Rencontre du chef de l'Etat avec les intéllectuels et acteurs culturels : Le Musée dynamique sera réaffecté au monde de la culture
Écrit par SENETOILE NEWS
Le chef de l’Etat a rencontré, samedi, au palais de la République, un aréopage d’intellectuels composé d’universitaires, d’écrivains, d’architectes, de poètes, de cinéastes et d’observateurs de la scène politique. Macky Sall les a encouragés à perpétuer la tradition d’excellence intellectuelle et culturelle du Sénégal et a promis de restituer le Musée dynamique au monde de la culture
C’est le monde de la création intellectuelle et artistique dans toute sa diversité qui a rencontré, samedi, dans la salle des Banquets du Palais présidentiel, le chef de l’Etat Macky Sall. Ce cadre d’échanges a permis à ces universitaires, écrivains, architectes, poètes, cinéastes, observateurs de la scène politique, artistes, etc., de discuter avec le président de la République sur de nombreuses questions d’actualité et sur le rôle que les intellectuels doivent jouer dans la consolidation de l’idéale républicaine.
Premier protecteur des Arts et des Lettres, le président de la République Macky Sall a confié qu’il veut perpétuer la tradition d’excellence du Sénégal qui dispose déjà d’une richesse intellectuelle et culturelle mondialement reconnue. C’est pourquoi, a-t-il annoncé, une fois la construction du futur siège de la Cour Suprême et du Conseil constitutionnel terminée, il va redonner les locaux du musée dynamique au monde de la culture. De même, il a indiqué qu’un espace sera trouvé pour la construction du musée des arts contemporains. L’objectif visé par Macky Sall à travers ces actions, c’est d’encourager fortement le débat d’idées. A cet effet, il a suggéré la création de lieux de rencontre, de groupes pluridisciplinaires pour animer l’espace public, d’un club transpartisan qui serait un lieu de rencontre de haut niveau pour perpétuer les traditions intellectuelles de ce pays.
A ce propos, Macky Sall a délivré un message solennel et sans langue de bois en invitant ses hôtes à jouer pleinement leur partition dans la quête de cet idéal. « Rien n’est possible sans le respect de la République et de ses institutions, de la démocratie et de ses principes. Rien n’est possible sans un minimum de consensus. Il y va de la responsabilité et de la liberté de tous. Je vous encourage à continuer d’instruire sans relâche le procès de notre propre société afin d’exorciser nos démons, nos maladies, nos maladresses, nos lâchetés et nos turpitudes avérées », a martelé le chef de l’Etat. Avant d’ajouter : « Nos courages d’aujourd’hui feront nos forces de demain ».
Radios et télévision éducatives
En effet, selon lui, l’intellectuel est celui qui travaille à « rendre intelligibles nos réalités souvent opaques, à instaurer un débat fécond et heuristique, à tirer la sonnette d’alarme en cas de périls majeurs ». Fort de cela, il a assuré qu’il ne ménagera aucun effort pour les accompagner dans la quête de rationalité, de renouveau des idées et d’affirmation de l’idéal intellectuel et esthétique. « Pour construire ensemble un Sénégal émergent, libre et prospère dans une Afrique unie, je n’ai pas peur des défis, car je pense, avec Hölderlin, que là où croît le danger, gît aussi ce qui sauve », a soutenu Macky Sall.
Les intellectuels et les acteurs culturels ont salué ces décisions du chef de l’Etat et magnifié le cadre d’expression qu’il leur a offert afin d’aborder avec lui certaines problématiques. L’architecte Nicolas Cissé a qualifié le discours de Macky Sall de « régalien, de vérité, de raffiné ». Mais, au-delà de ce discours qui interpelle les intellectuels, M. Cissé a insisté sur la nécessité de valoriser les métiers manuels. « A force de se focaliser sur l’université, sur les choses savantes, on a oublié les mains. Aujourd’hui on ne sait plus faire une table, une chaise, du carrelage, on ne sait plus rien faire. Il est temps de remettre les métiers manuels au goût du jour, de les promouvoir. Nous devons porter nos propres étoffes, nous devons porter nos propres chaussures, le cinéma doit marcher, l’architecture également », a-t-il soutenu. De son côté, l’ancien recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, a plaidé pour un rapprochement plus marqué entre le gouvernement et le monde universitaire. « Il n’y a pas de transformations sans tensions scientifiques. M. le président, il me semble que nos gouvernements ne connaissent pas bien nos universités, les talents et les intelligences qu’elles regorgent. Etablissez plus de rapport entre les universités et le gouvernement et vous y gagnerez », a soutenu le Pr Sall. Par ailleurs, afin que l’université « parle plus à la société », il a suggéré au président Macky Sall la création d’une radio et d’une télévision éducatives. Comme Nicolas Cissé et le Pr Abdou Salam, les participants à cette rencontre se sont dits prêts à apporter leur contribution au développement du pays.
Elhadji Ibrahima THIAM avec la Rts
Le chef de l’Etat sur l'audit de la fonction publique : «Les résistances ne nous feront pas reculer »
C’est un Macky Sall très ferme qui s’est adressé aux intellectuels et aux acteurs culturels quand il s’est agi d’évoquer la question de l’audit physique des fonctionnaires et des logements conventionnés. A l’en croire, malgré les résistances notées, l’Etat ne compte pas reculer et va donc poursuivre les changements engagés pour assainir l’administration sénégalaise. « Au Sénégal, ce qui est le plus difficile, c’est le changement des mentalités. Mais le gouvernement a pris la responsabilité de remettre de l’ordre dans l’administration ». Il a déploré le fait que tout le monde veut des changements, exige des résultats immédiats, mais quand on passe à l’action, des résistances sont notées. Indiquant que quand on exige tout de l’Etat, le citoyen aussi doit être prêt à donner quelque chose en retour.
Pour le président Macky Sall, l’audit physique des fonctionnaires est une mesure plus que nécessaire car devant permettre de « débusquer les salariés fictifs et de donner les places libérées à de vrais travailleurs qui pourront ainsi apporter leur contribution dans la production nationale ». Et c’est donc tout étonné que le chef de l’Etat a appris les menaces de grève de certains syndicats. « Il y a des salariés qui ne connaissent même pas le chemin de leur bureau. Pendant des mois, on a demandé aux gens de se faire auditer, ils ne l’ont pas fait. Les menaces et les préavis de grève ne nous mèneront nulle part. Ce que je devais avoir, c’est le soutien des syndicats de travailleurs et non le contraire », a-t-il lancé.
Logements conventionnés : Une indemnité représentative aux ayants droit
Concernant les logements administratifs, Macky Sall a indiqué que la décision du gouvernement de les abandonner s’explique par le fait que la majorité de ceux qui en profitent actuellement sont des non ayants droit. « C’est un bourbier compliqué, donc on a décidé d’arrêter tous les logements. Et pour les ayants droit, nous allons leur donner une indemnité représentative », a soutenu le chef de l’Etat.
Vers une solution consensuelle sur la crise universitaire
Décrispation en vue de la tension qui prévaut dans les universitaires publiques sénégalaises depuis quelques semaines. Lors de sa rencontre avec les intellectuels et les acteurs culturels, le président Macky Sall a déclaré qu’après les discussions entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les étudiants, on s’achemine vers une convergence de vues entre les deux parties. « Notre démarche, c’est le dialogue et le débat. Et je pense d’ailleurs que les discussions qui ont eu lieu en fin de semaine dernière entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les étudiants vont aboutir à un consensus qui permettra de régler définitivement la question relative aux droits d’inscription. Nous nous acheminons vers un accord qui devrait permettre à l’université de Dakar de reprendre ses cours dans la sérénité », a-t-il déclaré, tout en saluant l’état d’esprit des étudiants.
Cependant, le chef de l’Etat a indiqué que la qualité de l’enseignement supérieur n’est pas «négociable» et qu’à ce titre, tout le monde doit s’y mettre. « Tout le monde sait que j’ai une très grande sensibilité sociale, mais en même temps, je suis très exigeant concernant la qualité des enseignements délivrés dans nos universités. Ceux qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’étranger doivent avoir les mêmes responsabilités et les mêmes privilèges d’avoir un enfant bien formé chez nous. La qualité de l’enseignement n’est pas négociable. Nous devons tous contribuer à améliorer la qualité dans nos universités », a-t-il plaidé. Macky Sall a indiqué que le gouvernement va augmenter très sensiblement les ressources affectées aux universités. En revanche, il a soutenu que l’université n’a pas vocation à être « le centre de gratuité de tous les services ».
Auparavant, le chef de l’Etat est longuement revenu sur le processus qui a mené à l’adoption des 78 recommandations. Selon Macky Sall, ces réformes universitaires majeures sont « nécessaires » pour l’avenir de l’enseignement supérieur du Sénégal. Ainsi, il a appelé à « une large mobilisation pour la mise en œuvre des recommandations issues de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur ».
Elh. I. THIAM
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