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dimanche, 29 novembre -0001 23:43

LOCALES 2014, RECONFIGURATION politique, REFORME TERRITORIALE Ces urgences qui mettent Macky…au défi

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Après presque deux années civiles de gestion du pouvoir ( mars 2012 -décembre 2013), Macky Sall s’achemine lentement mais sûrement vers une année 2014 que beaucoup d’observateurs politiques qualifient de charnière dans son mandat présidentiel. Pour diverses raisons liées notamment au contexte électoral comme à la nécessaire reconfiguration d’un champ politique dans lequel le maître du jeu n’est pas totalement souverain, à la réorganisation envisagée de l’espace territorial comme au respect de ses engagements politiques (réforme des institutions, réduction du mandat présidentiel), l’année 2014 semble se présenter comme celle de tous les défis pour le quatrième Président du Sénégal. Un chef d’Etat « pressé » par ailleurs de promouvoir un dialogue politique inclusif pour unifier les forces vives du pays et baliser la voie de l’émergence.

 

A la différence d’une année 2013 sans contrainte électorale, ayant largement donné au Président Macky Sall la latitude de déplacer librement ses pions, autant dans l’ordonnancement de l’attelage gouvernemental (substitution en septembre dernier  d’Aminata Touré à Abdou Mbaye comme Premier ministre du Sénégal pour « accélérer la cadence », selon la formule consacrée) que dans le vote à l’Assemblée nationale des textes de lois destinées à baliser la voie du Yoonu Yokkuté (Code général des collectivités locales, report des Locales du 16 mars prochain), l’année 2014 risque d’être celle de tous les défis pour le chef de l’Etat et, incidemment, une année charnière dans sa présidence.

Après plus de vingt mois d’exercice du pouvoir, Macky Sall entame en effet une nouvelle année qui va non seulement consacrer le mi-parcours de son mandat (s’il respecte l’engagement de ramener celui-ci de 07 à 05 ans), mais encore être celle de l’organisation des premières élections locales sous son régime.
 
Programmées pour le 29 juin prochain, ces joutes s’avèrent chargées d’enjeux de taille et porteuses d’un contexte préélectoral lourd. Et cela, pour diverses raisons liées à la recomposition du champ politique qui se profile à l’horizon et au chamboulement de la gestion des collectivités locales consécutive à la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation.
Véritable test pour la conquête du pouvoir local et sorte de « primaires » avant la présidentielle de 2017, les élections de la mi-année ne donnent à Macky Sall et à son parti nulle garantie pour se croire déjà en territoire conquis.
 
Même si certains inconditionnels de l’Apr (parti au pouvoir) affirment mordicus, en raison d’un prétendu bonus électoral que leur aurait octroyé l’exercice du pouvoir exécutif, la suprématie de leur formation politique sur les départements et autres collectivités locales, la réalité de terrain est que ceux-ci sont pour la plupart aux mains du Pds, du Ps et de l’Afp depuis les dernières locales de 2009.
 
Qui plus est, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui a porté la candidature de Macky Sall au second tour de la présidentielle, n’ayant jamais été un bloc monolithique (sauf pour renverser Me Wade), les stratégies électorales retenues par les uns et les autres pourraient déboucher sur un véritable camouflet pour le président de l’Apr et ses partisans.
 
Même si Macky Sall s’est efforcé de clamer, urbi et orbi, sa disposition à préserver pour les Locales la dynamique Bennoo et surtout à aller en coalition partout, dans les collectivités locales, sauf là où il n’y aurait pas de consensus entre acteurs. Seulement, avec les césures progressives pour ne pas dire les fractures qui touchent au quotidien les relations entre le parti au pouvoir et ses alliés (dont beaucoup sont sur le point de lâcher les amarres, à l’instar de Rewmi d’Idrissa Seck), pas mal d’observateurs présagent un été électoral loin d’être de tout repos pour Macky Sall et l’Apr.
 
DANGER PREELECTORAL
 
Face à un tel contexte qui n’est en rien gage de parachèvement de la victoire du locataire du palais  aux Locales (après la présidentielle de mars 2012 et les législatives de la même année), le grand danger préélectoral qui guette le président de l’Apr  risque d’être la réactivation de la transhumance pour massifier son parti et booster sa base électorale. Les enjeux politiques portés par les Locales de juin 2014 sont en effet tels que la tentation se précise de plus en plus de puiser dans le vivier du parti d’origine de Macky, le Pds défait lors des joutes de 2012, de phagocyter  certaines formations «télécentres», voire de débaucher par pans entiers de militants et de responsables chez certains de ses anciens alliés. Le cas des ministres Pape Diouf et Oumar Guèye de Rewmi est assez significatif. A ce niveau d’ailleurs, il est à noter que l’appel à la constitution d’un vaste rassemblement politique autour du programme Yoonu Yokkuté, à l’opposé de la coalition électoraliste Bennoo Bokk Yaakaar, draine déjà vers Macky Sall, à lui tout seul, pas mal d’anciens pontes du parti de Me Wade. Des leaders qui étaient à la tête de mouvements périphériques et qui attendaient patiemment leur heure pour se fondre dans le nouveau parti au pouvoir.   

Quoiqu’en total déphasage avec cette sacro-sainte « rupture » prônée dans la nouvelle pratique politique, le locataire du Palais qui est encore loin d’être le suzerain du jeu politique, notent certains observateurs, s’efforce d’amorcer subrepticement une recomposition du champ politique bien avant même la nécessaire reconfiguration consécutive aux prochaines élections locales. Le seul hic à ce niveau, relèvent-ils toutefois, est que cette brèche ouverte, avec le recours à la cinquième colonne libérale, ait pour résultante d’oblitérer les enjeux fondamentaux de développement du pays (école, économie, emploi…), le temps de placer les collectivités locales sous la mainmise « apériste ».
 
L’ACTE III DE LA …DISCORDE
 
But not least, les élections locales s’avèrent tributaires d’enjeux institutionnels qui mettent également au défi Macky Sall. La réforme de l’aménagement du territoire préconisée par le chef de l’Etat pour faciliter la visibilité du « Yoonu Yokkuté » a été une pilule difficile à avaler non seulement par l’opposition politique, mais également par certains alliés de la mouvance présidentielle.

L’adoption au forceps, par l’Assemblée nationale, du Code général des collectivités locales qui supprime carrément la région comme entité administrative serait une sorte de goutte d’eau qui risque de faire déborder le vase. Surtout chez les alliés de Macky Sall qui avaient conquis haut la main, en 2009, la gestion des conseils régionaux au détriment du pouvoir libéral. Quoique l’Acte III de la décentralisation ait été perçue au sein de la coalition présidentielle comme une nécessité, son adoption sans consensus est en effet en passe de générer par mal de frustrations du côté des alliés de Macky Sall au second tour de la présidentielle de 2012.
 
Dernière formation en date à fustiger la procédure de son adoption : la Ligue démocratique de Mamadou Ndoye et du Pr Abdoulaye Bathily qui a ouvertement déploré le vote par l’Assemblée nationale de la loi en question, sans concertation « ni dans la coalition ni entre les acteurs du jeu politique » avant de sommer le chef de l’Etat de surseoir à sa promulgation.  Pis, certains alliés de Macky sont même allés jusqu’à relever des motivations politiciennes dans la décision de supprimer les communes d’arrondissement afin d’affaiblir certains maires de grandes villes, à l’instar de Khalifa Sall, le premier magistrat socialiste de Dakar. Macky Sall saura-t-il faire preuve d’assez de finesse politique pour désamorcer la bombe avec ses alliés, lors des échéances de juin ? Surtout quand on sait que pas mal de responsables « apéristes » sont en train de travailler en profondeur les populations pour   déboulonner des mairies certains alliés de première main du chef de l’Etat (comme le ministre de la Communication Cheikh Bamba Dièye marqué à la culotte par Mansour Faye à Saint-Louis).
 
LISTES INDEPENDANTES : MACKY DOUBLE JEU !
 
Que dire enfin des candidatures indépendantes aux élections locales qui pourraient représenter un véritable bond en avant de la démocratie participative pour le Sénégal ! A ce niveau, Macky Sall aurait semble-t-il, raté le coche. Et pour cause, par la voix de son ministre de l’Aménagement du territoire, Oumar Youm, qui se prononçait devant l’Assemblée nationale, lors du vote du budget de son département, un trait a été tiré sur la disposition du pouvoir en place à autoriser les listes indépendantes aux élections locales. La raison invoquée alors par le ministre était que le budget des élections de juin ayant été bouclé, les candidatures indépendantes pouvaient impacter sérieusement sur le coût global de ces joutes. Comme si une loi de finance rectificative ne pouvait pas redresser la barre et permettre de booster davantage la démocratie locale !
Malheureusement, il semble que le maître du jeu qui proclamait partout son souci constant de renforcer la démocratie participative a délibérément choisi de clore en catimini le dossier et de jeter aux oubliettes les listes indépendantes. Ce qui risque d’indisposer fortement les tenants de ces listes qui avaient même pris langue avec le chef de l’Exécutif, au palais de la République, avant de recevoir son engagement à prêter une oreille attentive à leurs candidatures.

source: http://www.sudonline.sn/ces-urgences-qui-mettent-mackyau-defi_a_16929.html

 

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