogue pour des échanges fructueux sur tout ce qui touche aux questions de la République, de la Nation.
ALIOUNE BADARA CISSE, APR: « LE DIALOGUE NE DEVRAIT JAMAIS S’ESTOMPER »
« C’est un dialogue qui ne devrait jamais s’estomper. Le khalife a bien fait et il le fait de manière récurrente ces dernières années, l’appel à la concertation et à la conciliation, autant pour ce qui concerne le landerneau politique que pour le milieu du travail. Je pense que le message a été bien entendu par le ministre de l’Intérieur et qu’il rendra compte. Je pense que ce dialogue existe mais il est quelque peu biaisé. Il va donc falloir tenir compte des observations de l’opposition par rapport aux formes de communication précédemment utilisées, les corriger et faire en sorte que ce dialogue soit sincère, ouvert, transparent et qu’il ne soit mené qu’aux fins de mener le Sénégal le plus loin possible ».
KHADIM DIOP, MINISTRE: « LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EST UN HOMME DE DIALOGUE »
«Le président de la République a déjà appelé au dialogue. Cette forte recommandation du khalife général des Mourides le renforce dans ce qu’il avait dans l’esprit et dans ses positions. Le chef de l’Etat est un homme de dialogue. Il va mener ce dialogue avec l’opposition qui veut bien dialoguer. La déclaration du khalife général s’inscrit dans celles qu’il a l’habitude de faire depuis qu’il est devenu le khalife de Cheikh Ahmadou Bamba. Il s’agit d’appeler les populations au rassemblement, à la concorde, à l’unité. C’est cette unité qui permet de développer le pays et à l’islam de s’épanouir.
SERIGNE ABDOUL AHAD GAÏNDÉ FATMA, COMMISSION COMMUNICATION: « DANS L’ENSEMBLE LES ENGAGEMENTS DE L’ETAT ONT ÉTÉ RESPECTÉS »
Le comité d’organisation a tiré un bilan satisfaisant et salué les efforts de l’Etat pour un bon déroulement de l’évènement. Il a par ailleurs relevé quelques manquements dans l’organisation, surtout dans l’approvisionnement en eau de certains quartiers de Touba.
Le comité d’organisation du grand Magal de Touba a tiré un bilan globalement satisfaisant de l’évènement religieux. Le président de la Commission communication et culture du grand Magal, Serigne Abdou Ahad Gaïndé Fatma Mbacké, l’a fait savoir hier, au cours d’un point de presse tenu juste après la cérémonie de clôture du Magal. De la conférence de New York à la cérémonie officielle, a-t-il relevé, « toutes les activités ont pu être déroulées pour le rayonnement de la communauté mouride, la vulgarisation de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba et pour permettre aux fidèles de tirer grandement profit des enseignements du Cheikh». Les autres commissions, à savoir l’assainissement, la restauration, l’hébergement, l’hydraulique, entre autres, ont, elles-aussi, joué leur partition pour que le grand Magal puisse se dérouler dans des meilleures conditions. Le président de la Commission communication et culture du grand Magal a aussi salué les efforts consentis par l’Etat pour un bon déroulement du Magal. « L’Etat a déployé énormément de moyens pour permettre aux talibés de passer un bon Magal. Dans l’ensemble, les engagements de l’Etat ont été respectés », a-t-il déclaré. Seulement, a-t-il fait remarquer, « il y a quelques manquements dans l’approvisionnement en eau de quelques quartiers, les fidèles en ont quelque peu souffert ». Il a expliqué que cette situation par le fait qu’il y a eu cette année une affluence exceptionnelle à Touba qui a surpris tout le monde et que les dispositions prises se sont avérées insuffisantes d’une part, et d’autre part par la problématique des infrastructures hydrauliques de Touba.
« Le réseau est vétuste et il y a beaucoup de pertes. Je pense que les ouvrages hydrauliques à Touba ne sont pas suffisants. Quand il y a 4 à 5 millions de personnes à Touba, il est certain que l’eau ne coulera pas à Touba. Si l’on n’y prend garde, l’année prochaine, on sera confronté aux mêmes problèmes. C’est la capacité qu’il faudrait augmenter pour surmonter ces difficultés », a-t-il plaidé.
LA SENELEC TIRE UN BILAN SATISFAISANT
Le chef de la délégation régionale Centre-Ouest de la Senelec, Balla Diack, a dit toute sa satisfaction pour avoir réussi une bonne distribution de l’électricité durant le Magal.
M. Diack a tenu à expliquer les dispositions prises par la Senelec pour assurer une surveillance du réseau afin d’éviter que le siège de sa structure ne soit assailli, cette année, par les populations. En effet, a-t-il précisé, 128 branchements ont été faites et 2832 nouveaux abonnements ont été satisfaits dès le lendemain de leur demande.
Aussi, a avancé le chef de la délégation régionale Centre-Ouest de la Senelec, une équipe de 160 agents a été mobilisée. Ces dispositions font suite aux travaux d’entretien du réseau interne de Touba avec les changements de poteaux défectueux. En relation avec la communauté rurale, la Senelec a procédé à l’entretien de l’éclairage public et de son extension à certains endroits. Parallèlement, la Senelec a mis en place 3 groupes de secours, deux de 800 kva aux postes de Touba et un autre de 20 kva au domicile du khalife général, pour parer à toute éventualité. Car, selon Balla Diack, « le risque zéro n’existe pas ». Ces travaux ont permis à une bonne partie de la population de disposer d’un service de qualité, surtout dans les zones de Madyana, Darou Khoudoss, Ndiayène…, qui ont passé un Magal sans problème d’électricité.
APRES LE GRAND MAGAL
CHACUN CHERCHE LE CHEMIN DU RETOUR
Les rideaux sont tombés sur la 119ème édition du grand Magal, célébrée avant hier. Les rues de la cité religieuse qui étaient remplies de monde ces derniers jours se vident petit à petit. C’est le chemin du retour pour la plupart des pèlerins.
Sacs en bandoulière remplis de bagages ou de cadeaux à distribuer à la famille, chacun cherche à rallier sa localité. D’ailleurs, un aller-retour incessant de bus, minicars et autres taxis est noté. Jeune étudiant d’un grand centre de formation professionnelle à Dakar, Souleymane rappelle la réalité après les actes de dévotion. « Le ministre de la Fonction publique a dit que le lundi n’est pas férié. Le Magal est fini. Alors, nous sommes obligés de retourner aux études ». Les quartiers périphériques de la ville sont les premiers à se vider. Pour Aïssatou Diop, qui avait séjourné au domicile d’une amie, « l’hospitalité est grande, mais les conditions d’hygiène font défaut. Avoir de l’eau pour se désaltérer est conditionné par l’arrivée hypothétique d’un camion-citerne. Heureusement, je rentre. Les autorités doivent résoudre cette situation », ajoute-t-elle en tirant son sac de voyage.
Dans ce mouvement de retour, certains disciples font le pied de grue aux alentours de la mosquée et de la gare routière, attendant le bus qui doit les ramener. Ils sont des milliers dans la situation d’Abdou Karim, un ressortissant koldois qui ne demande qu’à retourner dans son fief. Ici, des groupes de disciples, valises et sacs de voyage en main, tentent désespérément de trouver un véhicule pour retourner à Dakar. Le même scenario est constaté à hauteur de plusieurs carrefours de la ville. Cependant, le phénomène est encore plus prononcé à la gare routière et à la gare ferroviaire de « Gare Bou Mack ».
TOUBA ENVAHIE PAR LES ORDURES
La grande consommation d’aliments et l’utilisation de matériels hétéroclites a eu comme conséquences l’amoncellement d’ordures aux quatre coins de la ville. Touba brillait de propreté avant le Magal, grâce aux investissements humains des disciples, surtout de la communauté Baye Fall appuyée par la communauté rurale. Les déchets jonchent les rues et certains terrains vagues. Dans tous les quartiers, des trous ont été creusés pour ensevelir les restes d’aliments et les ordures. En attendant la deuxième phase d’assainissement de la ville, effectuée par la Commission ayant en charge ce secteur, la saleté est partout présente dans les rues de la cité religieuse.
LES COMMERÇANTS SE FROTTENT LES MAINS
Arrivé à Touba deux semaines avant le Magal avec sa cargaison de matelas, Alioune Ndiaye à le sourire aux lèvres. Ce commerçant venu de Dakar avait empilé sa marchandise derrière la maison de Serigne Abdoul Ahad, à quelques encablures de la grande mosquée. Habitué des lieux, il confie : « Je ne me plains pas. J’ai fait une bonne affaire. Il ne me reste que 10 % de marchandise que j’espère écouler avant le Gamou ». Quant à Fatou Samb, elle a fait son affaire dans la friperie. « Grâce au froid, j’ai pu vendre tous mes pullovers. Cela m’a fait un bénéfice considérable. J’ai eu le ballot a 75.000 FCfa et j’ai gagné 25.000 FCfa », confie-t-elle.
Les vendeurs de denrée alimentaire peuvent aussi abonder dans le même sens, tellement la consommation était grande en cette période de Magal.
De nos envoyés spéciaux Maguette NDONG, Souleymane Diam SY,Mamadou Dieye (textes) et Assane SOW (photos)
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