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Lun, Nov
mardi, 25 février 2014 00:00

Engagements nouveaux au Groupe consultatif de Paris : 3.729 milliards de FCfa, le Sénégal obtient plus du double de ses attentes

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Le gouvernement, qui cherche un financement complémentaire à son Plan Sénégal émergent (Pse) au Groupe consultatif de Paris, peut déjà crier victoire avant d’entamer la journée d’aujourd’hui consacrée au secteur privé national et international. En effet, hier, les partenaires techniques et financiers de notre pays ont fait des engagements nouveaux de l’ordre de 3.729 milliards de FCfa, à côté des 2.056 milliards de FCfa d’engagements en cours. Ce qui fait un total de 5.785 milliards de FCfa, a annoncé, hier, au siège de la Banque mondiale à Paris, le président Macky Sall. Le total du financement acquis est aujourd’hui de 9.988 milliards de FCfa dont 4.202 milliards assurés par l’Etat, selon un document officiel. Un sentiment de satisfaction a habité le chef de l’Etat qui a cependant mis en garde contre toute dérive dans la mise en œuvre du Pse. Le Sénégal va rencontrer aujourd’hui le secteur privé avec un grand espoir d’obtenir ou de dépasser les 1.111 milliards de FCfa attendus.

SUCCÈS DU SÉNÉGAL AU GROUPE CONSULTATIF DE PARIS : LES PARTENAIRES ANNONCENT DES ENGAGEMENTS NOUVEAUX DE 3.729 MILLIARDS DE FCFA POUR LE PSE

Le Sénégal, qui attendait de ses partenaires 1.853 milliards de FCfa pour combler le gap de financement du Plan Sénégal émergent (Pse), a obtenu de ceux-ci, hier, à Paris, beaucoup mieux que le montant sollicité. Des engagements nouveaux de 3.729 milliards de FCfa ont été faits par les partenaires techniques et financiers, qui viennent s’ajouter aux engagements en cours de l’ordre de 2.056 milliards de FCfa. Soit un total de 5.785 milliards de FCfa. Un succès salué par le chef de l’Etat.

Le gouvernement, qui est à Paris pour chercher le financement complémentaire du Plan Sénégal émergent (Pse) sur 5 ans, d’un montant de 1.853 milliards de FCfa, a largement dépassé les objectifs qu’il s’était fixés en obtenant auprès de ses partenaires techniques et financiers des engagements nouveaux de 3.729 milliards de FCfa (5,6 milliards d’euros, soit 7,46 milliards de dollars). « Avant même la rencontre prévue demain avec les partenaires privés, nous avons atteint et même dépassé nos objectifs financiers », s’est réjoui le président de la République, Macky Sall, au cours de la conférence de presse qui a clôturé la journée sur le Groupe consultatif d’hier, à Paris, consacrée aux partenaires techniques et financiers. Les engagements en cours sont de 2.056 milliards de FCfa, a ajouté le chef de l’Etat. Avec les nouveaux, a-t-il avancé, notre pays atteint, au total, 5.785 milliards de FCfa provenant des partenaires techniques et financiers.

Par ailleurs, M. Sall a rappelé les secteurs prioritaires à fort potentiel de croissance ayant un impact direct sur la vie et le bien-être des Sénégalais. « C’est pourquoi nous avons tant insisté sur notre politique sociale que nous avons mise en œuvre » et qui vise les couches les plus défavorisées à travers les Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladies universelle. 
Un nombre de 27 projets d’envergure, à forte capacité d’influer sur l’économie nationale, devra porter le bond en avant du Sénégal. Les secteurs clés, a rappelé le président de la République, sont l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, l’habitat social, les Tic, etc. « Ces projets seront les locomotives de la création de richesses et d’emplois sur l’étendue du territoire sénégalais », a fait savoir Macky Sall.

Ne pas décevoir la confiance des partenaires
Il a rappelé les efforts accomplis dans la levée des obstacles à l’épanouissement des affaires au Sénégal, les réformes majeures initiées pour améliorer l’environnement des affaires et lever les contraintes au développement des investissements étrangers, la transparence budgétaire, la loi sur la déclaration de patrimoine, la mise sur pied de l’Office national de lutte contre la corruption, la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, qui visent à asseoir la transparence et la reddition des comptes pour l’ensemble des acteurs qui gèrent les deniers publics. « Nous avons pris conscience qu’avec une telle confiance de la communauté internationale, le Sénégal n’a pas le droit de décevoir cette confiance, d’abord des Sénégalais, mais également de tous les partenaires », a-t-il estimé.  Le chef de l’Etat a aussi appelé ses compatriotes à se mobiliser davantage pour la mise en œuvre du Pse afin d’atteindre l’émergence. Il a promis à chaque Sénégalais, de la ville comme de la campagne, ou de la diaspora, de lui offrir les conditions de son épanouissement dans la paix et l’harmonie sociale.

Accent sur le suivi-évaluation
Interpellé par la presse, le président Sall a rassuré en déclarant que le gouvernement a levé les contraintes qui étaient à l’origine des difficultés d’absorption de financements, comme les défauts de capacité. Pour la mise en œuvre du Pse, « nous avons besoin d’une capacité exceptionnelle », a-t-il lancé. Dans ce cadre, il sera mis en place, à la présidence de la République, une unité de monitoring du suivi-évaluation du Pse ou « delivery unit », a-t-il rassuré. Une entité de coordination est aussi prévue à la Primature, de même que des répondants dans les ministères sectoriels et au département de l’Economie et des Finances pour veiller à la bonne exécution du Pse. Le financement du Plan Sénégal émergent est évalué à 9.685 milliards de FCfa, selon un document officiel remis, hier, à la presse. Il vise à installer notre pays sur la rampe de l’émergence grâce à un taux de croissance d’au moins 7 à 8 % pour une période de 10 ans.

Et cela, à travers une transformation structurelle de l’économie, la promotion du capital humain, la protection sociale et le développement durable, mais aussi la gouvernance, la paix, la sécurité, etc. aujourd’hui, le Sénégal rencontre le secteur privé national et international auprès duquel il attend un financement de 1.111 milliards de FCfa.

LE CHEF DE L’ETAT SALUE « UN GRAND SUCCÈS POUR LE SÉNÉGAL »
Très satisfait de la rencontre d’hier avec les partenaires techniques et financiers qui a débouché sur des engagements de financement dépassant les attentes, le président de la République a déclaré qu’« il s’agit d’un grand succès pour nous tous, mais surtout d’un grand succès pour le Sénégal. Ce résultat que nous avons obtenu ce jour comme aboutissement de plusieurs mois de travail, ne vise qu’un seul et même objectif : le bien-être de tous les Sénégalais à travers un développement homogène et inclusif », a poursuivi Macky Sall. Les investissements attendus sont des crédits bonifiés, avec des conditions adoucies. « Cet argent, c’est pour de l’investissement, c’est pour donner au Sénégal la chance de mettre son économie sur la rampe du développement », a-t-il soutenu. 

MACKY SALL : « IL M’APPARTIENT DE VEILLER À LA BONNE EXÉCUTION DU PROGRAMME, SANS ÉTAT D’ÂME »
Le président Macky Sall a mis en garde contre toute dérive dans l’utilisation des fonds prévus pour le Plan Sénégal émergent. « Les choses se passeront bien. Moi-même, j’y veillerai personnellement », a promis le chef de l’Etat au cours d’une conférence de presse. Car « il s’agit avant tout de mon engagement ». « Donc, il m’appartient de veiller à la bonne exécution de ce programme ; et ce sera sans état d’âme. Il n’y aura aucune tolérance par rapport à la bonne exécution » du Pse. « Les bailleurs de fonds vont regarder ce qui se passe avec leur argent, ils sont parmi nous », a-t-il dit. Si des écarts survenaient, les sanctions tomberont, a averti le président.

46 % DES INVESTISSEMENTS IRONT AUX INFRASTRUCTURES
Les infrastructures arrivent en tête des secteurs en termes de financement, a annoncé M. Sall.  Près de 46 % des investissements iront dans ce secteur, a-t-il précisé, tout en ajoutant que c’est le secteur le plus important en termes d’absorption des ressources et de financement que le Sénégal a comblé hier. Suivent les secteurs de l’agriculture, l’énergie, l’éducation et la formation…                                                                      

PRÉCISION SUR LE FINANCEMENT CHINOIS
Macky Sall a démenti l’information selon laquelle la Chine aurait octroyé au Sénégal un financement de 4,5 milliards de dollars. Cependant, il a précisé que Beijing a soutenu le Pse et exprimé sa volonté d’accompagner le Sénégal sur certains projets. Les engagements pris, hier, à Paris, ne concernent pas la Chine, a-t-il ajouté.

LE PRÉSIDENT EXPLIQUE LES CAUSES DE LA LOI SUR LE LOYER
La baisse du loyer a été une étape pour réguler le marché, a fait savoir le chef de l’Etat. « Lorsqu’il y a dérèglement ou spéculation abusive, l’Etat doit pouvoir intervenir pour réguler. Cela n’a pas été fait contre les bailleurs, puisque ce sont des calculs rigoureux qui tiennent compte de la surface corrigée », a-t-il dit, répondant à une question sur la loi relative à la baisse du loyer. Selon Macky Sall, le secteur était très au-dessus du niveau plafond. Comme solution, il a rappelé la création de pôles urbains autour de Diamniadio, Mbour, etc., dans le but de diversifier l’offre de logement. Selon lui, l’Etat n’a pas vocation à construire des maisons pour tout le monde, mais à accompagner le secteur privé et la Banque de l’habitat du Sénégal à bâtir des logements et faciliter l’accès au foncier.                 

L’AGRICULTURE, LES INFRASTRUCTURES ET L’ÉNERGIE, TRÉPIED DU PSE
Le chef de l’Etat a passé en revue le « trépied » sur lequel repose le Plan Sénégal émergent (Pse) constitué de l’agriculture, les infrastructures et l’énergie. Pour ce qui est de l’agriculture, le Sénégal compte, grâce à ses ressources humaines, foncières, hydriques et les avantages comparatifs, « produire plus et mieux » pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et exporter. Cependant, il faut au préalable moderniser et réorganiser le secteur agricole. C’est dans ce sens que le gouvernement a lancé le programme de mécanisation en cours du secteur et la réforme du système foncier. Avec un changement de méthodes pour plus de productivité, « nous voulons aussi surmonter les préjugés qui entourent le métier de l’agriculteur », a dit le président de la République. « Contrairement aux idées reçues, l’agriculture n’est pas une affaire de pauvre, qui s’impose par défaut, lorsqu’aucun autre choix n’est possible », a-t-il ajouté. A son avis, lorsqu’elle est valorisée et structurée, c’est un métier noble, qui permet au producteur de gagner dignement sa vie et de contribuer à la prospérité de la nation ».

Concernant les infrastructures, le Sénégal compte poursuivre les efforts dans ce domaine qui consistent à densifier le réseau routier avec 33 projets majeurs en cours comprenant aussi la réalisation de pistes rurales. De nouveaux projets d’autoroutes à péage existent à côté du développement de projets portuaires (port minéralier de Bargny-Sendou) et aéroportuaires (dont l’Aéroport Blaise Diagne en cours de finition). Le réseau de chemin de fer sera aussi rénové et étendu vers des zones d’exploitation minière, notamment le fer et le phosphate, a rappelé Macky Sall. L’énergie, troisième pilier, demeure un facteur de vulnérabilité économique du Sénégal et a besoin de réformes « sans délai », a-t-il estimé. Sur ce point, des mesures concernant la gouvernance de la Senelec ont été prises. Le Sénégal a opté pour la diversification des sources d’énergie (énergies fossiles et énergies renouvelables) pour mieux profiter des variations de coûts. Pour accroître sa capacité de production, le pays a mis à contribution la production privée avec les Ipp (independent power producers).       

MACKY SALL, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : « AVEC LE PSE, NOUS RECHERCHONS UN RENOUVEAU PRODUCTIF FONDÉ SUR PLUS DE PARTENARIAT ET MOINS D’AIDE »
Le but du Plan Sénégal émergent, c’est de rechercher un « renouveau productif du Sénégal » basé sur davantage de partenariat et moins d’aide, a fait savoir, hier, à Paris, le président de la République, Macky Sall, lors de la réunion du Groupe consultatif.

Le chef de l’Etat a indiqué, hier, à Paris, que notre pays vise, à travers le Plan Sénégal émergent (Pse), un renouveau productif bâti sur le partenariat et moins d’aide. « Avec le Pse, nous recherchons un renouveau productif du Sénégal fondé, à terme, sur plus de partenariat et moins d’aide par l’exploitation optimale des secteurs stratégiques de notre économie qui portent la croissance et l’emploi, notamment l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, les mines, le tourisme, les Tic et l’habitat », a déclaré Macky Sall dans son discours, lors de la cérémonie officielle lançant les travaux du Groupe consultatif de Paris.

A l’issue de cette réunion, le Sénégal espère obtenir de ses partenaires techniques et financiers le financement complémentaire du Pse d’un montant de 1853 milliards de FCfa. Ce plan de développement part d’un constat : le taux de croissance du Sénégal, situé actuellement à 4,6 %, est encore bas et erratique pour permettre des changements substantiels à même de modifier qualitativement les conditions de vie des populations. « Par conséquent, nous avons décidé de  changer de vision et de paradigmes, pour relever le niveau et accélérer le rythme de notre croissance économique. Voilà ce qui a été à l’origine du Pse », a-t-il expliqué, tout en remerciant les plus de 200 Sénégalais qui ont conceptualisé le Pse.

Révolutionner les mentalités et habitudes
Le président de la République a expliqué le sens du renouveau productif qui consiste à promouvoir, dans les textes et dans les actes, une meilleure gouvernance politique, administrative et financière du Sénégal. Mais la bonne gouvernance suppose un changement de mentalité. Et dans ce sens, Macky Sall a laissé entendre que « nous voulons, par une révolution des mentalités et des habitudes, poser les fondements durables de la bonne gouvernance, par une rupture en profondeur dans nos rapports individuels et collectifs avec le service et le bien publics ». Revenant sur les origines de cette stratégie de développement, il a laissé entendre que « le Pse n’est pas sorti du néant », il tire plutôt sa substance de la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes). Cependant, a ajouté le chef de l’Etat, ce plan a comme source d’inspiration la gestion axée sur les résultats. Il intègre les besoins d’une croissance forte et génératrice d’emplois, mais il donne surtout à la Sndes une « dynamique opérationnelle » devant déboucher sur la croissance économique accélérée, dans le respect des engagements contractés auprès des partenaires techniques et financiers. M. Sall est également revenu sur les trois piliers du Pse constitués de l’agriculture, les infrastructures et l’énergie (lire ailleurs).

Tendre vers une société plus juste et plus solidaire
Le social n’a pas été en reste dans son allocution. Le président Sall a décliné ses ambitions pour la société sénégalaise. D’abord, a-t-il avancé, « nous voulons une société plus juste et plus inclusive » où chacun peut concrétiser ses rêves, grâce à une formation et une éducation de qualité. « Nous voulons une société plus équitable » qui dépasse la réalité de la parité homme/femme dans les instances électives pour permettre à la composante féminine de diversifier ses compétences et d’accéder aux postes de responsabilité. « Nous voulons une société plus solidaire » où la croissance et la prospérité agiront comme un levier pour élargir les services sociaux de base et servir de rempart contre l’exclusion sociale, qui favorise les frustrations et dérives extrémistes. D’où la pertinence de la Couverture maladie universelle et les Bourses de sécurité familiale pour les défavorisés.

Forces et faiblesses du Sénégal
 Le Plan Sénégal émergent (Pse) expose aux partenaires les forces et faiblesses du Sénégal qui ont été passées en revue, hier, par le chef de l’Etat, Macky Sall. Notre pays bénéficie, comme forces et potentialités, d’une position géographique faisant de lui la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, qui est un marché de plus de 300 millions de consommateurs, et une ouverture sur l’Europe et les Amériques. La vieille stabilité politique et sociale de notre pays est aussi un avantage né d’une longue tradition de démocratie et d’harmonie. Le cadre économique est stable et le potentiel en ressources humaines et naturelles existe et reste à être valorisé davantage. Les faiblesses sont d’abord relatives à la faible productivité du secteur informel qui occupe pourtant une partie importante de l’économie sénégalaise. Le pays est également vulnérable aux chocs exogènes, les investissements publics font partie des plus élevés de l’Afrique de l’Ouest, mais leur rentabilité reste paradoxalement faible. Aussi, les réformes nécessaires de certains secteurs ont connu un retard handicapant. 

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AVOCAT DE L’AFRIQUE
Le président Macky Sall s’est fait l’avocat de l’Afrique, continent qui, à son avis, ne doit pas être oublié. « Œuvrons  ensemble pour que ne soit oubliée l’Afrique tranquille, l’Afrique debout, résiliente, et résolument engagée sur la voie de la paix, de la stabilité, de la démocratie et du développement », a-t-il dit dans son discours, lors de la cérémonie officielle. L’Afrique, a poursuivi le président, veut être le continent de l’avenir, du présent. Elle n’est pas une part des problèmes du monde, elle est une part des solutions aux problèmes du monde », a ajouté M. Sall. C’est cette Afrique qui mérite d’être entendue, a-t-il estimé. 

Route buldozOPTION IRRÉVERSIBLE DE SAUVEGARDER LE BIEN PUBLIC
Pour parvenir à un Etat moins dépensier et plus efficace dans les investissements publics, Macky Sall compte poursuivre les actes visant à sauvegarder les biens publics. « C’est une option irréversible », a-t-il assuré.

Après les jalons posés visant à maîtriser et à rationnaliser les dépenses de l’Etat, le président Sall ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Tous les actes posés dans le sens de la sauvegarde du bien public seront poursuivis sans relâche. C’est une option irréversible », a-t-il fait savoir. Sur ce, il a rappelé les  mesures qui ont été déjà prises sous son magistère, telles que le chantier d’assainissement de la gestion des finances publiques, l’exploitation des rapports d’audit « jusque-là restés sans suite », la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, la création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et l’adoption du Code de transparence dans la gestion des finances publiques.


Il y a aussi la loi relative à la déclaration de patrimoine pour les présidents d’institutions, les ministres, les ordonnateurs de dépenses et administrateurs de crédits dont le montant est d’au moins un milliard de FCfa. Le Sénégal a réduit et rationnalisé ses structures administratives, procédé à l’audit de sa fonction publique et posé des actes dans le sens de revoir à la baisse le train de vie de l’Etat (avec aussi la maîtrise des dépenses en téléphone et la renonciation aux logements administratifs).

Autant d’actes qui devraient permettre à notre pays de faire des économies budgétaires de 80 millions de dollars pour cette année. Donc, l’objectif est clair : « nous voulons un Etat moins dépensier dans son fonctionnement, plus généreux et plus efficace dans les investissements publics ». Mais aussi « un Etat moins jacobin » dans ses relations avec les collectivités de base. A ce propos, l’Acte III de la décentralisation vise une territorialisation des politiques publiques pour valoriser le potentiel des terroirs dans les pôles de développement local plus rationnels et plus viables, a ajouté le chef de l’Etat.

LE CHEF DE L’ETAT DÉTERMINÉ À RAMENER SON MANDAT À CINQ ANS
Elu en 2012 pour sept ans, le président Macky Sall a réitéré, hier, sa détermination à ramener son mandat à cinq ans. Il met sa détermination à tenir son engagement dans le cadre de la réforme institutionnelle qu’il a initiée. « C’est le sens de la déclaration de patrimoine que j’ai faite après mon élection et de la réforme institutionnelle que j’ai initiée pour mettre notre système démocratique aux standards internationaux les plus exigeants, dans la stabilité et la modernité des Institutions républicaines. Cette réforme ramènera à cinq ans, renouvelables une seule fois, le mandat de sept ans pour lequel j’ai été élu. Elle sera d’application immédiate », a promis le chef de l’Etat.
 

Amadou ba PSEAMADOU BÂ, MINISTRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES : « LA MISE EN ŒUVRE DU PSE SE FERA DANS LA PLUS GRANDE TRANSPARENCE »
Pour rassurer les partenaires techniques et financiers, le ministre de l’Economie et des Finances les a assurés que la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent se fera dans la plus grande transparence. Ce plan, a-t-il ajouté, vise à tourner la page du Sénégal indigent.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a promis que la « mise en œuvre du Plan Sénégal émergent se fera dans la plus grande transparence, base de notre contrat de confiance avec nos partenaires techniques et financiers ». Ces derniers, a ajouté M. Bâ, auront la possibilité de participer au suivi et à l’évaluation du Pse. En faisant de la croissance soutenue sa priorité, le président Macky Sall vise à « tourner cette page du Sénégal indigent », a ajouté le ministre dans son discours préliminaire. Plaidant la cause du Pse, il a rappelé que notre pays n’en est pas à son premier Groupe consultatif, « mais nous avons souvent pêché dans la mise en œuvre » des stratégies de développement.

Cette fois, note-t-il, il y a une forte volonté politique qui est le déclic du changement de perspective contenu dans le Pse. La présence du chef de l’Etat à Paris illustre, à ses yeux, l’originalité de ce Groupe consultatif, « renforce la crédibilité du Pse et constitue le gage de sa réalité future ». S’y ajoute que les acteurs socioéconomiques sénégalais consentent à cette émergence.

Il est attendu du Pse d’importants gains de croissance qui devraient se traduire par une gouvernance sobre et vertueuse, une autosuffisance alimentaire avantageuse, moins d’Etat-Providence, un secteur privé moteur de l’émergence et une croissance économique inclusive pour venir à bout du développement inégal. Après avoir remercié les partenaires techniques et financiers, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Banque mondiale, le ministre de l’Economie et des Finances a ajouté que l’ambition du chef de l’Etat est de faire du Sénégal « le pays de la Téranga de l’investissement ».

Ablaye M Dieye PnudLE SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SÉNÉGAL VA CONTRIBUER AU FINANCEMENT DU PSE À HAUTEUR DE 110 MILLIARDS DE FCFA

La contribution onusienne au Plan Sénégal émergent sera de l’ordre de 110 milliards de FCfa, a annoncé le directeur du bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Abdoulaye Mar Dièye.

Le Système des Nations unies au Sénégal va contribuer au financement du Plan Sénégal émergent (Pse) à hauteur de 110 milliards de FCfa, a annoncé, hier, le directeur du bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Abdoulaye Mar Dièye. Cette contribution onusienne se fera à travers le Plan cadre pour l’assistance au développement sur la période 2012-2016 et participera au financement de la mise en œuvre des trois axes stratégiques du Pse.

Il s’agit précisément de la transformation structurelle de l’économie et la croissance ; le capital humain, la protection sociale et le développement durable  et enfin, la gouvernance des institutions et la sécurité. Le Pnud s’engage aussi à appuyer les mécanismes de mesure et de suivi des progrès réalisés pour l’atteinte des objectifs du Pse, a ajouté M. Dièye.

A son avis, un Sénégal prospère est important pour toute la région ouest-africaine. Rappelant que l’émergence est une phase d’accélération du processus de développement, M. Dieye a estimé que « le moment est opportun et propice pour le Sénégal d’emprunter cette trajectoire au vu de son haut coefficient d’attractivité actuel et projeté, au vu des actes jusque-là posés dans la construction nationale et au vu de la vision prospective de son leadership qui a opté pour la transformation structurelle de l’économie comme matrice de l’émergence ».

« Vote de confiance »
La forte présence au rendez-vous de Paris des partenaires techniques et financiers et la participation de nouvelles puissances économiques émergentes, du secteur privé international, des organisations régionales et agences onusiennes constitue, à son avis, un « vote de confiance et une adhésion parfaite à cette démarche ».

Il a rappelé les impératifs qui constituent des facteurs déclencheurs et d’accélération de l’émergence, notamment la gouvernance vertueuse, la culture d’entreprise, la protection sociale, l’utilisation rationnelle du capital naturel et des services écologiques.

« Et le Sénégal est déjà engagé dans cette autoroute à quatre voies qui mène vers l’émergence », a-t-il poursuivi. Notre pays, a-t-il rappelé, a redressé sa croissance économique qui est passée de 2,1 à 3,5 % de croissance en 2012 et de 4,1 % pour 2013. Sur le chemin menant à l’atteinte des Omd, le Sénégal a accéléré la cadence pour la scolarisation des filles, dans la lutte contre le Vih/Sida et l’accès à l’eau potable. Le taux de représentation parlementaire des femmes au Sénégal est de 43 % au Sénégal, plaçant le pays au 6ème rang mondial sur un total de 188 pays classés par l’Union interparlementaire. M. Dièye a magnifié le lancement du programme de Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladie universelle visant à protéger les plus vulnérables et à corriger les inégalités. Il a salué également les actions entreprises dans la recherche de la paix en Casamance (désarmement, démobilisation et réintégration) avec le soutien du Pnud.

De notre envoyé spécial à Paris Malick CISS
 

Makhtar Diop BMMAKHTAR DIOP PROMET L’APPUI DE LA BANQUE MONDIALE
Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, a fait un tour d’horizon des différents points forts de l’économie sénégalaise au cours du Groupe consultatifs auquel le Sénégal avait invité ses partenaires : le climat apaisé des affaires, l’enseignement supérieur et secondaire, les partenariats public-privé et surtout l’agriculture, comme énoncé par le Pse, créatrice d’emplois et moteur de développement.

« Jobs, jobs, jobs peut être le credo de toute politique orientée vers une prospérité partagée », a déclaré Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, lors de l’ouverture du septième Groupe consultatif sur le Sénégal qui s’est tenu, ce lundi, au siège de la Banque mondiale, dans le 16è arrondissement de Paris. M. Diop s’est évertué à faire la pédagogie des contrastes entre croissance et ressources naturelles. Ainsi, il a dénoncé « le lien mécanique » établi entre les deux avant de noter qu’on « en oublie presque que les richesses naturelles ne sont nullement une condition sine qua none d’obtention de taux de croissance durable ; Singapour et la Corée du Sud le démontrent ». Il a orienté son analyse sur « la nécessité, pour le Sénégal, de se mettre sur la trajectoire d’une croissance fondée sur l’absence d’abondantes ressources naturelles, malgré les quelques découvertes annoncées d’or ou de zircon ». A son avis, « le Sénégal a des avantages comparatifs qui, dans d’autres pays, ont produit des effets positifs durables. Un capital humain de qualité, une stabilité politique, de fortes institutions, une capacité de sélection, une bonne gouvernance, une ouverture sur le reste du monde et une grande capacité d’adaptation et de mise en œuvre des politiques économiques sont les caractéristiques des pays qui ont réussi cette transition vers l’émergence ». Sur ce, M. Diop a misé sur le capital humain sénégalais qui « doit demeurer le socle sur lequel bâtir la croissance, en sus du renforcement des institutions, pour que celles-ci soient fortes et enracinées dans un temps long. Nous devons donc nous féliciter des efforts que le Sénégal fait pour son secteur éducatif ». Ce faisant, il a cité les appuis de la Banque mondiale sur ce secteur au Sénégal : le financement de l’enseignement supérieur, le Centre africain en mathématiques, informatique et technologie de l’information et de la communication de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis « qui vise à créer les conditions pour une recherche de qualité en mathématiques appliquées et en Tic ».

L’enseignement secondaire n’est pas en reste avec les réformes que le Sénégal se prépare à lancer, « visant en particulier à adopter le curriculum et cursus scolaires adaptés aux réalités du monde actuel ». Le développement, selon Makhtar Diop, passe par des instructions fortes mais aussi la réduction des inégalités. Ainsi, la marginalisation d’une « frange de la population qui ne bénéficie pas d’un partage équitable des richesses est une menace à ne pas ignorer ». Pour en venir à ces formes d’injustices, il a salué le Plan Sénégal émergent qui lui semble être « un instrument stratégique de réduction des inégalités.

Réduire les inégalités
Autre caractéristique du Pse, la primauté mise sur le secteur agricole, capable de créer des emplois moteur d’un Sénégal émergent. L’agriculture y occupe une part très importante avec 200 milliards de FCfa équivalant à 8% de l’ensemble du budget.  Ce qui fait dire au vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique « que les politiques publiques se réorientent vers le développement du secteur agricole, à travers l’amélioration de la gestion foncière et de l’irrigation. C’est dans l’agriculture que réside, au moins pour le moment, un des plus gros gisements de créations d’emplois et de réduction de la pauvreté.

Nous ne relâcherons donc pas nos efforts pour accompagner ce secteur, d’autant qu’il est un des piliers du Plan Sénégal émergent. Nous sommes aussi convaincus qu’il faut encore augmenter, de façon significative, les ressources allouées au secteur agricole. En particulier, la nécessité d’améliorer le financement de l’agriculture en améliorant le cadre réglementaire, en assainissant les institutions financières du secteur, et en appuyant  le développement d’institutions leaders qui auront un effet d’entraînement ».

Dans la logique de création d’emplois, il serait nécessaire de relancer le secteur manufacturier. C’est d’autant plus urgent que le Sénégal s’ancre dans « une dynamique régionale porteuse de croissance dans ce secteur, avec notamment les nouvelles connexions ferroviaires  prévues en direction du Mali et le projet Banda sur l’énergie avec la Mauritanie ».

Toutefois, Makhtar Diop a fait une invite concernant l’environnement des affaires. « Nous espérons que les indicateurs relatifs au climat des affaires seront nettement améliorés  avec la mise en œuvre immédiate  des décisions issues du conseil présidentiel de l’investissement de 2012 pour un nouveau programme de réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité dans les deux prochaines années ». 
 Pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal Emergent, M. Diop pense que les coûts des facteurs de production du Sénégal doivent être alignés à ceux des pays concurrents. Il a promis que sa structure « appuiera le gouvernement dans la mise en œuvre d’une politique énergétique bien planifiée, privilégiant des coûts de production nettement en baisse. Cette stratégie nécessitera une recherche active de solutions régionales avec les pays voisins que sont la Mauritanie et la Guinée ».

Moussa DIOP

ANDRIS PIEBALGS ANNONCE UN IMPORTANT SOUTIEN FINANCIER DE L’UNION EUROPÉENNE
Partenaire clé du Sénégal depuis de nombreuses années, l’Union européenne (Ue), par la voie de son commissaire au développement, Andris Piebalgs, a affirmé son intention de continuer à jouer un rôle actif en faveur du Plan Sénégal émergent. M. Piebalgs a annoncé un important appui financier de l’Union européenne pour la transformation structurelle de l'économie et la croissance du Sénégal pour un montant de 127 millions d'euros, soit 83,3 milliards de FCfa. Ce fonds sera destiné à atténuer la baisse des exportations, notamment à travers des projets d'infrastructures routières ou d'énergie. Un autre fonds de 172 millions d'euros, soit 112,8 milliards de FCfa, soutiendra les secteurs sociaux, le développement durable et le capital humain à travers des programmes humanitaires, un appui budgétaire sectoriel dans le domaine de l'environnement, les programmes dans les secteurs de l'eau et l'assainissement, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, etc. L’Union européenne contribue également à la consolidation de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance, la justice, la paix et la sécurité, avec un fonds de 114 millions d'euros, à travers un appui budgétaire général, dans le secteur de la justice notamment.

Dans le cadre du 11ème Fed qui couvre la période 2014-2020, l'Ue va appuyer des réformes qui vont directement contribuer à l'émergence accélérée du Sénégal avec une enveloppe de 347 millions d'euros (soit 228 milliards de FCfa) allouée au Sénégal pour les secteurs de l'agriculture durable,  l'électrification rurale, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l'eau et l'assainissement, l'état de droit et la justice. C’est à la suite d’un récent séjour au Sénégal que le commissaire européen chargé du développement a décidé, au dernier moment, de prendre part à la réunion du Groupe consultatif de Paris. Selon Andris Piebalgs, l’ampleur des défis à relever par le gouvernement du Sénégal et sa volonté d’y répondre méritent une attention particulière des partenaires au développement. Dans son intervention devant l’assemblée des bailleurs, il a salué « l’ambitieux Plan Sénégal émergent » qui fait la synthèse des politiques publiques en matière de développement économique et social pour impulser l'émergence du Sénégal à l'horizon 2035. Le commissaire européen au développement s’est également réjoui du caractère global du Pse visant des réformes structurelles pour améliorer la compétitivité de l'économie et favoriser la croissance.

Plaidant pour la consolidation de la paix en Casamance, M. Piebalgs a beaucoup insisté sur le développement de l’agriculture qui, a-t-il soutenu, « doit devenir l'un des piliers de la croissance économique du pays. Le commissaire européen au développement a également exprimé la convergence des priorités entre le Sénégal et l’Union européenne, notamment sur les questions d’éducation et d’énergie, entre autres, pour la réduction des inégalités sociales et territoriales.

De notre correspondant permanent à Paris, Ousmane Noël MBAYE

REACTIONS… REACTIONS… REACTIONS…

Yamina Benguigui assure le Sénégal du soutien de la France
Venue représenter le gouvernement français à la réunion du Groupe consultatif de Paris, le ministre délégué chargé de la Francophonie, Mme Yamina Benguigui, a assuré le Sénégal du soutien de son pays pour la réussite de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent. Ce soutien se fera dans le cadre du partenariat signé en septembre 2013 par les deux pays, relatif au développement durable, au développement humain et à la coopération culturelle. Mme Benguigui est persuadée que le Sénégal atteindra les résultats attendus de ce Groupe consultatif. Revenant sur les relations privilégiées qui unissent son pays et le nôtre depuis plus de trois siècles, le ministre délégué a rappelé que le Sénégal fait partie des 16 pays prioritaires de l’aide publique au développement de la France.

Cheikh Hadjibou Soumaré président de la Commission de l’Uemoa : « Je suis fier de mon pays et de ses autorités ! »
« J’ai un sentiment de satisfaction, parce qu’au-delà de tout, il s’agit également de mon pays. Je ne devais pas le dire, car je suis le président de la Commission de l’Uemoa, et le Sénégal est un pays membre de notre union. En tant qu’organisation régionale, nous avons déjà accompagné trois pays membres de l’Uemoa qui sont déjà passés au Groupe consultatif de Paris avant le Sénégal.

La journée d’aujourd’hui a été bien remplie. Nous avons eu droit à de brillants exposés présentés par des ministres assez clairs dans leurs expressions et qui sont allés directement à l’essentiel. Et c’est un atout important, dans des stratégies comme celui-ci, face aux bailleurs de fonds. Je voudrai d’ailleurs en profiter pour féliciter le président de la République et ses ministres qui ont été efficaces et pertinents dans le traitement des sujets pour bien exprimer l’attractivité du Sénégal.

La vision qui a été exposée aujourd’hui a tourné sur des thèmes sur lesquels nous mettons toujours l’accent en tant qu’organisation régionale, à savoir l’agriculture, les infrastructures et l’énergie. Nous sommes dans une phase de croissance que nous voulons stratégique, porteuse d’emplois et soutenu dans le long terme. Nous savons aujourd’hui que l’énergie constitue un facteur bloquant et limitant pour la compétitivité de nos économies et pour la création de la richesse.

Si on s’engage résolument à se battre contre ce fléau, je pense et je peux dire que nos pays ont pris conscience de la gravité de ce problème et veulent y apporter les solutions les plus radicales. Au vu des présomptions de résultats que nous avons, nous pouvons donc dire sans nous tromper que cela a été un bon Groupe consultatif ».

Jean-Philippe Prosper, vice-président Afrique subsaharienne… à l’Ifc : « C’est un excellent plan, très bien pensé »
« C’était une journée extrêmement positive avec un engament total des autorités sénégalaises, dont le président de la République qui est resté toute la journée. Pourtant, c’était une journée bien remplie, mais il ne paraissait pas du tout fatigué. Malgré son emploi du temps chargé, il est resté engagé et attentif toute la journée.  Les partenaires ont fait un certains nombres d’engagements vis-à-vis du Sénégal et donc, on peut dire que cela s’est très bien passé. C’est un excellent plan qui a été très bien pensé pour mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence. Cependant, ce qui va être le point déterminant au sortir de ces consultations sera dans l’exécution, dans la mise en pratique.

La bonne foi est là, l’engagement s’est fait fortement ressentir au niveau des autorités, mais c’est dans l’exécution qu’ils seront très attendus. Le président a beaucoup insisté sur la bonne gouvernance, les ministres aussi. Cela a rassuré les bailleurs de fonds, d’où les engagements pris par les partenaires au développement. J’en sors avec une excellente impression. Il y a bon espoir ».
 

Propos recueillis par Ousmane Noël MBAYE

 

Macky Sall PSEDISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT MACKY SALL

Madame Yamina Benguigi, Ministre Déléguée chargée de la Francophonie, Représentante de la France, pays hôte,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Vice-Président de la Banque mondiale,
Monsieur le Vice-Président de la Banque africaine de développement,
Monsieur le Vice-Président de la Banque islamique de développement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine,
Monsieur le Commissaire européen au développement,
Monsieur le Président de la Banque Ouest- Africaine de développement,
Monsieur l’Administrateur Assistant et Directeur du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations,
Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique et Représentants d’organisations internationales,
Mesdames, Messieurs les membres du secteur  privé et de la Société civile,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Je souhaite d’abord saluer et remercier les Autorités françaises, pour les facilités apportées à la tenue de ce Groupe consultatif. Je remercie également le Groupe de la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le Développement, pour le temps et les efforts consacrés, à nos côtés, aux préparatifs et à l’organisation de la rencontre.

Merci à vous tous, Mesdames, Messieurs,  partenaires institutionnels et du secteur privé, d’être venus, nombreux, répondre à notre invitation, et échanger avec nous autour de notre vision et de nos priorités de développement économique et social. J’ai tenu à participer personnellement aux  travaux de ce Groupe consultatif, pour deux raisons. D’abord, pour marquer toute l’importance que j’accorde à ce dialogue ouvert et constructif avec nos partenaires.

Ensuite, pour présenter le Plan Sénégal Emergent (PSE), un nouveau programme de développement économique et social que nous voulons lancer avec votre soutien, suite à un diagnostic critique de notre rythme de croissance économique, à partir de nos forces et faiblesses.

D’un côté, il y a nos forces et nos potentialités :  
• une position géographique, qui fait du Sénégal une porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, ouverte sur l’Europe et les Amériques, dans un marché de plus 300 millions de consommateurs, au sein de la Communauté Economique des Etats  de l’Afrique de l’Ouest ;

• la stabilité politique et sociale du Sénégal, héritée d’une longue tradition  de démocratie et d’harmonie au sein de la Nation sénégalaise ;

• la stabilité de notre cadre macro économique ;

• et un potentiel en ressources humaines et naturelles que nous voulons davantage valoriser.

Mais de l’autre côté, le diagnostic nous met face à nos limites, qui sont, pour l’essentiel :
• la faible productivité du secteur informel, qui occupe une partie importante de l’économie ;

• notre vulnérabilité aux chocs exogènes ;

• la faible rentabilité de nos investissements publics, pourtant parmi les plus élevés de la sous-région ouest-africaine ;

• et, enfin, le retard accusé dans la  réforme de certains secteurs indispensables à la compétitivité de l’économie.

En définitive, nous sommes parvenus au constat que notre taux de croissance actuel, à 4,6%, est certes relativement appréciable, mais qu’il est encore bas et erratique pour induire les changements substantiels de nature à modifier qualitativement les conditions de vie de nos populations. Nous avons, par conséquent, décidé de  changer de vision et de paradigmes, pour relever le niveau et accélérer le rythme de notre croissance économique. Voilà ce qui a été à l’origine du PSE.

Nous avons mis à contribution plus de 200 Sénégalais, de hauts fonctionnaires de l’Administration, ainsi que des personnes ressources du secteur privé, de la Société civile et de la diaspora sénégalaise pour conceptualiser ce Plan pendant de longs mois. Je leur renouvelle tous mes remerciements.

Le Plan Sénégal Emergent repose sur un trépied : 
• susciter la transformation de la structure de l’économie sénégalaise, dans le sens de soutenir une dynamique de croissance forte, durable et inclusive ;

• élargir l’accès aux services sociaux et la couverture sociale et préserver les conditions d’un développement durable ;

• et enfin, répondre aux exigences de bonne gouvernance, à travers le renforcement des Institutions et la promotion de la paix, de la sécurité et de l’intégration africaine.

Le PSE n’est pas sorti du néant. Il tire sa substance de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social, mais en lui donnant une dynamique opérationnelle devant mener à notre objectif de croissance économique accélérée, dans le respect des engagements convenus avec nos partenaires techniques et financiers.

Il s’inspire de la gestion axée sur les résultats et  intègre les besoins d’une croissance forte et génératrice d’emplois.Avec le PSE, nous recherchons un renouveau productif du Sénégal, fondé, à terme, sur plus de partenariat et moins d’aide, par l’exploitation optimale des secteurs stratégiques de notre économie, qui portent la croissance et l’emploi, notamment l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, les mines, le tourisme, les Tic et l’habitat.

Dans chacun de ces domaines, nous avons des besoins à satisfaire, mais également des opportunités d’investissements et de partenariats à offrir.

L’équipe ministérielle qui m’accompagne vous entretiendra de chacun de ces secteurs au cours des sessions qui vont suivre.

Je me limiterai ici à trois piliers majeurs du volet économique du PSE :
• l’agriculture : Nous voulons produire plus et mieux, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et pour exporter. Et nous avons les ressources humaines, foncières, hydriques et des avantages comparatifs pour satisfaire cette ambition.

Mais il nous faut davantage moderniser et réorganiser notre agriculture. C’est l’objet du programme de mécanisation en cours du secteur et de réforme de notre système foncier, afin de concilier les besoins de l’exploitation traditionnelle et les performances de l’agro business, pour une production à grande échelle.

En changeant de méthodes pour plus de productivité, nous voulons aussi surmonter les préjugés qui entourent le métier d’agriculteur.

Contrairement aux idées reçues, l’agriculture n’est pas une affaire de pauvre, qui s’impose par défaut, lorsqu’aucun autre choix n’est possible. Tout au contraire, lorsqu’elle est valorisée et structurée, c’est un métier noble, qui permet au producteur de gagner dignement sa vie et de contribuer à la prospérité de la Nation.

Sur ce volet, je souhaite que le Président Kufuor, qui nous rejoindra tout à l’heure, partage avec nous l’expérience qui lui a valu la distinction du World Food Prize 2011.

• S’agissant des infrastructures, nous poursuivons nos efforts à trois niveaux. 
D’abord, la densification du réseau routier, avec 33 projets majeurs en cours, y compris la réalisation de pistes pour désenclaver certaines zones rurales et faciliter l’accès des produits agricoles au marché. Ensuite,  la réalisation de nouveaux projets d’autoroutes à péage, domaine dans lequel  nous avons déjà une expérience concluante de partenariat public-privé ; le développement de nouveaux projets portuaires, notamment le Port minéralier de Bargny-Sendou, et aéroportuaires, dont  l’aéroport international Blaise Diagne en cours de finition.

Enfin, la rénovation de notre réseau ferroviaire et son extension vers des zones d’exploitation minière, notamment le fer et le phosphate.

• Le troisième pilier que je veux évoquer concerne l’énergie : Ce secteur, qui constitue sans doute un des facteurs de vulnérabilité de notre économie, nécessite des réformes sans délai.

Nous avons, par conséquent, engagé son redressement. Des mesures hardies ont déjà été prises pour améliorer la gouvernance de la Société Nationale d’Electricité : notamment par l’élimination progressive des locations de générateurs coûteux en combustible, la limitation des subventions et la généralisation, à terme, des lampes de basse consommation.  En même temps, nous poursuivons la diversification des sources, en combinant les énergies fossiles et les énergies renouvelables pour tirer parti des variations de coûts. Nous avons enfin, pris l’option de la production privée par IPP (Independent Power Producer),  afin d’accroître les capacités de production.

Nous avons déjà entamé l’amélioration de la qualité du transport et de la distribution, pour la fourniture de l’électricité à de meilleurs coûts.

Mesdames, Messieurs,
Notre ambition pour le renouveau productif du Sénégal, c’est aussi la volonté que nous avons de promouvoir, autant dans les textes que par les actes, une meilleure gouvernance politique, administrative et financière de notre pays.

Nous voulons, par une révolution des mentalités et des habitudes, poser les fondements durables de la bonne gouvernance, par une rupture en profondeur dans nos rapports individuels et collectifs avec le service et le bien publics.

Voilà pourquoi,  après ma prise de fonction il y a bientôt deux ans, j’ai voulu susciter un nouvel état d’esprit qui fait de la transparence et de la  reddition des comptes la quintessence même de la gestion des affaires publiques.

C’est le sens de la déclaration de patrimoine que j’ai faite après mon élection, et de la réforme institutionnelle que j’ai initiée, pour mettre notre système démocratique aux standards internationaux les plus exigeants, dans la stabilité et la modernité des Institutions républicaines.

Cette réforme ramènera à cinq ans, renouvelables une seule fois, le mandat de sept ans pour lequel j’ai été élu. Elle sera d’application immédiate.

En outre, nous avons engagé un vaste chantier d’assainissement de la gestion des finances  publiques.

Au nombre des mesures déjà en cours d’exécution, il y a l’exploitation de rapports d’audit jusque-là restés sans suite, la   réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, la création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et l’adoption du Code de transparence dans la gestion des finances publiques.

A ce dispositif, s’ajoute la loi portant déclaration de patrimoine pour les Présidents d’Institutions, les Ministres, les ordonnateurs de dépenses et administrateurs de crédits d’un montant d’un milliard de FCfa au moins (soit environ deux millions de dollars). Dans le même sens, nous avons réduit et rationalisé nos structures administratives, audité notre fonction publique et pris des mesures pour réduire le train de vie de l’Etat, y compris les dépenses en téléphone et logements administratifs. Ces mesures devraient générer près de 80 millions de dollars d’économies budgétaires pour l’année 2014.

Tous les actes posés dans le sens de la sauvegarde du bien public seront poursuivis sans relâche. C’est une option irréversible. Nous voulons un Etat moins dépensier dans son fonctionnement, plus généreux et plus efficace dans les investissements publics ; et un Etat moins jacobin dans ses rapports avec les collectivités de base.

Dans ce sens, nous voulons, par l’Acte III de la décentralisation que nous venons d’adopter, favoriser la territorialisation des politiques publiques pour valoriser le potentiel des terroirs dans des pôles de développement local plus rationnels et plus viables. Nous voulons une société plus juste et plus inclusive, une société qui donne à chacun de ses enfants, quelle que soit son origine sociale, la chance de réaliser son rêve, par une éducation et une formation de qualité, répondant à ses ambitions et à ses aptitudes.

Nous voulons une société plus équitable, une société qui, au-delà de la parité hommes/femmes instaurée dans nos Instances électives, ouvre à sa composante féminine la diversification des compétences et des postes de responsabilité. Nous voulons une société plus solidaire, une société où la croissance et la prospérité ne sauraient être une fin en soi, mais aussi un levier pour élargir les services sociaux de base et servir de rempart contre l’exclusion sociale, qui fait le lit des frustrations et des dérives extrémistes. C’est ainsi que nous avons initié la Couverture Maladie Universelle, pour l’accès de tous à un minimum de soins de santé, et les Bourses de Sécurité Familiale, en soutien aux couches sociales les plus vulnérables.

Mesdames, Messieurs, 
En ces temps qui courent, je sais que le regard optimiste du monde sur l’Afrique est quelque peu troublé par les situations conflictuelles qui mobilisent l’attention et le soutien de la communauté internationale.

Oui, là où il y a péril, faisons en sorte que la paix, la sécurité et la démocratie soient restaurées. Mais pour autant, parlons aussi des trains qui arrivent à l’heure et relevons les défis  sécuritaires dans une approche inclusive et intégrée. Œuvrons ensemble pour que ne soit oubliée l’Afrique tranquille, l’Afrique debout, résiliente, et résolument engagée sur la voie de la paix, de la stabilité, de la démocratie et du développement !

Cette Afrique là ne veut pas se résoudre à la promesse du Continent d’avenir. Elle veut aussi être le Continent du présent. Cette Afrique n’est pas une part des problèmes du monde. Elle est une part des solutions aux problèmes du monde. C’est en elle que se reconnaît le Sénégal. Et nous pensons que cette Afrique mérite d’être davantage entendue et soutenue.

Nous sommes conscients que la voie combinée de la démocratie et de la croissance accélérée, pour une société solidaire et ancrée dans la bonne gouvernance, est une œuvre de longue haleine. Elle nous assigne des devoirs difficiles, parce qu’il y aura toujours des performances à améliorer, des obstacles à lever, des erreurs à corriger, et des remises en cause qui exigeront des réformes. Ces devoirs, nous les assumerons pleinement. Et nous sommes sûrs que c’est la voie obligée du progrès.

A cette fin, nous mettrons en place une Delivery Unit au sein de mon Cabinet, articulée à la Primature et aux points focaux des Ministères, pour assurer le suivi-évaluation du Plan Sénégal Emergent, tant au niveau de l’orientation stratégique que du monitoring des projets.

Nous savons, enfin, que la quête de l’émergence relève d’abord de notre propre responsabilité. C’est pourquoi le financement du Programme d’Actions Prioritaires du PSE sera assuré par le Sénégal à hauteur de 69 %. Avec vous, partenaires officiels et privés, nous souhaitons mobiliser le soutien et les investissements nécessaires pour nous accompagner vers l’objectif ultime du Plan Sénégal Emergent. L’objectif ultime, c’est de nous passer de l’aide, par la vertu du  partenariat.

C’est la volonté qui nous anime. C’est notre raison d’être ici. Et c’est, enfin, le sens du message que je souhaitais vous transmettre aujourd’hui.

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

Pour lire notre dossier sur le « Plan Sénégal Emergent », CLIQUER ICI

source:http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36647:engagements-nouveaux-au-groupe-consultatif-de-paris-3729-milliards-de-fcfa-le-senegal-obtient-plus-du-double-de-ses-attentes&catid=78:a-la-une&Itemid=255

 

source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36647:engagements-nouveaux-au-groupe-consultatif-de-paris-3729-milliards-de-fcfa-le-senegal-obtient-plus-du-double-de-ses-attentes&catid=78:a-la-une&Itemid=255

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