Le président gambien Yahya Jammeh a fustigé mercredi ceux qui visent "un changement de régime par la violence", dans sa première déclaration publique à son retour à Banjul après un putsch manqué suscitant des craintes de répression dans son pays.
M. Jammeh, 49 ans dont vingt au pouvoir, était arrivé dans la nuit de mardi à mercredi dans la capitale gambienne après une escale à N'Djamena, en provenance de Dubaï où il était en visite privée depuis le week-end dernier.
"Ceux qui prônent et parrainent un changement de régime par la violence doivent savoir qu'ils n'agissent pas seulement en violation des droits de l'homme et des intérêts légitimes des victimes, mais aussi contre la volonté de Dieu Tout-Puissant.
C'est pourquoi ils ne réussiront jamais", a-t-il affirmé mercredi soir dans un message à la Nation à l'occasion du Nouvel An, sa première déclaration publique depuis deux jours.
"Ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher", a-t-il menacé, sans citer de nom. Il n'a pas spécifiquement évoqué le coup d'Etat raté, une attaque armée contre le palais présidentiel ayant fait mardi au moins trois morts, selon un bilan non officiel.
Environ deux heures avant la diffusion de son message à la Nation, il s'était montré dans les rues de Banjul dans un cortège placé sous haute sécurité, faisant à l'improviste sa première apparition publique depuis les troubles de mardi. Il ne s'était alors pas exprimé.
A son retour à Banjul, les corps des assaillants tués lors de l'attaque lui ont été présentés au palais présidentiel, où il a passé en revue le dispositif militaire pour en relever "les failles", a expliqué à l'AFP une source militaire.