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mercredi, 12 mars 2014 00:00

ARBITRAGE DANS LE PROCESSUS DE LA VUE DU CODE ELECTORAL - Macky entre en scène et abat ses cartes

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ARBITRAGE DANS LE PROCESSUS DE LA VUE DU CODE ELECTORAL - Macky entre en scène et abat ses cartes

L'OBS - Au moment où le coordonnateur du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), le professeur Babacar Guèye entame une médiation pour arriver à un consensus, le président de la République, Macky Sall, lui aussi, a décidé d’entrer en scène. Il n’a même pas attendu d’être saisi officiellement pour effectuer un arbitrage dans le processus de la revue du Code électoral. Depuis le samedi 8 mars dernier, le ministre de l’Intérieur a déposé un rapport sur son bureau et lundi dernier, il a tenu une réunion allant dans ce sens avec ses conseillers après avoir discuté avec son Premier ministre, Aminata Touré.

A peine revenu du Groupe consultatif de Paris le sourire aux lèvres après avoir engrangé 3 729 milliards pour le financement de son Plan Sénégal Emergent (Pse), Macky Sall a renoué avec la dure réalité du quotidien de ses compatriotes. Sur le grill, il a trouvé un gigot politique dur à cuire. Du fait justement de cet os que constitue le mode de scrutin qui divise les participants aux travaux de la commission technique de revue du Code électoral mise en place en prélude aux élections locales fixées au 29 juin 2014.

Après l’accalmie notée suite au tollé soulevé par l’avant-projet de Constitution proposé par la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri), une autre pomme de discorde entre les plénipotentiaires du pouvoir en place et des représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile, a mis le président de la République devant ses responsabilités. Il doit trancher tout de suite et maintenant le débat sur le mode de scrutin qui divise les différents pôles (majorité, opposition et non-inscrits) pour espérer aller aux élections locales en Juin 2014, s’il ne décide pas tout bonnement d’un deuxième report.

Un rapport déposé au bureau du Président depuis samedi 8 mars dernier

Pour jouer pleinement son rôle dans ce blocage, le chef de l’Etat a ordonné, avant même d’être officiellement saisi, des investigations pour une identification des empêcheurs de tourner en rond, en vue de définir une stratégie d’approche et de dénouement de la crise. Des rapports fournis par le ministère de l’Intérieur, maître d’œuvre des élections, sont sur la table du Président Macky Sall et du Premier ministre, Aminata Touré, depuis samedi 8 Mars 2014.

Aussi, Macky Sall a-t-il entrepris d’entrer en contact avec les différents responsables des parties opposées aux propositions officielles du gouvernement chargé de l’organisation des élections. Comme d’habitude, il a d’abord tendu son oreille aux plus fidèles parmi les fidèles, histoire de s’appuyer sur un socle solide pour ensuite envisager d’affronter les autres. Nos sources nous informent que le Président Sall a longuement échangé sur la question avec le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Pour l’heure, une solution définitive n’est pas encore trouvée, mais elle ne tardera pas. Selon des sources tapies au ministère de l’Intérieur, le patron du département de la place Soweto est plus que sur la brèche pour faire tenir les élections à date échue, même si certains de ses conseillers lui suggèrent «de savoir raison garder», et de tenir à son mentor, Macky Sall, le langage de la vérité, afin que même au prix d’un «Wakh Wakhète», les élections puissent être renvoyées à une date post hivernage 2014, en tenant compte de toutes les autres pesanteurs qui pourraient valoir raisons de report (mis en œuvre de l’Acte 3 de la Décentralisation, absence de consensus sur le mode de scrutin, respect des textes de la Cedeao...)

L’Apr manœuvre avant d’exposer le Président

Mais Abdoulaye Daouda Diallo, nous dit-on, ne veut pas aller vite en besogne. Même s’il a fait le point de la situation au président de la République, il ne désespère pas qu’un consensus soit trouvé et les élections tenues le 29 juin 2014. En effet, les services de renseignements font état d’exigences politiciennes de certaines entités ayant pris part aux travaux et n’excluent pas des influences de partis d’opposition sur l’intransigeance de certains représentants de parti ou de coalition de partis, lesquels mandataires se seraient concertés off line pour peser de tout leur poids sur la balance des concertations. Le gouvernement compte approcher certains de ces représentants pour infléchir leur position afin de faire avancer les choses. A cet effet, des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) seront mis à contribution pour faciliter le travail du président de la République. Ces responsables feront tout ce qui est dans leurs cordes pour que le fil du dialogue soit renoué. A défaut de consensus sur la question, la responsabilité entière du chef de l’Etat devra être assumée.

Après l’Acte III de la Décentralisation, c’est ainsi une autre série de négociations que le chef de l’Etat va ouvrir incessamment avec les acteurs politiques et les membres de la société civile, s’il ne donne pas tout simplement des instructions afin que ses responsables mandatés à la Commission de revue du Code électoral ne fassent le travail pour gagner du temps.

Macky améliore sa cote de popularité

Macky Sall, nous dit-on, est plus que disposé à faire organiser les élections locales le 29 juin prochain pour passer à autre chose. Surtout que ses services lui ont dit que tous les voyants sont au vert. Des renseignements glanés par les services officiels et qui lui sont parvenus font état d’une montée de sa cote de popularité auprès des populations depuis la baisse du prix du loyer. La période semble donc favorable pour le locataire du Palais de l’avenue Roume d’aller aux urnes. Mais quelques-uns de ses conseillers politiques suggèrent la prudence car persuadés qu’une phase plus propice se profile à l’horizon avec l’enclenchement de certains projets et programmes de développement planifiés dans la mise en œuvre de la première phase du Plan Sénégal émergent (Pse). Ce qui fait que le Président est toujours dans un dilemme cornélien : faut-il oui ou non reporter une seconde fois les Locales ?

Dans le souci de prendre une décision judicieuse et définitive, Macky Sall s’est concerté lundi avec une poignée de ses proches collaborateurs, après avoir discuté avec son Premier ministre. Une Aminata Touré qui a d’ailleurs fait savoir lors de l’émission Grand jury de la Rfm, dimanche, que le souhait du président de la République et du Gouvernement est d’organiser les élections locales à date échue, c'est-à-dire le 29 juin prochain. Sauf que Macky n’est pas encore sûr de cela à 100%.

Daouda MINE

source:http://www.gfm.sn/une-de-l-obs/item/12118-l-obs-du-12-03-2014.html

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Lu 26848 fois Dernière modification le jeudi, 13 mars 2014 10:50

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