C’est l’un des alliés de Macky Sall, Idrissa Seck en l’occurrence qui, le premier, a attaqué frontalement celui qui est chargé d’appliquer le programme de Bby et celui de Yoonu yokkuté en le qualifiant de «simple banquier». Et pour le remplacer, le chef de l’Etat n’est pas allé chercher loin. Macky Sall a juste désigné sa... femme de confiance et ex-directrice de campagne, Aminata Touré, dite ‘’Mimi’’, ci-devant ministre de la Justice, Garde des Sceaux. 

Mimi Touré Pm, «conjectures» de journalistes
Surprise ? Peut-être pas. Dans un entretien qu’elle avait accordé à certains journaux pour répondre au rapport de Amnesty international et à son représentant, Seydi Gassama, le ministre de la Justice répondait à une question : Mimi Touré Premier ministre ? Elle disait : «Vous posez la question depuis huit mois. Cela n’a pas d’intérêt particulier. Le président de la République gère un Etat. Ça, ce n’est vraiment pas la question de l’heure. Ce sont les questions que vous avez évoquées plus haut qui m’intéressent : la justice, de lutte contre l’impunité, le renforcement de notre système judiciaire. Je ne vois pas quel est l’intérêt d’une telle question d’ailleurs. Nous avons un Premier ministre qui travaille, je fais partie de son équipe. Voilà où on en est. Pour le reste, ce n’est que conjectures et je vous le laisse à vous journalistes. Nous allons travailler pour avoir un deuxième mandat du président de la République. Nous allons nous consacrer à avoir des résultats, réaliser le programme Yoonu yokkuté et, dans dix ans, on se reparlera». La voilà à la place de Abdoul Mbaye, quelques mois après cette réponse.

«Dame justice», dame de fer 
La dame est présentée comme un «choix de la raison», pour le président de la République. Mimi Touré symbolise en effet, la «femme de la situation», dans ce contexte chargé à tout point de vue. Le ministre de la Justice jusqu’à hier matin se sera distinguée dans sa fermeté sur la traque des biens mal acquis, qui la confond à «Dame justice», parce que dame de fer. Elle a fini de donner cette image de «la femme qu’il faut à la place qu’il faut». Néanmoins, elle n’a pas voulu être euphorique, préférant garder la tête sur les épaules. C’est avec «humilité» qu’elle dit prendre la chose, tout en précisant qu’elle n’est pas là pour régler tous les problèmes des Sénégalais, parce que le contexte socio-économique est difficile, même dans les pays occidentaux. Par contre, ce qu’elle peut faire, c’est de donner un nouvel élan à son gouvernement. Peut-être a-t-elle compris que le temps est venu de faire un grand saut vers la réalisation des projets adossés sur le programme Yoonu Yokkuté du candidat Macky Sall, dont elle fait partie des rédacteurs. 

Curriculum vitae
Né le 12 octobre 1962, donc âgée de 51 ans (comme Macky Sall), Mimi Touré a un âge intermédiaire entre le politiquement mûr et le socialement engagé, dans l’émergence économique du Sénégal. Le Cv ne souffre pas de correspondance à son poste pour avoir été fonctionnaire international de l’Onu pendant plusieurs années. De père médecin et de mère sage-femme, Aminata Touré est, pour rappel, titulaire d’une Maîtrise de Gestion des entreprises, d’un Phd (doctorat américain) en Gestion internationale. «Je suis doctorante en phase de rédaction de thèse d’un 2e doctorat en Droit International à l’Université nationale d’Ireland», disait-elle fièrement dans une interview avec Le Quotidien.
Lauréate du Concours général de 1981, année même où elle a décroché son baccalauréat en série B, Aminata Touré a réussi à marquer son passage au ministère de la Justice. Outre la traque des biens mal acquis, avec les milliards qu’elle devait recouvrer, elle a eu à engager des réformes, telles que la réduction des délais de transaction judiciaire, en décentralisant et modernisant certains services juridiques. Réputée «rigoureuse» et «discrète», l’ancienne cadre de la Sotrac a fait son cycle primaire à Tambacouda, alors que son père y était affecté, comme médecin. Elle intègre par la suite, le lycée Gaston Berger de Kaolack où elle n’a fait que la 6ème, avant d’aller au lycée Van Vo (actuel Lamine Guèye) de Dakar, où elle aura son Bac, lui ouvrant les portes des universités françaises : Université de Dijon, puis Aix-en-Provence pour passer, respectivement, un Master en management des affaires et en économie.

La guerre de Grand-Yoff et de Dakar
Au plan politique, Mimi peut compter sur un capital-sympathie de ses «frères» et «sœurs» de parti, l’Apr qui, quelque part, applaudissent que la Primature leur «revienne». C’est également une Apériste de Grand-Yoff qui aura fort à faire au socialiste, Khalifa Sall dans son fief. Et, peut-être, si le cumul de mandats reste en l’état, une candidate à la mairie de Dakar ? Pour avoir démarré ses activités politiques à l’âge de 14 ans au lycée, influencée à l’époque, par son professeur d’Histoire-Géographie, un nommé Ismaïla Diagne, Mimi Touré a la mission aujourd’hui d’être à la fois, un bras droit et… gauche du président de la République pour le réconcilier avec une partie des populations, qui trouvent encore que deuk bi dafa Macky (le pays va mal).

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6091-le-president-limoge-abdoul-mbaye--place-a-mimi